Une séquence, un geste, c’est tout ce qu’il aura fallu à Anita Ekberg pour laisser sa marque dans les annales du cinéma ! L’actrice suédoise est décédée hier à Rocca Di Papa, près de Rome. Elle était âgée de 83 ans. En dehors de sa participation légendaire à La Dolce vita de Federico Fellini, sa filmographie est plutôt modeste. Mais ce moment de sensualité et d’érotisme auprès de Marcello Mastroianni dans la fontaine de Trevi est de la magie filmique pure, un accomplissement instantané et durable qui n’est pas donné à chaque comédienne, loin s’en faut.
Elue Miss Suède en 1950, Anita Ekberg avait d’abord tenté sa chance dans le sillage de Marilyn Monroe à Hollywood. Or, ce chapitre américain de sa carrière ne brille pas vraiment par la consistance de ses rôles dans des films comme Deux nigauds chez Vénus de Charles Lamont, L’Allée sanglante de William A. Wellman, Artistes et modèles et Un vrai cinglé de cinéma de Frank Tashlin, Guerre et paix de King Vidor, Zarak le valeureux de Terence Young, A Paris tous les deux et Le Ballet du désir de Gerd Oswald et Signes particuliers : néant de John Gilling. Puis vint La Dolce vita de Fellini, Palme d’or à Cannes en ’60 et surtout le rôle le plus mémorable de Anita Ekberg : celui de Sylvia, la starlette qui défraye la chronique romaine.
La suite n’a hélas pas été à la hauteur de cette révélation, aux deux retrouvailles avec Fellini pour Boccace 70 et Intervista près. Parmi les autres films de la fin de carrière de Anita Ekberg citons Appelez-moi chef et Tiens bon la rampe Jerry de Gordon Douglas, Quatre du Texas de Robert Aldrich, ABC contre Hercule Poirot de Frank Tashlin, Sept fois femme de Vittorio De Sica, ainsi que sensiblement plus tard Bambola de Bigas Luna.