L’acteur anglais Tom Wilkinson est décédé avant-hier à Londres. Il était âgé de 75 ans. Un acteur de seconds rôles très demandé dans les années 1990 et 2000, Wilkinson avait également su briller dans de rares rôles principaux, par exemple dans In the Bedroom de Todd Field et Separate Lies de Julian Fellowes. Au fil de son illustre carrière, longue d’une quarantaine d’années, il avait collaboré avec des cinéastes aussi reconnus que Jim Sheridan, Ang Lee, Roland Emmerich, Michel Gondry, Christopher Nolan, Woody Allen, Roman Polanski, Wes Anderson et Oliver Stone.
Avant de percer réellement au cinéma en 1997 grâce à The Full Monty Le Grand jeu de Peter Cattaneo, Tom Wilkinson s’était déjà forgé une réputation solide à la télévision britannique depuis le début des années ’80. Après une toute première apparition sur grand écran dans La Ligne d’ombre de Andrzej Wajda en 1976, l’acteur s’y était plutôt fait rare, n’apparaissant pendant les vingt ans suivants que dans Wetherby de David Hare et Au nom du père de Jim Sheridan – Ours d’or au Festival de Berlin respectivement en 1985 et en 1994 –, Le Prince de Jutland de Gabriel Axel, Prêtre de Antonia Bird, Raison et sentiments de Ang Lee – Ours d’or au Festival de Berlin (encore !) en 1996 –, L’Ombre et la proie de Stephen Hopkins et Smilla de Bille August.
Puis, son rôle de chômeur contraint de trouver d’autres sources de revenu dans la comédie très populaire en 1997 avait enfin permis à la plupart des spectateurs de mettre un nom sur ce visage déjà croisé maintes fois auparavant.
Commençait dès lors la période faste de la carrière de Tom Wilkinson, où on pouvait le voir tour à tour dans des films à Oscars et autres œuvres de prestige ou bien dans des productions à plus fort potentiel commercial. Parmi la première catégorie, on peut citer ses collaborations avec Brian Gilbert (Oscar Wilde), Gillian Armstrong (Oscar and Lucinda), John Madden (Shakespeare in Love – Oscar du Meilleur Film en 1999), Ang Lee (Chevauchée avec le diable), Todd Field (In the Bedroom), Oliver Parker (L’Importance d’être constant), Peter Webber (La Jeune fille à la perle), Michel Gondry (Eternal Sunshine of the Spotless Mind) et Richard Eyre (Stage Beauty).
Tandis que dans la deuxième, des films comme Rush Hour de Brett Ratner, The Patriot Le Chemin de la liberté de Roland Emmerich, Le Chevalier Black de Gil Junger, Batman begins de Christopher Nolan et L’Exorcisme d’Emily Rose de Scott Derrickson le révélaient aux spectateurs fréquentant exclusivement les multiplexes américains et du monde entier.
Hélas assez peu connu, Separate Lies de Julian Fellowes avait permis à Tom Wilkinson de décrocher l’un de ses rôles les plus mémorables et nuancés en 2005. Après ce tour de force dans la peau d’un mari trompé, il avait continué à tourner très régulièrement encore pendant dix ans.
Il était alors à l’affiche dans Mr. Ripley et les ombres de Roger Spottiswoode, Last Kiss de Tony Goldwyn, Le Rêve de Cassandre de Woody Allen, Michael Clayton et Duplicity de Tony Gilroy, RockNRolla de Guy Ritchie, Walkyrie de Bryan Singer, The Ghost Writer de Roman Polanski, L’Affaire Rachel Singer et Indian Palace de John Madden, La Conspiration de Robert Redford, Cadavres à la pelle de John Landis, The Green Hornet de Michel Gondry, Mission : impossible Protocole fantôme de Brad Bird, Lone Ranger Naissance d’un héros de Gore Verbinski, The Grand Budapest Hotel de Wes Anderson, Selma de Ava DuVernay, Jet Lag de Ken Scott, Snowden de Oliver Stone, Le Procès du siècle de Mick Jackson et The Happy Prince de Rupert Everett.
Tom Wilkinson a été nommé à deux reprises à l’Oscar, en 2002 comme Meilleur acteur dans In the Bedroom et six ans plus tard dans la catégorie du Meilleur acteur dans un second rôle pour Michael Clayton. Le premier lui avait de même valu l’Independent Spirit Award et le prix des critiques de New York. Il a été nommé quatre fois aux BAFTAs et avait gagné le prix de l’Académie britannique pour son second rôle dans The Full Monty Le Grand jeu en 1998. Enfin, entre 1998 et 2015, il a été nommé aux Screen Actors Guild Awards à neuf reprises, y compris ses deux premières nominations consécutives et victorieuses en tant que membre du Meilleur ensemble pour The Full Monty Le Grand jeu et Shakespeare in Love en 1998 et ’99.