L’acteur américain Ryan O’Neal est décédé le 8 décembre à Santa Monica en Californie. Il était âgé de 82 ans. Un jeune premier couronné de films à succès tout au long des années 1970, O’Neal n’avait point réussi à faire durer sa carrière. Alors que sa place dans l’Histoire du cinéma était assurée grâce à Love Story de Arthur Hiller, La Barbe à papa de Peter Bogdanovich et Barry Lyndon de Stanley Kubrick, c’est plutôt sa vie privée qui avait été au centre de l’intérêt médiatique ces dernières décennies, notamment sa relation tumultueuse avec l’actrice Farrah Fawcett, décédée d’un cancer en juin 2009.
Après des débuts comme boxeur amateur, Ryan O’Neal avait fait ses premiers pas devant la caméra comme tant d’autres de ses contemporains : à la télévision. Ses apparitions dans de nombreuses séries dès le début des années ’60 étaient suivies par un premier filon d’or sous forme d’un des rôles principaux dans la série à succès « Peyton Place » aux côtés de Mia Farrow et Dorothy Malone. Au bout de cinq saisons, O’Neal avait décroché ses premiers rôles au cinéma, dans Une si belle garce de Alex March et Le Défi de Michael Winner. Mais c’est le drame romantique au succès commercial mondial Love Story de Arthur Hiller et son histoire d’amour condamnée d’avance qui avait permis à l’acteur de réellement s’imposer à la fin de l’année 1970.
Dès lors l’une des locomotives du box-office américain, Ryan O’Neal choisissait plutôt judicieusement ses projets suivants. Le western Deux hommes dans l’ouest de Blake Edwards, la comédie de mœurs On s’fait la valise docteur ? et le drame en noir et blanc La Barbe à papa, tous deux de Peter Bogdanovich, ainsi que l’épopée d’époque Barry Lyndon de Stanley Kubrick avaient globalement su confirmer l’attrait commercial et le talent de l’acteur. La suite sonnait progressivement le déclin de sa carrière, d’abord avec Nickelodeon de Peter Bogdanovich, Un pont trop loin de Richard Attenborough et Driver de Walter Hill.
Puis vint l’année horrible de 1978 et ses deux échecs cuisants, qui étaient pourtant censés réaugmenter son cachet à travers des remakes au sens large. Or, Oliver’s Story de John Korty n’avait aucunement le même impact affectif que Love Story et ses retrouvailles avec Barbra Streisand dans Tendre combat de Howard Zieff ne reproduisaient pas non plus les mêmes étincelles comiques que leur comédie loufoque située à San Francisco.
Pas grand-chose n’est à écrire sur la longue fin de carrière de Ryan O’Neal. Pendant les quarante dernières années de sa vie, il avait certes fait équipe avec Andrew Bergman (Les Fesses à l’air), James Burrows (Partners), Charles Shyer (Divorce à Hollywood), Richard Brooks (La Fièvre du jeu), Norman Mailer (Les Vrais durs ne dansent pas) et Emile Ardolino (Le Ciel s’est trompé) dans les années ’80. Puis avec Paul Mazursky (Ma femme me tue), Arthur Hiller (An Alan Smithee Film), Jake Kasdan (La Méthode zéro), Daniel Algrant (Influences) et même Terrence Malick (Knight of Cups) par la suite. Mais aucune de ces prestations ne se montrait à la hauteur de ce qu’il avait été capable de faire pendant les années ’70.
Ryan O’Neal a été nommé à l’Oscar du Meilleur acteur pour Love Story en 1971. Il est le père de l’actrice Tatum O’Neal (Oscar de la Meilleure actrice dans un second rôle en 1974 pour La Barbe à papa) avec laquelle ses rapports ont été largement houleux. Pour l’anecdote sinistre, son fils Griffin O’Neal avait été à l’origine de l’accident de bateau qui avait coûté la vie à Gian-Carlo Coppola, le fils de Francis Ford Coppola en 1986.