Décès de l’acteur Niels Arestrup

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La Tentation de Vénus © 1991 Enigma Productions / Fujisankei Communications International / BSkyB /
Warner Bros. Discovery France Tous droits réservés

L’acteur français Niels Arestrup est décédé le 1er décembre à Ville d’Avray dans les Hauts-de-Seine. Il était âgé de 75 ans. Aussi à l’aise sur scène qu’à la télévision et sur grand écran, Arestrup s’était imposé sur le tard au cinéma. Ce n’est qu’à partir de sa double collaboration fructueuse avec le réalisateur Jacques Audiard, d’abord sur De battre mon cœur s’est arrêté, puis sur Un prophète, qu’il avait réellement su imposer sa présence magnétique. Dès lors, il s’était largement rattrapé au fil des quinze dernières années de sa carrière, en collaborant entre autres avec Julian Schnabel, Steven Spielberg, Bertrand Tavernier, Volker Schlöndorff et Albert Dupontel.

De battre mon cœur s’est arrêté © 2005 Jean-Claude Lother / Why Not Productions / Sédif Productions /
France 3 Cinéma / UGC Tous droits réservés

Jusqu’au début des années 2000, Niels Arestrup était avant tout un acteur de théâtre. De même parfois présent à la télévision, il n’avait fait que quelques apparitions mineures au cinéma à partir du milieu des années 1970, chez Alain Resnais (Stavisky), Chantal Akerman (Je tu il elle), Jeanne Moreau (Lumière), Claude Lelouch (Si c’était à refaire), Edgardo Cozarinsky (Les Apprentis sorciers), Daniel Duval (La Dérobade), Yves Boisset (La Femme flic), Marco Ferreri (Le Futur est femme) et José Giovanni (Les Loups entre eux). Son seul rôle à peu près majeur pendant cette période était celui du chef d’orchestre aux côtés de Glenn Close dans La Tentation de Vénus de Istvan Szabo, présenté en compétition au Festival de Venise en 1991.

Or, pendant les dix années suivantes, il était stoïquement retourné au théâtre et aux téléfilms, avec le rare long-métrage de cinéma par ci, par là, comme Délit mineur de Francis Girod, Rewind de Sergio Gobbi, Une affaire privée de Guillaume Nicloux et Parlez-moi d’amour de Sophie Marceau.

Un prophète © 2009 Roger Arpajou / Why Not Productions / Chic Films / Celluloid Dreams / Bim Distribuzione /
Neon Productions / France 2 Cinéma / UGC Tous droits réservés

La carrière de Niels Arestrup allait prendre un virage important en 2005 avec De battre mon cœur s’est arrêté de Jacques Audiard. Présenté en compétition au Festival de Berlin en 2005 avant de remporter le César du Meilleur Film l’année suivante, le quatrième long-métrage du réalisateur avait offert à l’acteur le genre de rôle monstrueux et en même temps profondément humain dans lequel il allait exceller par la suite. Avant de retrouver Audiard quatre ans plus tard pour l’encore plus magistral Un prophète – Grand Prix au Festival de Cannes en 2009 et César du Meilleur Film l’année suivante –, Arestrup était lui-même passé derrière la caméra pour Le Candidat avec Yvan Attal et avait participé aux Fragments d’Antonin de Gabriel Le Bomin et Le Scaphandre et le papillon de Julian Schnabel – Prix de la mise en scène au Festival de Cannes en 2007.

Quai d’Orsay © 2013 Little Bear / France 2 Cinéma / Pathé Films / Tamasa Distribution Tous droits réservés

Dès lors et pour les dix ans à venir, Niels Arestrup allait récolter les fruits de son expérience théâtrale à travers des rôles essentiels chez Christian Carion (L’Affaire Farewell), Gilles Paquet-Brenner (Elle s’appelait Sarah), Eric Lartigau (L’Homme qui voulait vivre sa vie), Bruno Chiche (Je n’ai rien oublié), Gilles Legrand (Tu seras mon fils), Steven Spielberg (Cheval de guerre), Joachim Lafosse (A perdre la raison), Bertrand Tavernier (Quai d’Orsay), Volker Schlöndorff (Diplomatie et Retour à Montauk), Frédéric Schoendoerffer (96 heures), Angelina Jolie (Vue sur mer), Albert Dupontel (Au revoir là-haut), Julian Schnabel (At Eternity’s Gate), Bernard Stora (Villa Caprice) et Marie-Castille Mention-Schaar (Divertimento).

Au revoir là-haut © 2017 Jérôme Prébois / Stadenn Prod / Manchester Films / France 2 Cinéma / Gaumont
Tous droits réservés

Entre 2006 et 2018, Niels Arestrup a été nommé à six reprises aux César. Cinq fois comme Meilleur acteur dans un second rôle dans De battre mon cœur s’est arrêté, Un prophète, L’Homme qui voulait vivre sa vie, Quai d’Orsay et Au revoir là-haut, ainsi que comme Meilleur acteur dans Diplomatie. Il l’avait gagné trois fois, pour De battre mon cœur s’est arrêté, Un prophète et Quai d’Orsay, ce qui fait de lui l’acteur le plus souvent récompensé dans la catégorie du Meilleur acteur dans un second rôle. En 2010, son rôle emblématique dans Un prophète lui avait valu le prix des critiques de Los Angeles du Meilleur acteur dans un second rôle.

Divertimento © 2022 Guy Ferrandis / Estello Films / Easy Tiger / France 2 Cinéma / Le Pacte Tous droits réservés

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