Décès de l’acteur Michel Galabru

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MichelGalabru

Il fut une époque où Michel Galabru était partout : d’abord sur scène et au cinéma, puis à la télévision et sur les plateaux d’émissions. Cette époque, qui est en quelque sorte la nôtre, s’est terminée hier avec la disparition de cet immense comédien à Paris. Il était âgé de 93 ans. A l’affiche de centaines de films et d’encore plus de pièces de théâtre, Michel Galabru était l’acteur populaire par excellence. Côté cinéma, ce sont surtout ses comédies qui ont marqué la conscience collective filmique, comme la série des Gendarmes, Le Viager ou La Cage aux folles, même s’il savait également se montrer saisissant du côté tragique, comme dans Le Juge et l’assassin.

Gendarme

Venu de la prestigieuse Comédie française, Michel Galabru avait tourné dans les premiers de ses plus de deux-cents films au début des années 1950. C’étaient principalement des comédies populaires aux rôles à vocation alimentaire, mais également des films plus mémorables comme Les Lettres de mon moulin de Marcel Pagnol, Les Affreux de Marc Allégret, L’Eau à la bouche de Jacques Doniol-Valcroze, La Fayette de Jean Dréville, le classique La Guerre des boutons de Yves Robert, ainsi que Le Voyage à Biarritz et La Cuisine au beurre de Gilles Grangier. En 1964, il allait endosser l’uniforme de l’adjudant Gerber dans Le Gendarme de Saint-Tropez de Jean Girault, un rôle qui allait le rendre célèbre aux côtés de Louis De Funès dans les cinq films suivants de la série. Jusqu’à la fin des années ’60, il continuait à être très présent sur les écrans de cinéma français, notamment dans Les Gorilles et Un drôle de colonel de Jean Girault, La Sentinelle endormie de Jean Dréville, Angélique et le roy de Bernard Borderie, La Bourse et la vie de Jean-Pierre Mocky et Le Petit baigneur de Robert Dhéry.

JugeEtLAssassin

Les deux décennies suivantes étaient la période faste de la carrière de Michel Galabru, à la fois d’un point de vue de qualité et de quantité, puisqu’il tournait souvent dans quatre ou cinq films par an. En voici les titres les plus marquants : Jo et Le Concierge de Jean Girault, Le Viager et Les Gaspards de Pierre Tchernia, Elle cause plus elle flingue de Michel Audiard, Quelques messieurs trop tranquilles, La Valise et Flic ou voyou de Georges Lautner, Le Grand bazar de Claude Zidi, Un linceul n’a pas de poches et L’Ibis rouge de Jean-Pierre Mocky, Section spéciale de Costa-Gavras, Le Juge et l’assassin de Bertrand Tavernier, Portrait de groupe avec dame de Aleksandar Petrovic, Qui a tué le chat ? de Luigi Comencini, L’Amour en question de André Cayatte, La Cage aux folles de Edouard Molinaro, Confidences pour confidences de Pascal Thomas pour les années ’70, ainsi que L’Avare de Louis De Funès et Jean Girault, Je suis photogénique de Dino Risi, Le Guignolo et Est-ce bien raisonnable ? de Georges Lautner, Les Sous-doués de Claude Zidi, Une semaine de vacances de Bertrand Tavernier, La Cage aux folles II de Edouard Molinaro, Le Choix des armes de Alain Corneau, Y a-t-il un Français dans la salle ? de Jean-Pierre Mocky, L’Eté meurtrier de Jean Becker, Papy fait de la résistance de Jean-Marie Poiré, Notre histoire de Bertrand Blier, Subway de Luc Besson, Je hais les acteurs de Gérard Krawczyk, Soigne ta droite de Jean-Luc Godard et La Révolution française de Robert Enrico pour les années ’80.

Uranus

A partir des années ’90, Michel Galabru s’est davantage consacré à la télévision et au théâtre, ce qui rendait ses apparitions au cinéma moins récurrentes, quoique toujours régulières, par exemple dans Uranus de Claude Berri, Le Jour des rois de Marie-Claude Treilhou, Room service de Georges Lautner, Belle époque de Fernando Trueba – Oscar du Meilleur Film étranger en ’94 –, Mon homme et Les Acteurs de Bertrand Blier, Hors jeu de Karim Dridi, Astérix & Obélix contre César de Claude Zidi, Bienvenue chez les Ch’tis de Dany Boon, Bouquet final de Michel Delgado, Neuilly sa mère ! de Gabriel Julien-Laferrière, Le Petit Nicolas de Laurent Tirard, Cinéman de Yann Moix, Un poison violent de Katell Quillévéré, Les Invincibles de Frédéric Berthe et L’Origine de la violence de Elie Chouraqui.

Cesar

Michel Galabru a été nommé à trois reprises aux César, comme Meilleur acteur dans Le Juge et l’assassin et comme Meilleur acteur dans un second rôle dans Subway et Uranus. Il l’avait gagné en 1977 pour Le Juge et l’assassin. Il avait racheté, il y a une trentaine d’années, un théâtre dans le 18ème arrondissement de Paris, sur la butte Montmartre, qui porte depuis onze ans son nom.

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