L’acteur américain George Segal est décédé hier à Santa Rosa en Californie des suites d’une opération de pontage cardiaque. Il était âgé de 87 ans. Surtout très présent au cinéma dans les années 1960 et ’70, notamment dans Qui a peur de Virginia Woolf ? de Mike Nichols, Segal avait également tenu de nombreux rôles à la télévision, jusqu’à très récemment dans la série « Les Goldberg ». Son allure affable lui avait en effet permis d’interpréter une grande variété de personnages chez des réalisateurs tels que Stanley Kramer, Bryan Forbes, Mark Robson, Roger Corman, Sidney Lumet, Herbert Ross, Robert Altman, Ted Kotcheff, Gus Van Sant, David O. Russell et Roland Emmerich.
Après avoir fait ses débuts de comédien au théâtre à la fin des années ’50, George Segal avait décroché ses premiers rôles à la télévision dès le début de la décennie. En 1961, il apparaît dans son premier film, Les Blouses blanches de Phil Karlson. Puis, il enchaîne sur la superproduction historique Le Jour le plus long de Andrew Marton, Ken Annakin et Bernhard Wicki et Le Mercenaire de minuit de Richard Wilson. La Nef des fous de Stanley Kramer lui offre son premier rôle important en 1965, suivi rapidement par son premier personnage principal dans Un caïd de Bryan Forbes, Les Centurions de Mark Robson et donc Qui a peur de Virginia Woolf ? de Mike Nichols comme membre du carré mémorable formé par Elizabeth Taylor, Richard Burton et Sandy Dennis.
Jusqu’à la fin de la décennie, Segal avait également su s’imposer dans des films tels que Le Secret du rapport Quiller de Michael Anderson, L’Affaire Al Capone de Roger Corman, Bye Bye Braverman de Sidney Lumet, Le Refroidisseur de dames de Jack Smight, L’Étoile du sud de Sidney Hayers, La Fille qui ne savait pas dire non de Franco Brusati et Le Pont de Remagen de John Guillermin.
Les années ’70 étaient indubitablement la période faste de la carrière cinématographique de George Segal. Ainsi, il était en haut de l’affiche de succès populaires ou critiques tels que Loving de Irvin Kershner, La Chouette et le pussycat de Herbert Ross, Né pour vaincre de Ivan Passer, Les Quatre malfrats de Peter Yates, Une maîtresse dans les bras une femme sur le dos, La Duchesse et le truand et L’Amour sur béquilles de Melvin Frank, Les Choses de l’amour de Paul Mazursky, California Split de Robert Altman, Homicides incontrôlés de Mike Hodges, Touche pas à mon gazon et La Grande cuisine de Ted Kotcheff, Le Toboggan de la mort de James Goldstone et The Last Married Couple in America de Gil Cates.
Puis, à partir des années ’80, vint une longue traversée du désert pour l’acteur, tout juste ponctuée de quelques films comme Carbon Copy de Michael Schultz – le premier film avec Denzel Washington –, Stick Le Justicier de Miami de Burt Reynolds, Marathon de Terence Young – le dernier film du réalisateur –, Allô maman ici bébé de Amy Heckerling et For the Boys Hier aujourd’hui et pour toujours de Mark Rydell.
Ce n’est qu’au milieu des années ’90 que les affaires ont repris progressivement pour George Segal, entre autres grâce à Gus Van Sant (Prête à tout), Randal Kleiser (It’s my party), David O. Russell (Flirter avec les embrouilles), Ben Stiller (Disjoncté) et Barbra Streisand (Leçons de séduction). Dès lors surtout présent à la télévision, par exemple dans les séries à succès « Voilà ! » et « Les Goldberg », il avait néanmoins fait quelques apparitions sporadiques au cinéma dans 2012 de Roland Emmerich, Love et autres drogues de Edward Zwick et Elsa & Fred de Michael Radford.
George Segal a été nommé à l’Oscar du Meilleur acteur dans un second rôle en 1967 pour Qui a peur de Virginia Woolf ? La presse étrangère d’Hollywood s’est montrée plus généreuse à son égard, puisque elle l’a nommé à quatre reprises : pour Qui a peur de Virginia Woolf ?, comme Meilleur acteur dans une comédie pour Une maîtresse dans les bras une femme sur le dos, ainsi que deux fois pour « Voilà ! ». Il avait gagné le Golden Globe en 1974 pour Une maîtresse dans les bras … L’Académie du cinéma britannique l’avait nommé au BAFTA du Meilleur acteur dans un second rôle en 1969 pour Le Refroidisseur de dames.