Décès de l’acteur Dean Stockwell

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Le Mur invisible © 1947 20th Century Fox / The Walt Disney Company France Tous droits réservés

L’acteur américain Dean Stockwell est décédé dimanche dernier, le 7 novembre. Il était âgé de 85 ans. Entre ses débuts en tant qu’enfant vedette dans les années 1940 et son grand retour quarante ans plus tard dans des films comme Paris Texas de Wim Wenders, Blue Velvet de David Lynch et Veuve mais pas trop de Jonathan Demme, il avait tenu près de 90 rôles sur grand écran.

A la télévision, il était tout aussi prolifique puisque des générations successives de spectateurs ont pu le voir dans des séries emblématiques telles que « Alfred Hitchcock présente », « La Grande caravane », « La Quatrième dimension », « Le Jeune docteur Kildare », « Mission impossible », « Columbo », « Code Quantum » et « Battlestar Galactica ».

Le Génie du mal © 1959 Darryl F. Zanuck Productions / 20th Century Fox / The Walt Disney Company France
Tous droits réservés

Alors qu’il n’avait même pas neuf ans, Dean Stockwell s’était une première fois imposé au cinéma dès 1945. Après de petits rôles d’enfant dans La Vallée du jugement de Tay Garnett, Escale à Hollywood de George Sidney, Les Vertes années de Victor Saville, Maman déteste la police de Lloyd Bacon, Le Mur invisible de Elia Kazan – Oscar du Meilleur Film en 1948 – et Deep Waters de Henry King, il avait interprété le rôle-titre dans Le Garçon aux cheveux verts de Joseph Losey en 1948. Sa carrière juvénile allait encore se poursuivre quelques brèves années, ponctuées entre autres de Les Marins de l’Orgueilleux de Henry Hathaway, Le Jardin secret de Fred M. Wilcox, Les Fleurons de ma couronne de Jacques Tourneur, Années de jeunesse de William A. Wellman et Kim de Victor Saville.

Amants et fils © 1960 Jerry Wald Productions / 20th Century Fox / The Walt Disney Company France Tous droits réservés

Son absence des plateaux de cinéma n’était que de courte durée, puisque dès le milieu des années ’50, en parallèle d’un emploi du temps de productions audiovisuelles bien chargé, Dean Stockwell allait soigneusement choisir ses rôles de jeunes adultes tourmentés. Ainsi, il avait mis son talent d’acteur au service de Arthur Hiller (Les Assoiffées d’amour), Richard Fleischer (Le Génie du mal), Jack Cardiff (Amants et fils), Sidney Lumet (Long voyage vers la nuit), John Guillermin (La Fleur de l’âge) et Richard Rush (Un monde psychédélique).

Comme pour bon nombre de ses contemporains, les années ’70 équivalaient pour Stockwell à une longue traversée du désert. Malgré sa collaboration avec Dennis Hopper, derrière la caméra dans The Last Movie et devant dans Tracks de Henry Jaglom, et à cause de films aussi peu mémorables que Le Loup-garou de Washington de Milton Moses Ginsberg, Won Ton Ton Le Chien qui sauva Hollywood de Michael Winner et légèrement plus tard Meurtres en direct de Richard Brooks.

Blue Velvet © 1986 Umberto Montiroli / De Laurentiis Entertainment Group / Capricci Films Tous droits réservés

Bref, l’étoile de Dean Stockwell, acteur, semblait définitivement éteinte au début des années ’80. Pourtant, grâce à quelques seconds rôles magnifiques dans des films qui ne l’étaient pas moins, il a su donner un nouveau et finalement dernier souffle à sa carrière. Une renaissance insoupçonnée qui passait alors par Paris Texas de Wim Wenders – Palme d’or au Festival de Cannes en 1984 –, Dune de David Lynch, Police fédérale Los Angeles de William Friedkin, Blue Velvet de David Lynch, Jardins de pierre et Tucker L’Homme et son rêve de Francis Ford Coppola, Le Flic de Beverly Hills 2 de Tony Scott et Veuve mais pas trop de Jonathan Demme.

Au cours des vingt dernières années de sa filmographie, Dean Stockwell était principalement retourné vers des productions obscures. A l’exception notable de Catchfire et L’Escorte infernale de Dennis Hopper, The Player de Robert Altman, Air Force One de Wolfgang Petersen, L’Idéaliste de Francis Ford Coppola et Un crime dans la tête de Jonathan Demme.

Veuve mais pas trop © 1988 Ken Regan / Mysterious Arts / Orion Pictures Tous droits réservés

Dean Stockwell a été nommé à l’Oscar du Meilleur acteur dans un second rôle en 1989 pour Veuve mais pas trop. Ce même film lui avait également valu, ex æquo avec son interprétation dans Tucker L’Homme et son rêve, le prix des critiques de New York et de la National Society of Film Critics. Au Festival de Cannes, il a reçu deux prix d’interprétation masculine collectifs : le premier en 1959 pour Le Génie du mal aux côtés de Bradford Dillman et de Orson Welles, puis le deuxième trois ans plus tard pour Long voyage vers la nuit à partager avec Ralph Richardson et Jason Robards. Enfin, son personnage dans la série « Code Quantum » lui avait valu quatre nominations consécutives à l’Emmy du Meilleur acteur dans un second rôle dans une série dramatique entre 1990 et ’93.

En premières noces, il était marié brièvement au début des années ’60 à l’actrice Millie Perkins (Le Journal d’Anne Frank de George Stevens).

Air Force One © 1997 Claudette Barius / Radiant Productions / Beacon Pictures / Touchstone Pictures / Columbia Pictures /
The Walt Disney Company France Tous droits réservés

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