Décès de Harold Ramis (SOS Fantômes)

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Bill Murray, Dan Aykroyd et Harold Ramis dans SOS Fantômes
Bill Murray, Dan Aykroyd et Harold Ramis dans SOS Fantômes

Ceux qui croyaient encore à la réunion des Ghostbusters ne pourront qu’être attristés de cette annonce : Harold Ramis alias le docteur Egon Spengler est décédé ce lundi 24 février à l’âge de 69 ans des suites d’une vascularite, une maladie des vaisseaux sanguins dont il souffrait depuis plusieurs années. Il était l’un des trois membres fondateurs des chasseurs de spectres de SOS Fantômes aux côtés de Dan Aykroyd et Bill Murray qui furent ses partenaires au sein de la troupe de Second City (SCTV) où il fit ses débuts comme auteur et interprète. Depuis le deuxième volet en 1989, les rumeurs de réunion et les projets parfois avancés se sont multipliés, mais n’ont (hélas ?) jamais été concrétisés. Il était aussi le scénariste des deux films avec Dan Aykroyd. Si le film Bienvenue à Zombieland peut être considéré comme une version pirate de SOS Fantômes 3, cela est certes du à la présence de Bill Murray mais aussi au clin d’oeil du twinkie vanté par Egon Spengler.

Bill Murray et Stephen Tobolowsky dans Un Jour sans fin
Bill Murray et Stephen Tobolowsky dans Un Jour sans fin

Ce grand talent de la comédie américaine était l’auteur et réalisateur d’un des meilleurs films de ces vingt dernières années, Un jour sans fin. Si SOS Fantômes est drôle, très drôle et culte, très culte, Un jour sans fin va bien plus loin dans un génie certain, un burlesque sans limites et une subtile émotion poétique. Bill Murray est un météorologue contraint de revivre le jour de la Marmotte encore et encore dans la ville si parfaite au nom imprononçable de Punxsutawney. Réveillé chaque jour par I Got you babe de Sonny & Cher, il profite de son calvaire pour séduire sa collègue jouée par Andie MacDowell et se défouler sur Stephen Tobolowsky, l’ami encombrant sorti d’un lointain passé. Harold Ramis remporte un BAFTA du meilleur scénario original largement mérité.

 

Bill Murray et Harold Ramis dans Les Bleus
Bill Murray et Harold Ramis dans Les Bleus

On lui doit encore le scénario du totalement cintré, voire dramatiquement malade American College ( Toga ! Toga ! Toga ! ) de John Landis en 1978 avec John Belushi, l’un de ses amis proches avec lequel il débuta sur scène ainsi que celui d’Arrête de ramer, t’es sur le sable, premier grand rôle au cinéma de Bill Murray. Il réalise son premier film, Le Golf en folie (Caddyshack) en 1980, toujours avec Bill Murray qui sera présent à ses côtés dans Les Bleus d’Ivan Reitman en 1981 dont il écrit là aussi le scénario. La même année, il dirige Chevy Chase dans le délirant Bonjour les vacances. Tous ces longs-métrages sont parmi les plus drôles de cette période et n’ont absolument pas vieilli.

 

Ses films plus tardifs possèdent de bons moments, même sans posséder la même originalité. Loin d’être parfait, Mes doubles, ma femme et moi permet à Michael Keaton d’être épatant en savant trop doué mais surtout dans la peau de clones de plus en plus dégénérés. Dans Mafia Blues et sa suite moins surprenante, Robert de Niro trouve un de ses meilleurs rôles de comédie en mafioso angoissé qui rend visite au psy Billy Crystal et Endiablé lui permet de diriger Brendan Fraser dans un remake pas indispensable du Fantasmes de Stanley Donen. Son dernier film était L’An 01 : des débuts difficiles avec Jack Black – une vraie déception – et on lui doit aussi quatre épisodes de la série The Office dont celui où le personnage de Pam accouche. Avec Faux amis en 2005, il proposait un registre différent, un film noir avec John Cusack et Billy Bob Thornton.

Harold Ramis et Diane Keaton dans Baby Boom
Harold Ramis et Diane Keaton dans Baby Boom

Il fit aussi quelques apparitions comme simple acteur dont Baby Boom de Charles Shyer où il est le premier compagnon de Diane Keaton (critique), Pour le pire et pour le meilleur de James L.Brooks, En cloque, mode d’emploi de Judd Apatow où il est le père de Seth Rogen, Orange County et Walk Hard de Jake Kasdan.

 

Portons un toast à la mémoire de celui qui a marqué les années 80 à l’égal d’un John Hughes ( dans un autre registre ) mais surtout, ne croisons pas les effluves…

Le quatuor de SOS Fantômes avec ses effluves
Le quatuor de SOS Fantômes avec ses effluves

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