David et Madame Hansen

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David et Madame Hansen

France : 2011
Réalisateur : Alexandre Astier
Acteurs : Isabelle Adjani, Alexandre Astier, Julie-Anne Roth, Victor Chambon, Sébastien Lalanne, Jean-Charles Simon, Elodie Hesme, Daphné Burki
Distribution : Pathé Distribution
Durée : 1h29
Genre : Comédie dramatique
Date de sortie : 29/08/2012

Globale : [rating:4][five-star-rating]

Une surprise pour la rentrée, Alexandre Astier, le très connu maître d’œuvre de la série télé Kaamelott, sort son premier film. Premier film dont, en véritable homme-orchestre, il assuré non seulement la réalisation, le montage, la musique mais dans lequel il joue aussi un des rôles principaux.

Synopsis: Thérapeute dans une clinique suisse, David se voit confier, pour la journée, une riche patiente, Madame Hansen-Bergmann. Il se retrouve embarqué dans une folle course-poursuite où lui et sa patiente découvriront les origines du mal qui la ronge.

Le choc d’une rencontre

David, ergothérapeute, nouvellement employé dans une cossue clinique psychiatrique suisse, est chargé d’emmener une patiente, Mme Hansen, dans la petite ville voisine pour acheter des chaussures (un prétexte pour mener à bien un protocole de soins). Mme Hansen-Bergmann, riche et fragile patiente du fantasque docteur Reiner vit ici, internée depuis plus d’un an, murée dans une amnésie partielle et des terreurs dévastatrices.

La promenade va vite tourner au « road-movie », Mme Hansen entraînant de fait David, sa fiancée et son jeune beau-frère en France, à la recherche d’un passé, qui la fuit.

Si elle est perturbée, fragile, imprévisible, Mme Hansen n’a rien perdu de sa verve, de son humour, de son franc-parler (probablement même que sa maladie l’affranchit des convenances sociales). Et on rit souvent à ses remarques, frappées souvent au coin du bon sens, qui dans la bouche de toute personne en plein équilibre psychique serait perçue comme autant de maladresses, d’incorrections, de méchancetés peut-être.

Les chemins de la guérison

On l’a deviné bien sur, entre David et Mme Hansen va se nouer, derrière leur joute verbale, une sorte de complicité qui va les mener, lui, loin des protocoles figés de la clinique et, elle, sur le chemin du traumatisme à l’origine de sa maladie.

Astier nous offre là un assez beau cheminement et réussit à ne pas tomber dans la facilité du choc qui ferait retrouver la mémoire et assurerait la guérison de Mme Hansen. En deux scènes fortes, celle de la caisse de jouets dans la piscine vide et celle où, dans la voiture lancée à toute vitesses par David, Mme Hansen se rappelle par flashs la chute de son fils dans la piscine et son accident sur la route de l’hôpital, nous avons la clef du drame. Cela ne suffit pas à rétablir totalement Mme Hansen qui, si elle va mieux, continue la nuit d’être en proie à ses démons.

Les dialogues sont à la fois simples mais percutants. S’il est difficile à priori de communiquer avec Mme Hansen, sa présence aide pourtant les autres à parler, à se découvrir un peu. Entre David et sa fiancée, entre celle-ci et son jeune frère, cela faisait longtemps probablement que la parole n’avait pas été aussi libre. Éléments perturbant dans ce qui devait être pour eux une petite fête d’anniversaire, Mme Hansen joue finalement sans le vouloir les thérapeutes qui leur permettront de mieux se comprendre.

Astier (David) et Adjani (Hansen), sont le couple du titre et s’impose comme une évidence. Leur duo empreint de respect, de compréhension, d’affrontement léger, d’ironie salvatrice compte bien sur pour beaucoup dans la réussite du film.

Résumé

Beaucoup vont se complaire à mettre en avant les faiblesses d’un film qui joue peut-être sur une idée de départ assez improbable. Mais ce serait injuste de ne pas défendre totalement « David et Mme Hansen ». Du rire, sans vulgarité, des dialogues qui font mouche, de l’émotion, réelle, des acteurs faits l’un pour l’autre, une musique qui colle au film. Un réel plaisir de cinéma à ne pas bouder et un film qui sera dans vos esprits longtemps – c’est assez rare cette année.

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1 COMMENTAIRE

  1. L’un des grands intérêts de ce film réside dans la manière dont l’auteur cinéaste s’est emparé de la carrière d’Adjani pour créer un personnage puzzle. On ne compte plus les références : sa facilité avec les chiffres (« L’Eté meurtrier »), son look avec grosses lunettes (« Mortelle randonnée »), la scène du repas où elle dézingue tout le monde (« Subway »), la folie (« Possession », « Camille Claudel », « Adèle H » et tant d’autres), la piscine (la chanson que lui avait écrite Gainsbourg « Pull marine » qui commence par « J’ai touché le fond de la piscine »), la première séquence où le visage de la comédienne n’apparaît en pleine lumière qu’au bout de dix minutes (« La repentie »). De toute évidence, il en fait la reine de son film (elle s’appelle Elisabeth…) comme Ozon, Hubert, Téchiné l’ont fait avec Deneuve. Aujourd’hui, elles sont les deux seules à pouvoir donner ça à un cinéaste…

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