David Di Donatello 2022 : le palmarès

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La Main de dieu © 2021 The Apartment / Netflix France Tous droits réservés

Après quelques années difficiles, marquées par la crise sanitaire dont ne restent désormais que les masques portés par les convives, le cinéma italien a tenté de renouer hier soir avec son faste d’antan. La 67ème cérémonie des David Di Donatello, l’équivalent transalpin des César français, a en effet élu domicile, le temps d’une soirée festive, aux studios mythiques de Cinecitta. Un lieu hanté par les fantômes du passé, heureux à l’époque de l’âge d’or du cinéma italien dans les années 1950 et ’60 lorsque le monde entier y faisait escale, déjà plus problématiques auparavant, le studio ayant vu le jour grâce à l’insistance de Benito Mussolini.

Il est donc tout à fait logique que l’un des grands gagnants de la cérémonie dresse un portrait nostalgique de l’amour du cinéma. Après son Grand prix au dernier Festival de Venise et une nomination à l’Oscar du Meilleur Film international, La Main de dieu de Paolo Sorrentino repart avec quatre trophées, dont ceux du Meilleur Film et du Meilleur réalisateur. Dix-sept ans après Les Conséquences de l’amour, Sorrentino réussit donc une deuxième fois ce doublon prestigieux, même s’il avait gagné entre-temps les David du Meilleur scénario pour This Must Be The Place et du Meilleur réalisateur pour La grande bellezza. Son principal concurrent Freaks Out de Gabriele Mainetti s’impose clairement du côté technique en remportant pas moins de cinq catégories et demie, le prix de la Meilleure photo ayant été attribué ex æquo aux deux grands vainqueurs.

Assez peu connu en France, en dehors de ses collaborations avec Nanni Moretti dans Aprile et Le Caïman qui lui avaient valu ses deux premiers David respectivement en 1998 et 2006, Silvio Orlando s’impose pour son troisième face à Toni Servillo, son partenaire à l’écran dans Ariaferma de Leonardo Di Costanzo. Quadruple lauréat pour Les Conséquences de l’amour, La Fille du lac, Il divo et La grande bellezza, Servillo était certainement omniprésent cette année, grâce à sa double nomination comme Meilleur acteur dans Qui rido io de Mario Martone et comme Meilleur acteur dans un second rôle dans La Main de dieu et donc sa participation à un troisième film nommé dans la catégorie reine, le drame carcéral Ariaferma.

En termes de prix honorifiques et spéciaux, l’Académie du cinéma italien est une fois de plus restée joliment nationale. Le David pour l’ensemble de la carrière a été remis à l’actrice italienne Giovanna Ralli (* 1935), qui avait participé à des films aussi mythiques que Un héros de notre temps de Mario Monicelli, Le Général Della Rovere de Roberto Rossellini, Qu’as-tu fait à la guerre papa ? de Blake Edwards, El mercenario de Sergio Corbucci et Nous nous sommes tant aimés de Ettore Scola. Elle sera prochainement à l’affiche dans Marcel ! de Jasmine Trinca, sélectionné cette année en séance spéciale au Festival de Cannes.

Un David spécial a été remis au réalisateur italien Antonio Capuano (* 1940), seulement nommé une fois au David du Meilleur réalisateur en 2006 pour La guerra di Marco, qui avait valu à Valeria Golino celui de la Meilleure actrice. Un seul de ses films a été distribué en salles en France : le drame de la mafia Luna Rossa en février 2004. De même qu’à l’actrice italienne Sabrina Ferilli (* 1964), nommée jusqu’à présent quatre fois aux David, grâce à ses collaborations avec Paolo Virzi (La bella vita et Tutta la vita davanti), Paolo Sorrentino (La grande bellezza) et Maria Sole Tognazzi (Io e lei).

A chiara © 2021 Stayblack Productions / Rai Cinema / arte France Cinéma / MK2 Films / Haut et court Distribution
Tous droits réservés

Meilleur Film : La Main de dieu de Paolo Sorrentino, sans date de sortie cinéma en France

Meilleur réalisateur : Paolo Sorrentino pour La Main de dieu, sans date de sortie cinéma en France

Meilleure actrice : Swamy Rotolo dans A chiara

Meilleur acteur : Silvio Orlando dans Ariaferma, sans date de sortie en France

Meilleure actrice dans un second rôle : Teresa Saponangelo dans La Main de dieu, sans date de sortie cinéma en France

Meilleur acteur dans un second rôle : Eduardo Scarpetta dans Qui rido io, sans date de sortie en France

Meilleur scénario original : Ariaferma par Leonardo Di Costanzo, Bruno Oliviero et Valia Santella, sans date de sortie en France

Meilleur scénario adapté : L’Arminuta par Monica Zapelli et Donatella Di Pietrantonio, sans date de sortie en France

Meilleur Film étranger : Belfast (Royaume-Uni) de Kenneth Branagh

Meilleur Documentaire : Ennio de Giuseppe Tornatore, sortie française le 6 juillet

Meilleure photo : La Main de dieu, sans date de sortie cinéma en France – Daria D’Antonio et Freaks Out – Michele D’Attanasio (ex æquo)

Meilleur montage : Ennio, sortie française le 6 juillet – Massimo Quaglia et Annalisa Schillaci

Ariaferma © 2021 Tempesta / Amka Films Productions / Rai Cinema / Vision Distribution Tous droits réservés

Meilleurs décors : Freaks Out – Massimiliano Sturiale et Ilaria Fallacara

Meilleurs costumes : Qui rido io, sans date de sortie en France – Ursula Patzak

Meilleure musique : I fratelli De Filippo, sans date de sortie en France – Nicola Piovani

Meilleure chanson : « La profondita degli abissi » de Diabolik, sans date de sortie en France – Manuel Agnelli

Meilleur son : Ennio, sortie française le 6 juillet – Gilberto Martinelli, Fabio Venturi, Gianni Pallotto et Francesco Vallocchia

Meilleur maquillage : Freaks Out – Diego Prestopino, Emanuele De Luca et Davide De Luca

Meilleures coiffures : Freaks Out – Marco Perna

Meilleurs effets visuels : Freaks Out – Stefano Leoni

Meilleur Premier Film : Piccolo corpo de Laura Samani

Meilleur Court-métrage : Maestrale de Nico Bonomolo

Meilleure production : Freaks Out – Andrea Occhipinti, Stefano Massenzi, Mattia Guerra et Gabriele Mainetti

Freaks Out © 2021 Goon Films / Lucky Red / Rai Cinema / Metropolitan Filmexport Tous droits réservés

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