Ça y est, la longue saison des prix de cinéma pour l’année 2020 si particulière, plus ou moins atrophiée par la crise sanitaire mondiale, est désormais derrière nous ! Il restent certes encore les prix du cinéma allemand, prévus pour le 1er octobre. Mais on ose espérer que d’ici l’automne prochain, le cours du monde sera suffisamment revenu à la normale, afin de permettre la tenue d’une soirée festive à l’ancienne.
La 66ème cérémonie des David Di Donatello, qui a eu lieu hier soir à Rome, marque donc le dernier chapitre d’une série de remises de prix globalement peu enthousiasmantes dans la forme. Car même si la restriction majeure de la soirée, transmise sur la chaîne publique de la Rai, était la répartition des convives dans deux lieux distincts, cette célébration du meilleur du cinéma italien ne brillait pas non plus par son faste, comme les derniers César, Oscars et tant d’autres avant elle.
Plus d’un an après son Ours d’argent du Meilleur acteur remporté au Festival de Berlin, la biographie filmique du peintre excentrique Antonio Ligabue Je voulais me cacher de Giorgio Diritti a su dominer la soirée des David Di Donatello de laquelle il repart avec sept prix. Déjà lauréat du Meilleur Film en 2010 avec L’Homme qui viendra, Diritti remporte son premier trophée dans la catégorie du Meilleur réalisateur. L’acteur principal Elio Germano gagne, quant à lui, son quatrième David, après ceux pour Mon frère est fils unique en 2007 et La Nostra vita en 2011, tous deux réalisés par Daniele Luchetti, ainsi que pour Leopardi Il giovane favoloso de Mario Martone en 2015.
Ce plébiscite n’est par contre rien en comparaison avec le grand chelem accompli par Sophia Loren, votée à 86 ans Meilleure actrice par les membres de l’Académie du cinéma italien pour son interprétation dans La Vie devant soi, réalisé par son fils Edoardo Ponti. La légende vivante du cinéma transalpin a en effet gagné chacune de ses sept nominations, dont La Ciociara et Hier aujourd’hui et demain de Vittorio De Sica et Une journée particulière de Ettore Scola. Elle avait par ailleurs déjà reçu un David d’honneur en 1999.
En termes de prix honorifiques et spéciaux justement, l’Académie italienne a été une fois de plus plutôt généreuse, quoique plus focalisée sur le cinéma national que d’habitude. C’est l’actrice tunisienne Sandra Milo (* 1933), vue entre autres chez Roberto Rossellini (Le Général de la Rovere), Federico Fellini (Huit et demi et Juliette des esprits) et Gabriele Muccino (Une famille italienne), qui a reçu le David d’honneur pour l’ensemble de sa carrière. Des David spéciaux ont été remis à l’actrice italienne Monica Bellucci (* 1964), jusqu’à présent seulement nommée une fois au David de la Meilleure actrice dans un second rôle en 2003 pour Souviens-toi de moi de Gabriele Muccino – encore lui –, ainsi qu’à l’acteur italien Diego Abatantuono (* 1955), nommé à cinq reprises sans succès entre 1987 et 2004, notamment pour ses collaborations avec le réalisateur Gabriele Salvatores dans Mediterraneo, Nirvana et L’Été où j’ai grandi.
Meilleur Film : Je voulais me cacher de Giorgio Diritti, sortie française le 7 juillet
Meilleur réalisateur : Giorgio Diritti pour Je voulais me cacher, sortie française le 7 juillet
Meilleure actrice : Sophia Loren dans La Vie devant soi, sans date de sortie cinéma en France
Meilleur acteur : Elio Germano dans Je voulais me cacher, sortie française le 7 juillet
Meilleure actrice dans un second rôle : Matilda De Angelis dans L’Incroyable histoire de l’île de la rose, sans date de sortie cinéma en France
Meilleur acteur dans un second rôle : Fabrizio Bentivoglio dans L’Incroyable histoire de l’île de la rose, sans date de sortie cinéma en France
Meilleur scénario original : Figli par Mattia Torre (†), sans date de sortie en France
Meilleur scénario adapté : Citoyens du monde par Marco Pettenello et Gianni Di Gregorio
Meilleur Film étranger : 1917 (Royaume-Uni) de Sam Mendes
Meilleur Documentaire : Mi chiamo Francesco Totti de Alex Infascelli, sans date de sortie en France
Meilleure photo : Je voulais me cacher, sortie française le 7 juillet – Matteo Cocco
Meilleur montage : Storia di vacanze, prochainement au cinéma en France – Esmeralda Calabria
Meilleurs décors : Je voulais me cacher, sortie française le 7 juillet – Paola Zamagni, Ludovica Ferrario et Alessandra Mura
Meilleurs costumes : Miss Marx, sans date de sortie en France – Massimo Cantini Parini
Meilleure musique : Miss Marx, sans date de sortie en France – Gatto Ciliegia contro il grande freddo et Downtown Boys
Meilleure chanson : « Immigrato » de Tolo Tolo, sans date de sortie en France – Luca Medici et Antonio Iammarino
Meilleur son : Je voulais me cacher, sortie française le 7 juillet – Carlo Missidenti, Filippo Toso, Luca Leprotti, Marco Biscarini et Francesco Tumminello
Meilleur maquillage : Hammamet, sans date de sortie en France – Luigi Ciminelli, Andrea Leanza et Federica Castelli
Meilleures coiffures : Je voulais me cacher, sortie française le 7 juillet – Aldo Signoretti
Meilleurs effets visuels : L’Incroyable histoire de l’île de la rose, sans date de sortie cinéma en France – Stefano Leoni et Elisabetta Rocca
Meilleur Premier Film : I predatori de Pietro Castellitto, sans date de sortie en France
Meilleur Court-métrage : Anne de Domenico Croce et Stefano Malchiodi
Meilleure production : Miss Marx, sans date de sortie en France – Marta Donzelli et Gregorio Paonessa