Reporter encore une fois, annuler ou tenir dans un cadre guère festif ? L’Académie du cinéma italien s’est finalement décidé pour cette troisième option. C’est donc hier soir qu’a eu lieu la 65ème cérémonie du prix David Di Donatello, l’équivalent transalpin des César français. Sans pompe, ni invités, à la manière des prix Lola allemands deux semaines plus tôt, eux aussi directement impactés par les exigences du confinement en Europe dû à l’épidémie du coronavirus. La cérémonie a été dédiée aux deux icônes du cinéma italien qui auraient eu cent ans cette année : Federico Fellini et Alberto Sordi.
Le Traître de Marco Bellocchio a été le grand vainqueur de la soirée de distanciation sociale, avec ses six prix dont ceux du Meilleur Film et du Meilleur réalisateur. Repartie bredouille du dernier Festival de Cannes, la saga sur la mafia marque le troisième David du Meilleur réalisateur pour Bellocchio, après Le Saut dans le vide en 1980 et Vincere en 2010, quoique son premier pour le Meilleur Film. Sa vedette Pierfrancesco Favino, nommé jusque là seulement cinq fois comme Meilleur acteur dans un second rôle avec deux trophées en 2006 pour Romanzo criminale de Michele Placido et en 2012 pour Piazza Fontana de Marco Tullio Giordano, gagne son premier David du Meilleur acteur.
Du côté des actrices, Jasmine Trinca gagne son deuxième David de la Meilleure actrice pour La Dea fortuna de Ferzan Ozpetek, après celui qu’elle a eu il y a deux ans pour Fortunata de Sergio Castellitto. Doublement nommée cette année, Valeria Golina remporte, quant à elle, son troisième David pour son second rôle dans 5 est le numéro parfait de Igort, après ceux pour La guerra di Mario de Antonio Capuano en 2006 dans la catégorie de la Meilleure actrice et six ans plus tard comme Meilleure actrice dans un second rôle dans Les Opportunistes de Paolo Virzi.
Meilleur Film : Le Traître de Marco Bellocchio
Meilleur réalisateur : Marco Bellocchio pour Le Traître
Meilleure actrice : Jasmine Trinca dans La Dea fortuna, sans date de sortie en France
Meilleur acteur : Pierfrancesco Favino dans Le Traître
Meilleure actrice dans un second rôle : Valeria Golino dans 5 est le numéro parfait
Meilleur acteur dans un second rôle : Luigi Lo Cascio dans Le Traître
Meilleur scénario original : Le Traître par Marco Bellocchio, Ludovica Rampoldi, Valia Santella et Francesco Piccolo
Meilleur scénario adapté : Martin Eden par Maurizio Braucci et Pietro Marcello
Meilleur Film étranger : Parasite (Corée du Sud) de Bong Joon-ho
Meilleur Documentaire : Selfie de Agostino Ferente, sans date de sortie en France
Meilleure photo : Romulus et Remus Le Premier roi, sans date de sortie cinéma en France – Daniele Cipri
Meilleur montage : Le Traître – Francesca Calvelli
Meilleurs décors : Pinocchio, sans date de sortie cinéma en France – Dimitri Capuani
Meilleurs costumes : Pinocchio, sans date de sortie cinéma en France – Massimo Cantini Parini
Meilleure musique : Il flauto magico di Piazza Vittorio, sans date de sortie en France – l’orchestre de Piazza Vittorio
Meilleure chanson : « Che vita meravigliosa » de La Dea fortuna, sans date de sortie en France – Antonio Diodato
Meilleur son : Romulus et Remus Le Premier roi, sans date de sortie cinéma en France – Angelo Bonanni, Davide D’Onofrio, Mirko Perri, Mauro Eusepi et Michele Mazzucco
Meilleur maquillage : Pinocchio, sans date de sortie cinéma en France – Dalia Colli et Mark Coulier
Meilleures coiffures : Pinocchio, sans date de sortie cinéma en France – Francesco Pegoretti
Meilleurs effets visuels : Pinocchio, sans date de sortie cinéma en France – Theo Demiris et Rodolfo Migliari
Meilleur Premier Film : Bangla de Phaim Bhuiyan, sans date de sortie en France
Meilleur Court-métrage : Inverno de Giulio Mastromauro
Meilleure production : Romulus et Remus Le Premier roi, sans date de sortie cinéma en France, produit par Groenlandia con Rai Cinema, Roman Citizen et Gapbusters
David du public : Il primo Natale de Ficarra et Picone, sans date de sortie en France
Un seul prix honorifique a été attribué par l’Académie du cinéma italien, contre quatre l’année dernière. C’est l’actrice italienne bientôt centenaire – à la fin du mois de juillet, si tout va bien – Franca Valeri qui a reçu le prix de l’excellence cinématographique. Assez peu connue en France, elle était une comédienne très populaire en Italie dans les années 1950 et ’60. A cette époque-là, elle partageait souvent l’affiche avec Alberto Soldi, notamment dans Un héros de notre temps de Mario Monicelli et Le Veuf de Dino Risi.