Dancer in the dark

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Dancer in the dark

Dancer in the dark affiche du filmDancer in the dark

Suède, Danemark, France, Allemagne : 2000
Titre original : Dancer in the dark
Réalisateur : Lars von Trier
Scénario : Lars von Trier
Acteurs : Björk, Catherine Deneuve, Peter Stormare
Distribution : Les Ecrans de Paris
Durée : 2h 19
Genre : Comédie musicale, Drame
Date de sortie : 18 octobre 2000

Globale : [rating:2][five-star-rating]

Cinéaste de la « Dogma », Lars Von Trier s’est cette fois attaché à réaliser un film international déstabilisant dès son ouverture: de longues minutes d’un écran à peine coloré (la vision de Selma ?) et d’une musique oppressante.

Résumé : Selma Jezkova, émigrée tchèque et mère célibataire, travaille dans une usine de l’Amérique profonde des années 60. Elle trouve son salut dans sa passion pour la musique, spécialement les chansons et les danses des grandes comédies musicales hollywoodiennes. Selma garde un lourd secret : elle perd la vue et son fils Gene connaîtra le même sort sauf si elle réussit à mettre assez d’argent de côté pour lui payer une opération. Quand un voisin aux abois accuse a tort Selma d’avoir volé ses économies, le drame de sa vie s’intensifie pour se terminer en final tragique.

Dancer in the dark

Où va donc Lars Von Trier ?

Étrange film qui mêle drame social, détresse humaine, vie rêvée et comédie musicale.

Certains moments sont d’une force émotionnelle presque surhumaine: Selma (Björk) tirant sur Bill pour récupérer son argent avec l’énergie du désespoir, Selma chantant juste avant sa pendaison en serrant les lunettes de son fils devenues inutiles (l’opération qu’elle paye du prix de sa vie). D’autres sont d’une tendresse exceptionnelle: Kathy jouant sur la main de Selma les pas de danse qu’elle ne peut plus voir sur l’écran de cinéma….

Mais la frontière est mince entre émotion et pathos facile, entre vérité et « grand guignol ».

Lars Von Trier ne maitrise pas assez ses effets pour que les larmes qui peuvent venir à l’œil du spectateur ne s’arrêtent pas, contrariées par une outrance limite.

D’autres moments sont complètement « à côté de la plaque » Certes Selma est folle de comédies musicales hollywoodiennes , dont le réalisme des situations chantées et dansées n’est pas le but ultime, certes comme le dit Jeff dans la vraie vie on ne se met pas à chanter comme ça. Mais ici ces numéros n’ont rien, vraiment rien à faire. Ils sont maladroits, peu enthousiasmants, longuets et parfois mettent mal à l’aise (le numéro pendant le procès de Selma est un de cela).

L’ appropriation personnelle par Lars Von Trier des codes de la comédie musicale est loin d’être convaincante.

Dancer in the dark

Björk avant tout

A l’image de la réalisation, l’interprétation est inégale. Certains tirent leur épingle du jeu, d’autres non.

Björk est une Selma touchante dans sa détermination, dans son acceptation de sa cécité prochaine, dans son combat quotidien pour la dissimuler, dans son fatalisme qui la mènera à la mort. Sa performance est incontestable et son prix d’interprétation féminine pas démérité.

David Morse (Bill) est juste en « salaud malgré lui », perdu dans son amour sans fin pour une femme inconsciente et dépensière. Peter Stormare (Jeff) est vrai aussi dans son amour pour Selma. Jean-Marc Barr (Norman) … à l’extrême rigueur.

Catherine Deneuve (Kathy), qui n’hésite pas à casser avec succès son image dans certains films, n’est guère convaincante, il faut bien l’avouer, en ouvrière, blouse grise et fichu sur la tête et encore moins convaincante quand elle danse au milieu de l’usine…Elle ne reprend la main que dans les scènes du parloir de la prison et dans celle de la pendaison.

Ambivalence des sentiments donc pour ce film, Palme d’or à Cannes en 2000, qui nous fait osciller de l’émotion pure à l’agacement profond en passant par la fâcheuse impression d’être berné par un cinéaste fort habile ou fort surestimé…

Résumé

 Le message sur l’injustice sociale se noie dans une réalisation ambiguë qui marrie la simplicité d’un cadrage « caméra à l’épaule » (et près de 2h 20 de film ainsi, c’est bien long) et le foisonnement des moyens (la scène chantée et dansée sur le train).

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