Pour sa septième semaine, la dernière saison de Damages ralentit le rythme. Une fois n’est pas coutume, il faut attendre le face-à-face pour avoir droit aux étincelles. Et quelles étincelles.
Sans prétentions, ni grandes sensations, la série des frères Kessler lève le pied. Et profite de cet épisode de transition pour introduire les nouveaux éléments qui, développés, révèleront leur potentiel dans les semaines avenir.
L’occasion pour Chris Sanchez, le petit ami d’Ellen, de reprendre de l’importance après avoir été l’un des personnages principaux de la saison dernière. Il incarnera, cette fois-ci, une nouvelle fuite d’informations à fournir au Wikileaks de Channing McClaren. Une prise de position qui pourrait créer le conflit d’intérêts entre Ellen et lui.
Alors qu’un autre homme de l’ombre gagne un peu plus la lumière. Rutger Simon, le bras droit de Channing, apparaît particulièrement malmené, impuissant, sous-estimé. Lui qui doit faire le lien entre les investisseurs et l’organisation pourrait rapidement sortir son épingle du jeu. Par orgueil ? Il faut avouer que, si le personnage ne frappe pas un grand coup d’ici la fin de la saison, il aura été bien inutile de le créer au départ. Ces quelques scènes et introspections ne lui donnant d’ailleurs pas plus d’intérêt qu’il n’en avait déjà (c’est-à-dire aucun).
Il faudra encore se contenter du duo Patty/Ellen pour toucher l’excitante excellence dont Damages peut faire preuve. Le huis-clos est forcé par les scénaristes (mélange poussif d’un rendez-vous inutile et d’une tempête de neige mal tombée) mais on pardonne facilement l’erreur quand on découvre ce qui nous attendait au tournant, l’une des ultimes manipulations de Patty Hewes. L’affrontement devient plus psychologique que jamais.
Autour d’un verre (chassé avec agressivité et détermination par une Patty Hewes probablement alcoolique) le climat est favorable aux confessions. Les pieds sur le fauteuil, Patty donne l’impression que le tête-à-tête sera plus intimiste qu’Ellen le veut, et invite cette dernière à parler de sa famille, son enfance. La grande avocate multiplie les compliments, les marques d’affection et d’admiration. Jusqu’à s’avouer décontenancée, et pousser la débutante à révéler la source de sa colère et de sa répulsion envers celle qui était son mentor. Comme si elle ne savait pas.
Surprise. Patty feint de n’avoir jamais voulu tué Ellen, et de n’avoir avoué en saison 2 uniquement parce qu’elle était menacée de mort. Sans attendre, elle désigne ceux qui pourraient être les coupables (Frobisher ou Pete), et plonge Ellen dans une paranoïa qu’elle pensait pouvoir éviter. Et si Patty disait la vérité et que l’acharnement d’Ellen était injustifié ? En une discussion, les héroïnes ont renversé l’échiquier. La suite promet déjà d’être surprenante.