Damages, saison 5, épisode 1

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Elle est là. Enfin là ! Porte-étendard d’une vague de séries cinématographiques, Damages fait son ultime retour à la télévision américaine. Et, pour le coup de grâce, promet déjà d’écrire l’affrontement final que ses héroïnes méritent d’avoir. Avec minutie, nostalgie et cohérence, le premier épisode pose les pièces d’une partie d’échecs qui s’annonce haletante. Comme au bon vieux temps.

Vous étiez prévenu. Comme Ellen, depuis sa première rencontre avec Patty.

Vous le saviez, Damages ne pouvait se conclure sans un procès entre le mentor et sa protégée. On pensait qu’Ellen se contenterait d’être le témoin de l’inaptitude de Patty à être mère. C’était sans compter le génie des auteurs, devenus maîtres dans l’art de contenter les téléspectateurs sans jamais en corrompre leur série, ses personnages et sa continuité.

A croire que tout était prévu, depuis une première saison auquel ce Season 5 Premiere ne cesse de faire référence. Une continuité sans faille à laquelle on ne pourrait reprocher que sa prévisibilité.

Histoire de famille

Créée par deux frères, Damages devient – aujourd’hui plus que jamais – une histoire de famille pour ses héroïnes. Entre souvenirs visuels, matériels et verbaux, les premières pages de l’ultime chapitre rappellent combien l’attache est aussi forte et inéluctable que les liens du sang. Qu’elles le veuillent ou non, Patty et Ellen ont leur destin lié.

Elles ont bien tenté de s’utiliser (saison 1), de s’éliminer (saison 2), de s’éloigner (saison 3) et de coopérer (saison 4). Mais la solution est ailleurs. Avec l’âge, les rapports ont changé. La Grande Patty s’est découverte des faiblesses, mise à mal par une jeune arriviste qui aura facilement percé quelques uns de ses plus sombres secrets ; une Ellen tenace qui n’aura cessé de regarder son mentor d’un oeil critique, pour mieux s’éloigner du modèle, de la vengeance aussi, et finalement se persuader que l’avocate de renom mérite d’être arrêtée.

Faudra-t-il détruire ce que chacune a de plus cher – leur carrière ? – et gagner le procès ? Ou Patty va-t-elle choisir la facilité et éliminer sa jeune antagoniste, comme on veut nous le faire croire ? Ou va-t-elle plutôt faire de la vie d’Ellen un enfer (tuer Chris Sanchez comme Frobisher a tué David) et la pousser au suicide (une larme de désespoir coulant encore sur son corps mort) ?

Ou va-t-on être surpris, là où ce premier épisode a échoué.

Sans surprise

Fidèles à elles-mêmes, la série et ses héroïnes en deviennent prévisibles. Quand l’heure des coups bas a sonné, Ellen et Patty agissent exactement comme ce qu’on attend d’elles.

Facile, quand on est un adepte de Damages, de deviner le plan de Patty alors qu’elle refuse de prendre en main la défense du créateur d’un Wikileaks fictif, incarné par un Ryan Phillippe (Cruel Intentions, Souviens-toi l’été dernier), effacé, qui ne brille pas outre mesure. Et facile de deviner la suite : Patty portera – coûte que coûte, et à bout de bras – la plainte d’une victime de la divulgation d’information, dans un accès d’ambition encore plus violent que celui qui l’avait poussée à étaler le sang du chien de la belle-soeur d’Ellen dans les débuts de la série.

Car le but, comme le déroulement, est sans surprise : Patty veut créer le conflit d’intérêt chez Ellen, et l’empêcher de témoigner au procès de la garde de la petite Catherine Hewes. Et c’est ce qui arrivera.

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