Cycle « Voyeurisme » sur LaCinetek en janvier 2022

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L’Amateur © 1979 Film Polski / MK2 Tous droits réservés

Un peu voyeur, le spectateur de films l’est certainement. La sélection mensuelle de LaCinetek a donc toute sa légitimité, puisqu’elle vous propose en ce début d’année 2022 et jusqu’au mercredi 9 février inclus, dix films sur le voyeurisme au sens large. Ces études cinématographiques sont toutes assez malsaines. Mais comment pourrait-il en être autrement, lorsque le regard s’aventure là où il ne devrait pas aller : du côté de l’intimité et de la souffrance de l’autre ? Vous êtes donc prévenus du changement de registre radical par rapport au cycle comique du mois de décembre. Ce qui ne devrait nullement vous empêcher d’observer, depuis la France, la Belgique et le Luxembourg, ces personnages en porte-à-faux avec la discrétion.

Aucun signe d’inflation n’est heureusement à signaler en termes de prix de l’abonnement à LaCinetek dont le mode de fonctionnement reste inchangé. Pour moins de trois euros par mois ou trente euros par an, vous aurez un accès illimité à la sélection du mois sur son site. Et pour vous donner encore plus envie de franchir le pas et de vous abonner durablement, soyez avisés que les prochains cycles valent également la peine de s’y intéresser de près. Ainsi, vous retrouverez sur la plateforme fondée en 2015 par Pascale Ferran, Laurent Cantet et Cédric Klapisch, le mois prochain un cycle « En train » avec des films signés Abel Gance, Alfred Hitchcock et Jean Renoir, puis en mars un hommage aux frères et sœurs, réunis entre autres par Ingmar Bergman, Akira Kurosawa et Mike Leigh.

Sinon, de même dans l’actualité de la plateforme côté vidéo à la demande, LaCinetek a réuni depuis le début du mois un programme dédié aux pionnières du cinéma, y compris les réalisatrices Germaine Dulac et Alice Guy. Dans deux jours, le jeudi 20 janvier, un focus John Travolta permettra de revoir trois films phares de la carrière de l’acteur : La Fièvre du samedi soir de John Badham, Grease de Randal Kleiser et Pulp Fiction de Quentin Tarantino. Et la réalisatrice Nicole Garcia – assez malchanceuse au box-office récemment avec son dernier film Amants – vous présentera sa liste de films de chevet, sur laquelle figurent entre autres Tess de Roman Polanski et Ma saison préférée de André Téchiné.

Le Diabolique docteur Mabuse © 1960 Arthur Grimm / Central Cinema Company / CEI Incom / Critérion Film /
Les Acacias Tous droits réservés

Ce sont de sales histoires majoritairement françaises qui s’entrechoquent sur la liste de ce cycle, assemblé avec toujours autant de soin par les sélectionneurs de LaCinetek. Depuis le cinéma de l’immédiat après-guerre avec l’oppressant Panique de Julien Duvivier jusqu’au percutant Caché de Michael Haneke, dont nous ne nous sommes toujours pas complètement remis, même quinze ans après sa sortie, les productions nationales y brillent en effet par leur état d’esprit mal intentionné. Hélas sans surprise, ce sont souvent les hommes qui sont source d’intrusion voyeuriste, de Michael Lonsdale dans le drôle de documentaire Une sale histoire de Jean Eustache à Michel Blanc dans Monsieur Hire de Patrice Leconte, au détriment des personnages féminins, la pauvre Romy Schneider en tête, exploitée et déshabillée du regard coup sur coup par les réalisateurs Andrzej Zulawski et Bertrand Tavernier.

La caméra joue un rôle encore plus essentiel et inquisitif dans les quatre films étrangers de la sélection mensuelle. En Pologne, du temps de la chape de plomb socialiste, le fait de disposer d’une petite caméra ne porte guère bonheur au protagoniste de L’Amateur, le deuxième film de fiction de Krzysztof Kieslowski. Quant au film titré par excellence Le Voyeur, son traitement du voyeurisme très en avance sur son temps s’était soldé au début des années 1960 par la fin quasiment définitive de la carrière du légendaire Michael Powell. Exactement la même année, le grand Fritz Lang avait aussi tiré sa révérence, avec un polar allemand sans doute pas à la hauteur de son traitement antérieur de la figure énigmatique du docteur Mabuse.

Enfin, le prestige gagné d’emblée grâce à la Palme d’or remportée par Sexe mensonges et vidéo, le premier film de Steven Soderbergh, avait soutenu jusqu’à présent la carrière de ce réalisateur aussi prolifique qu’imprévisible.

L’Important c’est d’aimer © 1975 Jean-Pierre Fizet / Albina Productions / Rizzoli Film / TIT Filmproduktion /
Tamasa Distribution Tous droits réservés

La sélection « Voyeurisme » du mois de janvier 2022

L’Amateur (Pologne / 1979) de Krzysztof Kieslowski, avec Jerzy Stuhr et Malgorzata Zabkowska

Caché (France / 2005) de Michael Haneke, avec Daniel Auteuil et Juliette Binoche, Prix de la mise en scène au Festival de Cannes en 2005

Le Diabolique docteur Mabuse (Allemagne / 1960) de Fritz Lang, avec Dawn Addams et Peter Van Eyck

L’Important c’est d’aimer (France / 1975) de Andrzej Zulawski, avec Romy Schneider et Fabio Testi, César de la Meilleure actrice à Romy Schneider en 1976

Monsieur Hire (France / 1989) de Patrice Leconte, avec Michel Blanc et Sandrine Bonnaire, César du Meilleur son en 1990

Monsieur Hire © 1989 Jean-Marie Leroy / Hachette Première / France 3 Cinéma / UGC International / Pathé Films
Tous droits réservés

La Mort en direct (France / 1980) de Bertrand Tavernier, avec Romy Schneider et Harvey Keitel

Panique (France / 1946) de Julien Duvivier, avec Viviane Romance et Michel Simon

Sexe mensonges et vidéo (États-Unis / 1989) de Steven Soderbergh, avec James Spader et Andie MacDowell, Palme d’or et prix d’interprétation masculine à James Spader au Festival de Cannes en 1989

Une sale histoire (France / 1977) de Jean Eustache, avec Michael Lonsdale

Le Voyeur (Royaume-Uni / 1960) de Michael Powell, avec Karlheinz Böhm et Moira Shearer

Panique © 1946 Raymond Voinquel / Filmsonor Marceau / Les Acacias Tous droits réservés

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