Cycle « En voiture ! » sur LaCinetek en janvier 2025

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En milieu urbain, la voiture n’a plus guère la cote. Ce que certains ont le tort d’appeler le saccage de nos centres-villes représente en fait une redistribution de l’espace public disponible en faveur de moyens de locomotion plus doux. A la campagne, par contre, difficile de rester mobile de nos jours sans permis, ni voiture personnelle. Un moteur infatigable de mouvement et de désir, la voiture en tant que symbole cinématographique entame l’année 2025 des sélections mensuelles, disponibles dans l’abonnement à LaCinetek. Il vous reste près de quatre semaines, jusqu’au dimanche 9 février inclus, pour monter à bord de ces dix bolides filmiques. Comme toujours, ces derniers ont été sélectionnés avec soin par l’équipe de la plateforme qui fêtera cette année ses dix ans, puisqu’elle a été fondée en novembre 2015 par Pascale Ferran, Cédric Klapisch et feu Laurent Cantet.

Les formules d’abonnement à LaCinetek restent inchangées : le forfait mensuel sans engagement vous coûte toujours 4€99, alors que l’annuel est à un peu moins de cinquante euros. Ils vous donnent accès à la sélection du mois de LaCinetek, ainsi qu’à certains coups de cœur temporaires de la Cinémathèque des cinéastes. Il existe de même une offre jeune pour les moins de vingt-cinq ans, qui peuvent souscrire à l’abonnement annuel à seulement dix-neuf euros, sans tacite reconduction. Enfin, si vous souhaitez soutenir le noble effort éditorial de LaCinetek, il y a de même l’abonnement à 150 euros par an, qui inclut tous les avantages de l’abonnement annuel plus, y compris douze locations au choix. Un beau geste afin d’assurer l’indépendance de ce site incontournable pour les amateurs de films plus ou moins anciens en ligne.

En plus de la sélection mensuelle, il vous reste quelques heures à peine, jusqu’à demain soir, afin d’apprécier les trois films choisis par l’actrice Sophie Marceau dans le cadre d’une carte blanche sur le thème de l’emprise : El Tourments de Luis Buñuel, La Peur de Roberto Rossellini et La Fidélité de Andrzej Zulawski. Le temps vous est moins compté pour vous plonger en une autre carte blanche en trois courts-métrages et deux longs, accordée cette fois au maître du cinéma d’animation Michel Ocelot (Azur et Asmar). Et puis, bon nombre des pépites cinématographiques issues des cycles précédents jouent les prolongations, tels que La Ballade de Narayama de Shohei Imamura, Charade de Stanley Donen, Elle et lui de Leo McCarey – la version de 1939 –, Hana-bi de Takeshi Kitano, Melancholia de Lars von Trier et Salé sucré de Ang Lee.

Enfin, depuis un an environ, LaCinetek met en ligne des grands cycles trimestriels, dédiés à des artistes d’exception comme Marcello Mastroianni et Jeanne Moreau ou des mouvements filmiques. Celui qui sera disponible jusqu’au 28 mars prochain – et bien entendu inclus dans l’abonnement – est consacré au cinéma indépendant américain depuis le début des années 1990. Pour l’instant, il comprend sept films signés Noah Baumbach (Frances Ha), Damien Chazelle (Whiplash), Gia Coppola (Palo Alto), Hal Hartley (Simple Men), Kelly Reichardt (Wendy and Lucy), les frères Safdie (Lenny and the Kids) et Whit Stillman (Metropolitan).

Au moins, les vaillants programmateurs de LaCinetek ne prétendent pas que le culte de la voiture soit encore une valeur à défendre de nos jours, quand son impact environnemental hautement négatif en termes de pollution n’est hélas plus à nier. Il n’empêche que, oui, bien sûr, il n’y a pas si longtemps que ça, la voiture faisait encore amplement rêver. Vecteur de découverte, voire d’aventure, elle permettait aux personnages qui prenaient le volant de rompre leur routine quotidienne et de partir vers de nouveaux horizons. Quitte à tourner en rond et à ne jamais réussir de s’affranchir de ses contradictions et frustrations intimes. Ce mouvement de fuite individuel, voire individualiste, nul autre objet que la voiture, personnelle ou partagée, n’a su mieux le fixer sur pellicule.

Cette image fermement ancrée dans notre conscience collective aurait pris son envol à partir des années ’70. Car même si vous chercherez en vain parmi les titres retenus des œuvres marquantes de cette période, comme Taxi Driver de Martin Scorsese ou Macadam à deux voies de Monte Hellman, les excursions à quatre roues de Jacques Tati, Peter Weir et Alain Cavalier la véhiculent pour ainsi dire à la perfection. Avec la petite touche de programmation atypique propre à la plateforme de Je tu il elle de Chantal Akerman en prime.

Entre la voiture vorace et monstrueuse de Carpenter et Cronenberg, c’est peut-être le film le plus emblématique de la virée au féminin qui trouve sa place pleinement méritée au sein de la sélection : Thelma et Louise de Ridley Scott. Enfin, le nouveau siècle y est représenté par deux films avant tout animés par une ambition artistique, parmi lesquels on vous conseille surtout Taxi Téhéran de Jafar Panahi !

La sélection « En voiture ! » du mois de janvier 2025

American Honey (Royaume-Uni / 2016) de Andrea Arnold, avec Sasha Lane et Shia LaBeouf – Prix du jury au Festival de Cannes en 2016
Christine (États-Unis / 1983) de John Carpenter, avec Keith Gordon et John Stockwell
Crash (Canada / 1996) de David Cronenberg, avec James Spader et Holly Hunter – Prix Spécial du jury au Festival de Cannes en 1996
Je tu il elle (Belgique / 1974) de Chantal Akerman, avec Chantal Akerman et Niels Arestrup
No Sex Last Night (États-Unis / 1996) de Sophie Calle et Greg Shephard

Le Plein de super (France / 1976) de Alain Cavalier, avec Patrick Bouchitey et Etienne Chicot
Taxi Téhéran (Iran / 2015) de Jafar Panahi, avec Jafar Panahi et Nasrin Sotoudeh – Ours d’or au Festival de Berlin en 2015
Thelma et Louise (États-Unis / 1991) de Ridley Scott, avec Susan Sarandon et Geena Davis – Oscar du Meilleur scénario original en 1992
Trafic (France / 1971) de Jacques Tati, avec Jacques Tati et Maria Kimberly
Les Voitures qui ont mangé Paris (Australie / 1974) de Peter Weir, avec John Meillon et Terry Camilleri