Il était dans les tuyaux depuis quelques mois. Le changement de formule d’abonnement à LaCinetek est désormais acté. Depuis la fin septembre, vous pouvez y profiter, en échange de quelques centimes de plus par mois, d’un plus large choix d’œuvres à regarder, ainsi que de la traditionnelle sélection du mois en dix films. Par conséquent, le cycle du mois d’octobre, en ligne depuis une semaine et encore jusqu’au jeudi 9 novembre, est le premier intégralement inclus dans cette nouvelle offre d’abonnement. Près de huit ans après sa création par Pascale Ferran, Laurent Cantet et Cédric Klapisch en novembre 2015, la Cinémathèque des cinéastes fait donc peau neuve, en vous proposant un choix encore plus large parmi les 2000 titres en vidéo à la demande que propose son catalogue.
Vous avez toujours le choix entre l’abonnement mensuel ou annuel sur le site de LaCinetek. Ils vous reviennent désormais à 4€99 et 49€. Il existe de même un abonnement réservé aux jeunes de moins de vingt-cinq ans, sous réserve de validation des justificatifs, à un prix encore plus avantageux de 19€ par an. Aucune tacite reconduction ne s’applique aux souscriptions annuelles. Sinon, si vous souhaitez fouiller en plus parmi les nombreux titres disponibles à la demande sur la plateforme, vous disposez également d’un abonnement annuel avec douze locations au choix incluses à 75€.
Et en quoi ce changement de formule renouvelle-t-il l’expérience de la consultation de cette cinémathèque idéale collective ? On l’apparenterait à l’offre du site anglais Mubi, qui accompagne sa rotation journalière de films d’autres qui restent plus longuement accessibles. Ainsi, pour ce mois de lancement, vous aurez l’embarras du choix entre une rétrospective des multiples facettes de la carrière de l’actrice française Delphine Seyrig en huit films dont ses collaborations emblématiques avec Alain Resnais (Muriel ou le temps d’un retour), François Truffaut (Baisers volés), Jacques Demy (Peau d’âne), Luis Buñuel (Le Charme discret de la bourgeoisie) et Marguerite Duras (India Song), une carte blanche offerte au réalisateur canadien Xavier Dolan qui a choisi trois films (Léolo de Jean-Claude Lauzon, Mysterious Skin de Gregg Araki et J’ai tué ma mère de lui-même), ainsi qu’un coup de projecteur en six films sur les trésors cachés de l’âge d’or du cinéma slovaque.
Et puis, la sélection du mois à proprement parler vaut aussi largement le détour par votre vidéoprojecteur ou votre téléviseur haute définition ! A la fois éclectique et plutôt grand public, elle rassemble quelques œuvres majeures ayant trait, de près ou de loin, à l’écriture. A commencer, bien sûr, par les portraits cinématographiques d’écrivains de légende que sont, par ordre chronologique de leur sujet, Rimbaud Verlaine de Agnieszka Holland sur la relation tumultueuse entre Arthur Rimbaud et Paul Verlaine, Le Temps retrouvé de Raoul Ruiz sur Marcel Proust, évidemment, et plus éloigné de notre champ culturel le destin tragique de l’auteur japonais Yukio Mishima dans Mishima de Paul Schrader.
D’autres films de cette belle sélection éclectique utilisent l’écriture comme moyen d’émancipation en Corée du Sud pour Poetry de Lee Chang-dong ou bien dans les cercles fermés de l’intelligentsia new yorkaise pour A la rencontre de Forrester de Gus Van Sant. C’est moins le métier du protagoniste misanthrope qui importe en termes littéraires dans Pour le pire et pour le meilleur de James L. Brooks que la longue lettre de remerciement que sa serveuse dévouée lui écrit, afin de lui exprimer sa reconnaissance d’avoir pris en charge les dépenses médicales de son fils. Enfin, entre le paysage suisse enneigé de La Salamandre de Alain Tanner et les flammes voraces de l’autodafé des livres dans le futuriste – à peine – Fahrenheit 451 de François Truffaut, la boucle du mot écrit sous toutes ses formes est bouclée d’une manière tout à fait ingénieuse.
La sélection « Écrits » du mois d’octobre 2023
A la rencontre de Forrester (États-Unis / 2000) de Gus Van Sant, avec Sean Connery et Rob Brown
Charulata (Inde / 1964) de Satyajit Ray, avec Soumitra Chatterjee et Madhabi Mukherjee – Ours d’argent du Meilleur réalisateur au Festival de Berlin en 1965
Drôle de drame (France / 1937) de Marcel Carné, avec Michel Simon et Jean-Louis Barrault
Fahrenheit 451 (Royaume-Uni / 1966) de François Truffaut, avec Julie Christie et Oskar Werner
Mishima (États-Unis / 1985) de Paul Schrader, avec Ken Ogata et Kenji Sawada
Poetry (Corée du Sud / 2010) de Lee Chang-dong, avec Yun Jeong-hie et Lee Da-wit – Prix du Meilleur scénario au Festival de Cannes en 2010
Pour le pire et pour le meilleur (États-Unis / 1997) de James L. Brooks, avec Jack Nicholson et Helen Hunt – Oscars de la Meilleure actrice à Helen Hunt et du Meilleur acteur à Jack Nicholson en 1998
Rimbaud Verlaine (Royaume-Uni / 1995) de Agnieszka Holland, avec Leonardo DiCaprio et David Thewlis
La Salamandre (Suisse / 1971) de Alain Tanner, avec Bulle Ogier et Jean-Luc Bideau
Le Temps retrouvé (France / 1999) de Raoul Ruiz, avec Catherine Deneuve et Emmanuelle Béart