En plein été, il n’y a rien de plus conforme à la saison à faire que de piquer une tête dans la piscine, le lac ou la mer la plus proche. Par les temps post-confinement qui courent, il est malheureusement à craindre que la possibilité de partir au large ne soit pas donnée à tout le monde. Le nouveau cycle mensuel proposé depuis vendredi dernier et encore jusqu’au dimanche 9 août sur LaCinetek tombe alors à pic. Désormais sur un site retravaillé mais sinon selon la formule d’abonnement éprouvée à moins de trois euros par mois ou trente euros par an, la Cinémathèque des réalisateurs a une fois de plus concocté un programme en dix films des plus enthousiasmants. Elle participe ainsi de la façon la plus ludique qui soit à la mission que les fondateurs de la plateforme de vidéo à la demande, Pascale Ferran, Cédric Klapisch et Laurent Cantet, s’étaient donnés, à savoir de continuer à faire vivre le cinéma du siècle dernier auprès d’un public aussi large que curieux.
Après le programme à dominante franco-américaine du mois dernier, LaCinetek élargira sans doute votre horizon cinématographique grâce à ces dix films de juillet originaires de France et des États-Unis, comme presque toujours, mais également du Royaume-Uni, du Portugal, de la Russie, de la Thaïlande et d’Italie. Pas assez de ce tour du monde par écran de télévision ou d’ordinateur interposé, les styles et les époques des films font de même preuve d’une appréciable variété. Entre le documentaire artistique, les œuvres contemplatives, les comédies populaires, les mélodrames et les films d’horreur, un (très) large florilège de genres est en effet représenté.
Les grands noms du cinéma d’hier et d’aujourd’hui, comme les habitués récents de la sélection de LaCinetek tels que Eric Rohmer et Apichatpong Weerasethakul, ainsi que Federico Fellini, John Carpenter et Jacques Tati, y sont autant présents que des réalisateurs plus confidentiels. Le Russe Boris Barnet avec Au bord de la mer bleue et le Portugais João César Monteiro avec A fleur de mer peuvent être considérés comme les ambassadeurs assez mal connus de courants filmiques de leurs pays respectifs, hélas en voie de disparition de la conscience collective des cinéphiles. Une chose qui ne risque pas d’arriver de sitôt à Et au milieu coule une rivière, pas vraiment le meilleur film de Robert Redford réalisateur à notre humble avis, mais qui continue de bénéficier d’un engouement public constant, ne serait-ce qu’en raison de la présence du tout jeune Brad Pitt dans l’un de ses premiers rôles principaux.
La sélection « Au fil de l’eau » du mois de juillet 2020
A Bigger Splash (Royaume-Uni / 1973) de Jack Hazan
A fleur de mer (Portugal / 1986) de João César Monteiro, avec Laura Morante et Philip Spinelli
Au bord de la mer bleue (Russie / 1936) de Boris Barnet, avec Yelena Kuzmina et Lev Sverdlin
Blissfully Yours (Thaïlande / 2002) de Apichatpong Weerasethakul, avec Kanokporn Tongaram et Min Oo
Et au milieu coule une rivière (États-Unis / 1992) de Robert Redford, avec Craig Sheffer et Brad Pitt, Oscar de la Meilleure photo en 1993
Et vogue le navire … (Italie / 1983) de Federico Fellini, avec Freddie Jones et Barbara Jefford
Fog (États-Unis / 1980) de John Carpenter, avec Adrienne Barbeau et Jamie Lee Curtis
Le Rayon vert (France / 1986) de Eric Rohmer, avec Marie Rivière et Maria Luisa Garcia, Lion d’or au Festival de Venise en 1986
Remorques (France / 1941) de Jean Grémillon, avec Jean Gabin et Madeleine Renaud
Les Vacances de Monsieur Hulot (France / 1953) de Jaques Tati, avec Jaques Tati et Nathalie Pascaud, Prix Louis Delluc en 1953