Au-delà des nuages : par les temps météorologiquement maussades qui courent déjà depuis plusieurs semaines, on n’a plus l’habitude d’y pouvoir regarder. Heureusement, le dernier cycle de l’année 2023 de LaCinetek est là pour ouvrir notre horizon ! Au moins de façon imaginaire, puisque les dix films en ligne depuis dimanche dernier et encore jusqu’au mardi 9 janvier 2024 font globalement preuve d’une bonne dose de magie filmique. Une fois de plus, les sélectionneurs ont excellé en termes de diversité, puisque vous pourrez y faire le grand écart d’un siècle de cinéma, ponctué de documentaires et d’un film d’animation, ainsi que de grands classiques hollywoodiens signés Howard Hawks et Steven Spielberg.
Pour rappel, l’offre d’abonnement à la plateforme cinéphile inaugurée par Pascale Ferran, Laurent Cantet et Cédric Klapisch en novembre 2015, a légèrement évolué depuis la rentrée. A présent, l’abonnement mensuel est à 4€99, tandis que l’annuel vous coûte un peu moins de cinquante euros. Ils sont tous les deux disponibles sur le site de LaCinetek. En plus de la sélection du mois, toujours d’une grande qualité éditoriale, il vous permet de profiter – en illimité – de certains coups de cœur temporaires de la Cinémathèque des cinéastes.
Accessibles encore pendant quelques jours, un double programme de policiers / films de gangster composé de Meurtre sous contrat de Irving Lerner et Les Infiltrés de Martin Scorsese jusqu’à lundi prochain, le cycle consacré à l’actrice et activiste Delphine Seyrig jusqu’au jeudi 28 décembre, ainsi qu’une carte blanche jusqu’à la fin de l’année offerte à l’actrice Sandrine Bonnaire, la marraine de « L’Année du documentaire », qui a choisi Ce gamin là de Renaud Victor et La Terre des âmes errantes de Rithy Panh. L’abonnement contient de même d’innombrables trésors cachés, au format court ou long, comme par exemple six perles rares de l’âge d’or du cinéma slovaque dans les années 1960 et ’70.
Comme on l’a écrit plus haut, les programmateurs de LaCinetek ne se sont pas rendu la tâche facile avec ce cycle aérien. Plutôt que de choisir l’évidence avec des films au titre nuageux, comme Par delà les nuages de Michelangelo Antonioni et Au loin s’en vont les nuages de Aki Kaurismäki, ils ont opté pour dix films qui traitent de la thématique du ciel et de l’espace avec ingéniosité. Dès lors, déceler un fil rouge à travers cette promenade dans les hautes altitudes du cinéma mondial relève de l’exploit. Mais c’est justement pour cet esprit d’éclectisme et d’imprévisibilité que nous apprécions tant les cycles mensuels de LaCinetek !
A vous donc d’embarquer à bord d’engins plus ou moins solides en compagnie du baron Münchausen imaginé par Terry Gilliam, du pilote casse-cou interprété par Cary Grant ou du couple d’aviateurs formé par Madeleine Renaud et Charles Vanel. Si vous aspirez à des distances encore plus lointaines, les précurseurs magistraux du cinéma fantastique imaginés au temps du muet par Georges Méliès et Fritz Lang sont faits pour vous, relayés sensiblement plus tard par des documentaires détonnants signés Andrei Ujica et Patricio Guzman. Enfin, qui connaît mieux le ciel que les oiseaux : les vrais suivis par la caméra patiente de Jacques Perrin ou les animés, grâce à la plume poétique de Jacques Prévert et de Paul Grimault.
La sélection « Au-delà des nuages » du mois de décembre 2023
Les Aventures du baron de Münchausen (Royaume-Uni / 1988) de Terry Gilliam, avec John Neville et Eric Idle
The Blob / Danger planétaire (États-Unis / 1958) de Irvin S. Yeaworth Jr., avec Steve McQueen et Aneta Corsaut
Le Ciel est à vous (France / 1944) de Jean Grémillon, avec Madeleine Renaud et Charles Vanel
La Femme sur la lune (Allemagne / 1929) de Fritz Lang, avec Willy Fritsch et Gerda Maurus
Nostalgie de la lumière (France / 2010) de Patricio Guzman
Out of the Present (Allemagne / 1996) de Andrei Ujica
Le Peuple migrateur (France / 2001) de Jacques Perrin – César du Meilleur montage en 2002
Rencontres du troisième type (États-Unis / 1977) de Steven Spielberg, avec Richard Dreyfuss et François Truffaut – Oscar de la Meilleure photo en 1978
Le Roi et l’oiseau (France / 1980) de Paul Grimault – Prix Louis Delluc en 1979
Seuls les anges ont des ailes (États-Unis / 1939) de Howard Hawks, avec Cary Grant et Jean Arthur
Film bonus : Le Voyage dans la lune (France / 1902) de Georges Méliès, avec Victor André et Bleuette Bernon