Vaiana, la légende du bout du monde
Etats-Unis, 2016
Titre original : Moana
Réalisateur : John Musker, Ron Clements
Scénario : Jared Bush
Acteurs : Cerise Calixte, Anthony Kavanagh, Mareva Galanter (version française)
Distribution : The Walt Disney Company France
Durée : 1h47
Genre : Animation
Date de sortie : 30 novembre 2016
2/5
Après les succès retentissants de La Reine des Neiges et des Nouveaux Héros, Disney ne compte évidemment pas s’arrêter là en matière de films d’animation. Entre deux Star Wars, deux Marvel et deux adaptations live de leurs classiques, un cadre plus original avec Vaïana La Légende du bout du Monde, le nouveau film de John Musker et Ron Clements, papas de Basil Détective privé, La Princesse et la Grenouille, La Petite Sirène ou encore Hercule.
Synopsis : Il y a 3 000 ans, les plus grands marins du monde voyagèrent dans le vaste océan Pacifique, à la découverte des innombrables îles de l’Océanie. Mais pendant le millénaire qui suivit, ils cessèrent de voyager. Et personne ne sait pourquoi… Vaiana, la légende du bout du monde raconte l’aventure d’une jeune fille téméraire qui se lance dans un voyage audacieux pour accomplir la quête inachevée de ses ancêtres et sauver son peuple. Au cours de sa traversée du vaste océan, Vaiana va rencontrer Maui, un demi-dieu. Ensemble, ils vont accomplir un voyage épique riche d’action, de rencontres et d’épreuves… En accomplissant la quête inaboutie de ses ancêtres, Vaiana va découvrir la seule chose qu’elle a toujours cherchée : elle-même.
Si tu chantes encore je te frappe
Il faut clarifier les choses dès à présent, Vaïana s’adresse aux plus petits et est rempli de chants plus ou moins réussis. Après Les Nouveaux Héros ou Les Mondes de Ralph qui délaissaient les chansons, retour aux sources avec cette production à nouveau musicale. Malgré quelques chansons réussies, notamment celui du crabe bling bling (décidément les crabes ont le rythme dans la peau chez Disney), une certaine overdose apparaît très vite. Les chansons omniprésentes entraîneront peut-être les plus jeunes de l’auditoire, mais les adultes qui les accompagnent auront très vite la tête comme une pastèque. D’autant que les chansons arrivent bien souvent au hasard, histoire de meubler une intrigue cousue de fil blanc, au lieu d’être présentées dans les moments cruciaux. Le spectateur peu adepte des chansons Disney ne pourra que partager l’avis de Maui qui dit à Vaïana, le temps d’une réplique pleine d’auto dérision : « Si tu chantes encore je te frappe ». Et finalement Vaïana s’apparente plus à un très long clip qu’à un véritable long métrage, néanmoins très esthétique. Les couleurs, l’animation très fluide et un étalonnage parfaitement réussi font de cette nouvelle production Disney une véritable pépite visuelle qui trouve sa quintessence dans des combats entre légendes parfaitement exécutés. Le monde de l’océan est magnifié au maximum, personnifié par de nombreux personnages et autres allusions fantastiques. Certains décors, certaines idées visuelles demeurent renversantes. Malheureusement la simplicité du long métrage ne permet pas à Vaïana de véritablement tirer son épingle du jeu.
Un film trop enfantin porté par des messages positifs
Malgré un féminisme honorable et la présentation d’un affranchissement sexuel et traditionaliste, une prise d’indépendance envers et contre tous, une véritable considération des opinions personnelles et un message positif sur la réalisation de ses désirs, l’histoire et son enchaînement demeurent ultra classiques. Vaïana est une énième représentation d’une femme qui se rebelle contre les préceptes dépassés de son peuple, qui va à l’encontre de son destin et des décisions de son père. Vaïana crie haut et fort l’indépendance féminine et la recherche d’un égalitarisme avec les autres membres d’une société hiérarchisée appuyé par des personnages bien écrits, un message positif et plein de bon sens pour une jeunesse inquiète, et un émerveillement certains pour l’environnement idyllique des protagonistes.
Vaïana cherche également à présenter une relation particulière entre un peuple et l’océan, source de protection, de subsistance et d’instruction pour des peuples reclus du monde. Le long métrage porte donc un très fervent message écologique, mettant en scène la disparition d’un habitat par une décision erronée d’un seul homme, une manière de dire que la population mondiale se fourvoie dans une surproduction à outrance. Malheureusement l’histoire prend des chemins connus vers un happy end dégoulinant de bons sentiments, après moult rebondissements attendus. Vaïana ne surprend jamais, chaque péripétie étant une étape de plus à surmonter avec une facilité assez déconcertante. L’humour, trop rare, ne relève pas l’intérêt du spectateur, diverti surtout par un coq complètement stupide.
Conclusion
Vaïana est un Disney terriblement classique à l’intrigue cousue de fil blanc, aux enjeux attendus et au traitement cliché. Disney se repose sur ses lauriers avec une histoire obsolète et réchauffée d’indépendance, de tradition, de courage et d’affranchissement. Vaïana est donc très enfantin, ponctué de chansons agaçantes et redondantes, rattrapé par une esthétique visuelle de qualité et des scènes d’action relativement prenantes.