France, Etats-Unis, 2014
Titre original : –
Réalisateur : Olivier Megaton
Scénario : Robert Mark Kamen, Luc Besson
Acteurs : Liam Neeson, Forest Whitaker, Famke Janssen, Maggie Grace
Distribution : EuropaCorp Distribution
Durée : 1h43
Genre : Action
Date de sortie : 21 janvier 2015
Note : 2/5
Le der des ders nous promet l’affiche de ce troisième volet d’une franchise qui fit de Liam Neeson une star de films d’action improbable a priori mais devenu comme une évidence dans ce registre depuis…
Synopsis : Finies les vacances houleuses à Paris ou Istanbul. L’ex agent spécial Bryan Mills vit désormais paisiblement à Los Angeles où il embarrasse sa fille trentenaire en lui offrant un panda (en peluche) et reste proche de son ex-femme Lenore qui évoque ses problèmes de couple avec son nouveau mari. Lorsqu’elle est assassinée, Bryan devient le suspect numéro un, traqué par le pugnace inspecteur Dotzer.
Un Fugitif aux talents très spéciaux
Après les clins d’oeil plutôt rigolos à Drive dans Taken 2 (oui le Refn!), le producteur et scénariste Luc Besson cite ici éhontément Le Fugitif jusqu’au saut dans l’eau pour éviter la police mais pas de chance pour les méchants russes, Bryan Mills n’est pas docteur mais cet ancien espion indestructible aux multiples talents très spéciaux. Après Paris (Taken) et Istanbul (Taken 2), il vit donc ses dernières aventures (cochon qui s’en dédit) à L.A. la ville des Anges. Il est toujours aussi surhumain, survit à un accident de voiture spectaculaire, échappe à des rafales de semi-automatiques et ne s’endort pas dès qu’il doit échanger quelques mots avec Dougray Scott alias l’homme qui a failli avoir la carrière de Hugh Jackman (il était le premier choix pour camper Wolverine!). Il interprète l’actuel époux de Lenore, le grand amour de Bryan, dont on entendait parler dans les deux premiers films mais que l’on découvre enfin pour la première fois. C’est donc indirectement une session de rattrapage pour l’acteur qui joue enfin avec Famke Janssen (alias Jean Grey dans X Men) après ce premier rendez-vous avorté mais ce n’est guère à son avantage, peu aidé par l’emploi du nouveau mari de la femme du héros qui n’est jamais très payant, surtout dans un film d’action… L’un des principaux compliments que l’on peut faire à cette franchise, c’est l’alchimie entre le père, la mère et la fille, jouée elle par Maggie Grace qui s’en sort honorablement même si sa prestation (moins décalée que dans le 2 où elle aidait son père à la localiser grâce à des grenades – un summum de n’importe quoi) se limite à un remplissage qui rendrait presque jalouse la Kim Bauer de 24 heures chrono poursuivie par un couguar, histoire de justifier sa présence. Cette partie qui se veut émouvante rate nettement moins sa cible que le pathétique Three Days to kill englué dans sa guimauve.
Une mise en scène inepte
La mise en scène de l’incompétent notoire Olivier Mégaton au superbe CV (La Sirène rouge, Le Transporteur III, Colombiana et Taken 2, son chef d’oeuvre) est totalement inepte dans la gestion des poursuites automobiles ou dans les affrontements au corps à corps (on est loin du récent John Wick, hélas moins populaire) et ce n’est pas le scénario convenu toujours signé par Luc Besson et Robert Mark Kamen qui relève le niveau. Flics bas du plafond mangeurs de donuts, sauf le chef joué par une star CHECK, méchants patibulaires venus de l’est CHECK, une relation papa-enfant guimauve CHECK une fausse mort du héros CHECK. Est-ce la preuve que l’on est face à un auteur obsédé par ses thèmes fétiches ou à une incapacité à se renouveler ?
Depuis que Tommy Lee Jones a gagné un oscar pour le rôle du policier intègre qui traque un faux coupable, ce genre de personnage encombre le cinéma d’action, des fois ça marche, des fois pas, comme ici malgré le présence de Forest Whitaker plongé dans ses pires penchants de jeu de type ‘Méthode’ avec un pion de jeu d’échecs qui occupe ses mains, comme ça, pour rien et qui évoquent les mouvements de jeu parfois excessifs de Paul Newman ou les larmes obligatoires de Rod Steiger. Les ex partenaires à la CIA de Bryan Mills et complices de golf reviennent eux aussi mais sont plus impliqués dans l’action même si l’on ne peut que regretter qu’ils ne soient pas mieux exploités, là encore leur relation commune est crédible, notamment grâce à leurs précédentes scènes dans les premiers épisodes. Bizarre, l’apparition muette de quelques secondes de Wallace Langham (l’un des laborantins vedettes des Experts) à qui Liam Neeson emprunte sa voiture pour une poursuite sur l’autoroute. Si le film ne vous tombe pas complètement des yeux, c’est grâce à son aise dans ce rôle devenu parfait pour lui, ce qui n’était pas gagné à ses débuts dans ce registre.
Conclusion
Malgré les promesses, la porte reste manifestement ouverte pour un quatrième volet, le seul frein semblant être le désengagement annoncé de Liam Neeson. Avec un méchant plus convaincant et un peu plus de complexité ou de délire (ce qui aidait à faire passer la pilule du 2) dans l’écriture, pourquoi pas, sinon c’est bon, il est temps d’arrêter…