Critique : Notre petite sœur

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Notre petite soeur afficheNotre petite sœur

Japon : 2015
Titre original : Umimachi Diary
Réalisateur : Hirokazu Koreeda
Scénario : Hirokazu Koreeda, d’après un manga de Akimi Yoshida
Actrices : Haruka Ayase, Masami Nagasawa, Kaho, Suzu Hirose
Distribution : Le pacte
Durée : 2h07
Genre : Drame
Date de sortie : 28 octobre 2015

Note : 4/5

Dans le cinéma japonais, Hirokazu Koreeda s’est fait une spécialité : les liens familiaux, des liens qu’il ausculte avec précision film après film. Présent pour la 5ème fois dans la compétition cannoise, Koreeda est, cette fois, reparti bredouille alors que son film précédent, Tel père, tel fils, s’était vu attribuer le Prix du Jury en 2013.

Synopsis : Trois sœurs, Sachi, Yoshino et Chika, vivent ensemble à Kamakura. Par devoir, elles se rendent à l’enterrement de leur père, qui les avait abandonnées une quinzaine d’années auparavant. Elles font alors la connaissance de leur demi-sœur, Suzu, âgée de 14 ans. D’un commun accord, les jeunes femmes décident d’accueillir l’orpheline dans la grande maison familiale…

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Plein de petits riens, un grand film

Dans Notre petite sœur, on retrouve donc trois sœurs, Sachi, Yoshino et Chika, qui vivent seules à Kamakura, ville au bord de la mer, au sud de Tokyo. La maison est grande et difficile à chauffer en hiver. Leur père a quitté sa famille il y a longtemps pour aller vivre avec une autre femme, puis, à la mort de cette dernière, s’est remariée une nouvelle fois. De son deuxième mariage, était née une quatrième fille, Suzu Asano. Quant à la première épouse, la mère des trois sœurs, elle aussi est partie et Sachi, Yoshino et Chika ne la voient que très rarement. Sachi, l’aînée joue depuis longtemps le rôle d’une mère de substitution, s’efforçant de recadrer ses deux sœurs, Yoshino à l’esprit particulièrement frondeur, et Chika, un peu fofolle. A la mort de leur père, Sachi, Yoshino et Chika font l’effort d’aller assister à son enterrement et font ainsi connaissance avec Suzu, une gamine particulièrement attachante qui souffre d’être la fille de la femme qui a brisé un ménage. Touchées par la peine qu’elles ressentent chez Suzu, les trois  sœurs proposent à leur jeune demi-sœur de venir vivre avec elles. C’est le quotidien de ce quatuor que nous montre Hirokazu Koreeda dans Notre petite sœur. Des rapports d’affection et, parfois, de tension, montrés avec beaucoup de douceur et de tendresse par le réalisateur. Une suite de petits événements, la vie qui passe dans une petite ville de province, avec ses traditions, ses cérémonies funéraires, la vie au lycée, à l’hôpital, dans une banque, dans un magasin, dans un restaurant. Plein de petits riens qui font un grand film.

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Une adaptation très réussie

C’est dans un manga écrit et dessiné en 2007 par Akimi Yoshida que Hirokazu Koreeda a puisé la matière de Notre petite sœur.  En accord avec l’auteure, il a ajouté de nouvelles scènes, tout en s’efforçant de rester fidèle à l’esprit de l’œuvre originale. Dans ce film où apparaissent presque exclusivement des jeunes filles et des femmes, les deux personnages principaux sont Sachi et Suzu, Sachi qui s’efforce de faire vivre cette famille du mieux possible, Suzu qui cherche à s’y intégrer et qui y réussit. Trop souvent adepte dans ses films précédents des plans qui ne sont pas coupés au bon moment (voir critique de Tel père, tel fils), Yoshida rend cette fois ci une copie parfaite en la matière, ce qui ne nuit en rien à la douceur et à la mélancolie du propos, bien au contraire, et il maintient ainsi, tout du long, l’intérêt du spectateur.

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Un excellent casting

Hirokazu Koreeda a pour habitude de ne finir un scénario que lorsqu’il a bouclé le casting. C’est une fois de plus ce qu’il a fait pour Notre petite sœur. Une certitude : concernant ce casting, il a fait un choix particulièrement heureux et tout particulièrement en ce qui concerne les quatre jeunes actrices qui interprètent les quatre sœurs. Haruka Ayase (Sachi), Masami Nagasawa (Yoshino), Kaho (Chika) et Suzu Hirose (Suzu) sont toutes les quatre d’un très grand naturel, chacune avec sa personnalité qui rejaillit manifestement sur le personnage qu’elles interprètent.


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Conclusion

De tous les films de Hirokazu Koreeda, Notre petite sœur, grâce à un montage proche de la perfection et à un casting de jeunes actrices particulièrement talentueuses, est sans doute le plus abouti, celui qui dégage le plus d’émotion, celui qui se rapproche le plus des chefs d’œuvre de Yasujiro Ozu.

 

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