Critique : Mimosas, la voie de l’Atlas

Mimosas, la voie de l’Atlas

Espagne : 2016
Titre original : Mimosas
Réalisateur : Oliver Laxe
Scénario : Oliver Laxe, Santiago Fillol
Acteurs : Ahmed Hammoud, Mohamed Shakib Ben Omar, Said Aagli
Distribution : UFO Distribution
Durée : 1h36
Genre : Drame
Date de sortie : 24 août 2016

Espagnol né à Paris, présent à la Quinzaine des Réalisateurs de Cannes 2010 avec le documentaire Vous êtes tous des capitaines, acteur dans The Sky trembles and the earth is afraid and the two eyes are not brothers de Ben Rivers, fasciné par le Maroc où il vit depuis 15 ans, passionné par le mysticisme soufie, Oliver Laxe était, cette année, de retour à Cannes, dans la sélection de la Semaine de la Critique. Son premier long métrage de fiction, Mimosas, la voie de l’Atlas y a obtenu le Grand Prix Nespresso.

Synopsis : Une caravane accompagne un cheik âgé et mourant à travers le Haut Atlas marocain. Sa dernière volonté est d’être enterré à côté de ses proches. Mais la mort n’attend pas. Les caravaniers, craignant la montagne, refusent de continuer à porter le cadavre. Said et Ahmed, deux voyous voyageant avec la caravane, disent connaître la route et qu’ils mèneront le corps à destination. Dans un monde parallèle, Shakib est désigné pour aller dans la montagne avec une mission : aider les caravaniers de fortune.

Un parcours épique

Une époque pas vraiment précisée mais sans doute lointaine : dans le haut Atlas marocain, accompagné par un groupe de cavaliers dont font partie deux gredins, Saïd et Ahmed, un vieux Cheikh, sentant la mort arriver, entreprend un voyage difficile à travers la montagne pour rejoindre Sijilmassa, avec l’espoir de pouvoir être enterré auprès des siens. Dans le Maroc contemporain, un homme, Dieu en personne ou bien, plus prosaïquement, le patron d’uns compagnie de taxis, décide d’envoyer Shakib, un de ses employés, afin d’aider le groupe dans son entreprise tout en vérifiant la qualité de la foi des cavaliers. La mort prématurée du Cheikh, puis celles de certains de ses accompagnateurs, sont loin d’arranger les choses, le but étant dorénavant de convoyer coûte que coûte le défunt vers Sijilmassa, que ce soit en laissant flotter le corps, enveloppé dans son linceul, dans des rapides ou en contournant ces derniers sur des parois très abruptes.

Un western religieux

Peut on parler de western religieux à propos de Mimosas ? Les paysages que l’on traverse, les difficultés rencontrées, qu’elles viennent de la nature ou d’êtres humains, cela, en effet, fait penser à un western. Le mysticisme dans lequel baigne le film du début jusqu’à la fin, le découpage du film en trois temps, le Ruku, le Qiyam, le Sajdah, trois positions de la prière musulmane, cela justifie en effet le qualificatif de religieux. Indubitablement, le film peut donc à la fois toucher et intéresser les spectateurs à l’aise dans le mysticisme. Par contre, dans le cas contraire, l’impression que l’on ressent consiste à voir dans ce film le résultat d’un voyage offert à un réalisateur et à ses techniciens vers un environnement magnifique avec l’obligation, une fois sur place, de justifier ce voyage en improvisant un semblant de scénario. Un scénario qui, dans ce contexte mystique, pourra partir dans l’abscons sans aucun scrupule, avec son lot de paraboles incompréhensibles pour le commun des mortels et ses innombrables références à Allah.

Belles images

C’est sur place que Oliver Laxe a trouvé les interprètes de son film et le choix a été fait de donner aux protagonistes du film les prénoms des comédiens amateurs retenus. Tourné en Super 16, Mimosas offre de très belles images sur de très beaux paysages.

Conclusion