Critique : Men In Black 3

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Men In Black 3

États-Unis : 2012
Titre original : Men In Black 3
Réalisateur : Barry Sonnenfeld
Scénario : Etan Cohen , David Koepp
Acteurs : Will Smith, tommy Lee Jones, Josh brolin, Alice Eve
Distribution : Sony Pictures
Durée : 1h44
Genre : Comédie, Fantastique, Action
Date de sortie : 23 mai 2012

Note : 3,5/5

Après un deuxième opus pas franchement folichon la franchise Men In Black accouche aujourd’hui d’un troisième volet, quinze ans après l’original. Nous avons pu voir la bête lors de l’avant-première évènement organisée par le Rex en présence de Josh Brolin, de Will Smith et du réalisateur (plutôt effacé devant ses stars) Barry Sonnenfeld. Si l’ambiance était évidemment au rendez-vous, le film n’est pas le must attendu.

En quinze ans de carrière chez les Men in Black, l’agent J a vu beaucoup de phénomènes inexplicables… Mais rien, pas même le plus étrange des aliens, ne le laisse aussi perplexe que son partenaire, le sarcastique K. Lorsque la vie de K et le destin de la Terre sont menacés, l’agent J décide de remonter le temps pour remettre les choses en ordre. Il va alors découvrir qu’il existe certains secrets de l’univers que K ne lui a jamais révélés. Il est cette fois obligé de faire équipe avec l’agent K, plus jeune, pour sauver la vie de son partenaire, l’agence, et l’avenir même de l’humanité…

Le Will Smith show

Nous n’avions plus vu Will Smith sur les écrans depuis le réussi Sept Vies en 2009. Et il faut remonter à 2008 pour le retrouver tête d’affiche d’un blockbuster estival, c’était à l’occasion de Hancock. Le monsieur est talentueux à n’en pas douter, nous ayant offert plusieurs performances notables. Au-delà du peu de rôles intimistes qu’on lui a proposé, Will Smith s’affiche naturellement comme une grande star, le mec cool par excellence, le pote qu’on aimerait avoir, un acteur hyper charismatique au bagou connu. En cela il n’est pas surprenant de l’avoir vu totalement éclipser ses collègues lors de cette première au Rex, devant une foule en délire et une salle de 2.700 personnes conquise avant même sa venue sur scène dans son impeccable costume blanc, allant même jusqu’à réciter une petite phrase en français pour combler l’auditoire.

Tout ça pour dire que les créatifs du film ont semble-t-il pensé faire un film hommage à la star, reléguant au stade de figurant le reste du casting. C’est un pari certes, et ce n’est pas une mauvaise chose en soit, après tout comme on l’a dit le bonhomme est doué, et trois ans après son dernier film on est véritablement content de le revoir en haut de l’affiche. Mais était-ce pertinent de reléguer au rang de faire-valoir Tommy Lee Jones, alors que la dynamique des précédents MIB reposait essentiellement sur leur duo? Pas vraiment, et malheureusement son temps de présence à l’écran est plus que réduit. Josh Brolin, qui incarne le même personnage quarante ans plus tôt, est de même très convaincant en K, et très charismatique. Mais il a finalement peu à faire, se contentant « d’imiter » Mr. Jones pour coller à un personnage que l’on connaît déjà, sans apporter le petit plus qu’on aurait désiré. Et comme pour le public la licence est reconnaissable à son duo vedette Smith-Jones, Brolin ne fait que perturber l’équation, et malgré son acabit il n’arrivera jamais à s’imposer, de par son personnage et de par le scénario mettant encore une fois en avant Will Smith. Le seul élément nouveau qui devait apporter de l’air frais au film est finalement ce qui le déstabilise le plus.

Men In Black 3, photo du film

On prends les mêmes (ou presque) et on recommence

En effet, il ne faut pas s’imaginer la venue d’un petit nouveau comme un revirement soudain qui va apporter suffisamment d’eau au moulin pour le faire tourner indéfiniment. La base est la même que dans les précédents et suit pour ainsi dire le même schéma narratif malgré l’histoire du voyage temporel. On est même frustré que tant d’efforts aient été consentis pour voir renaître cette série quand Will Smith et Barry Sonnenfeld auraient pu mettre leur énergie dans un projet inédit, débarrassés des contrainte d’une franchise connue.

Malgré tout on prend quand même beaucoup de plaisir à suivre ces nouvelles péripéties des agents en costume noir. La grande force de la franchise c’est son humour, celui-ci ne déroge pas à la règle et vous aurez souvent l’occasion de vous esclaffer en postillonnant allègrement sur votre petite amie. Le fait d’avoir placé Smith en pivot central lui permet de nous offrir un véritable one-man show bourré de répliques cultes et de fanfaronnades en tout genre, c’est plutôt appréciable. Visuellement, on est en terrain connu: de la sf cheap, un peu rétro dans la direction artistique, des aliens bien dégoutants, des gadgets à faire pâlir James Bond… La 3D est bien fichue et donne pas mal de gigantisme tout en sublimant des effets numériques de haut vol. Et là où on ne peut qu’apprécier l’effort réside dans les dernières minutes du film. Déjà parce que le spectateur est subitement ému, malgré une situation catapultée de loin, ce qui provoque une rupture de ton avec le reste du film qui est bienvenue. Enfin la réflexion sur la théorie du chaos et l’humour inhérent à cette situation est plutôt appréciable.

Résumé

MIB3 est franchement sympathique: humour cool, sf débridée, acteurs charismatiques… mais se révèle finalement laborieux à se renouveler devant une intrigue sentant un peu trop le réchauffé, avec un Will Smith phagocytant littéralement ses partenaires de jeu. Nous vous le conseillons quand même car le film reste très agréable mais il faudrait à présent que le réalisateur se tourne vers d’autres projets avant de totalement tourner en rond.

 

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