Critique : Margaret

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Margaret

Irlande : 2016
Titre original : Mammal
Réalisation : Rebecca Daly
Scénario : Rebecca Daly, Glenn Montgomery
Acteurs : Rachel Griffiths, Barry Keoghan, Michael McElhatton
Distribution : Outplay
Durée : 1h39
Genre : Drame
Date de sortie : 8 novembre 2017

 

 

3.5/5

Margaret est le deuxième long métrage de la réalisatrice irlandaise Rebecca Daly. Le premier, The other side of sleep, avait pour thème le somnambulisme. Margaret se penche sur l’amour maternel.

Synopsis : Margaret, quadragénaire divorcée, vit seule à Dublin. Elle tente de faire face à la disparition inquiétante de son fils. Un soir, après le travail, elle porte secours à Joe, une petite frappe de 17 ans. Cette rencontre va bouleverser sa vie…

Une affection maternelle

Quelle peut être la réaction d’une femme qui apprend qu’un fils qu’elle n’a pratiquement pas connu a disparu depuis 2 semaines ? C’est une possibilité, certainement pas la plus probable, que nous raconte Rebecca Daly dans Margaret. Margaret est une femme d’une quarantaine années qui a divorcé de Matt alors que leur fils Patrick était encore un bébé. Cet enfant, elle ne l’a pas élevé, il ne l’a jamais connue. Il n’empêche : cette disparition perturbe  Margaret et la pousse à se prendre d’affection pour Joe, un gamin de 17 ans, violent et sans repère,  qui a quitté sa famille et qui zone au sein d’une bande dans le quartier. Jusqu’où cette affection, dans un premier temps très maternelle, va-t-elle pouvoir aller, alors que Matt, l’ex mari de Margaret, venu lui annoncer la disparition de Patrick, se montre très ambigu auprès d’elle ?

On s’attache aux personnages

Rebecca Daly excelle à créer une grande tension et à la maintenir tout au long du film. Même si le film n’est pas exempt d’une certaine lourdeur (par exemple le rapport à l’eau, piscine, lac, baignoire, de la part de Margaret et Joe, rapport trop souvent utilisé et qui cherche à montrer, sans doute, que ces deux personnages sont sur le point de se noyer au sens figuré du terme) on arrive à faire fi du caractère assez peu crédible de l’histoire, on arrive à s’attacher aux personnages, à ce trio formé de Margaret, Matt et Joe, ce trio où chacun a ses blessures et s’efforce de les soigner à sa façon.

Un bon trio de comédiens

C’est à la comédienne australienne Rachel Griffiths qu’a été attribué le rôle de Margaret. Un rôle difficile, sur le fil du rasoir, celui d’une femme au bord du gouffre qui cherche à éviter de sombrer pour de bon dans la folie. A côté d’elle, c’est le jeune comédien irlandais Barry Keoghan qui interprète avec brio le rôle de Joe : un comédien qui, à côté de ses prestations dans Dunkerque et dans Mise à mort du cerf sacré, confirme qu’il est une valeur montante du cinéma britannique. Quant au rôle de Matt, il est tenu par Michael McElhatton, comédien irlandais surtout connu pour son interprétation de Roose Bolton dans Game of Thrones.

 

 

Conclusion

Un couple séparé, un enfant qui disparait : cela fait penser à Faute d’amour, le récent film de Andrey Zvyagintsev. De ce point de départ commun, Rebecca Daly fait quelque chose de totalement différent, avec cette peinture, à la fois sensible et sans concession, d’un amour maternel ambigu qui finit par naître chez une femme n’ayant pratiquement pas eu de liens avec un fils à qui elle avait donné la vie. Manifestement, il faudra suivre avec attention la carrière de Rebecca Daly. On notera que, depuis Margaret, Rebecca Daly a réalisé Good Favour, présenté il y a 2 mois au Festival de Toronto.

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