Critique : Les Gardiens de la Galaxie 2

0
1764

Les Gardiens de la Galaxie 2

Etats-Unis, 2016
Titre original : Guardians of the Galaxy Vol. 2
Réalisateur : James Gunn
Scénario : James Gunn
Acteurs : Chris Pratt, Zoe Saldana, Dave Bautista, Kurt Russell
Distribution : The Walt Disney Company France
Durée : 2h16
Genre : Action, Science-fiction, Comédie
Date de sortie : 26 avril 2017

Note : 2,5/5

Trois ans après, James Gunn revient avec la suite des Gardiens de la Galaxie. Le casting reste le même : Chris Pratt (Star-Lord), Dave Bautista (Drax) et Zoe Saldana (Gamora) reviennent, présents à l’écran, et Bradley Cooper et Vin Diesel prêtent toujours leurs voix à Rocket Racoon et (Baby) Groot. Deux petits nouveaux s’ajoutent à la bande, et pas des moindres, Kurt Russell dans le rôle de la planète Ego et Sylvester Stallone devient Stakar, personnage qui devrait réapparaître dans de prochains films Marvel Studios. Après la claque qu’était le premier opus, comment James Gunn a-t-il appréhendé cette suite ?

Synopsis : Les gardiens doivent combattre pour rester unis alors qu’ils découvrent les mystères de la filiation de Peter Quill. Les vieux ennemis vont devenir de nouveaux alliés et des personnages bien connus des fans de comics vont venir aider nos héros et continuer à étendre l’univers Marvel.


Une suite plus paresseuse…

Ce qui faisait la grande force du premier épisode, c’était les personnages présentés par James Gunn. Avec Les Gardiens de la Galaxie, Kevin Feige, le grand patron de Marvel Studio, a pris de vrais risques. Cette équipe hors du commun cartonnait dans les années 1980 mais est très vite tombée en désuétude, à tel point que la nouvelle génération, bercée par les films de super héros, ne connaissait absolument pas cette équipe. Pour autant, grâce au savoir-faire de James Gunn, le film s’est avéré être une réussite artistique et commerciale. Le cinéaste a mis en avant des personnages attachants, drôles et funs, parvenant à être touchants du fait de leur condition respective de marginaux solitaires. Chacun des membres de cette équipe sont des individus seuls, dépressifs, torturés, qui ont tous perdu un membre de leur famille, un être cher, ou même leurs origines, leur enfance. C’est ce cocktail qui rendait le premier épisode si attrayant, un dosage parfait entre humour, action et émotion. Les Gardiens de la Galaxie créait une véritable césure avec les autres films de Marvel Studio, parvenant à se créer une identité propre et indépendante au-dessus du tout venant hollywoodien.

James Gunn tente ici de renouveler cette formule. Il préserve et protège cette notion salvatrice de famille, si représentative de l’idéologie des Gardiens. Malheureusement, il la dilapide entre les différents protagonistes et perd de vue son arc narratif et ses fondations pourtant solides qui donnaient toute son ampleur au premier film. Chaque personnage voit une sous-intrigue développée à son image. Gamorra se confronte à sa sœur Nebula et revient sur leur relation houleuse, Drax se remémore son ancienne vie au côté de sa femme grâce à un nouveau personnage synonyme de vecteur émotionnel, Star-Lord poursuit la quête de ses origines paternelles, Rocket réfléchit à sa condition de ravageur solitaire avec l’aide de Yondu. Des questionnements et réflexions omniprésentes dans le premier film mais James Gunn serrait son propos mais ici il le disloque entre les protagonistes, ce qui diminue l’impact de ces réflexions et transforme ce ressort émotionnel qui devient plus classique et moins percutant. Les scènes sentimentales, avec ses gros sabots, il vient prendre le spectateur par la main et lui fait grossièrement comprendre que là, il doit se sentir triste. Moins subtile cette suite, donc.

Il en va de même avec le scénario, qui repose sur une intrigue ultra-classique de recherche de soi et de ses origines. Ego, personnage connu des aficionados, issu d’abord de l’univers des 4 Fantastiques, demeure un pilier de l’histoire de Star-Lord dans les comics. Un être céleste et divin, omnipotent et super puissant. La confrontation entre les Gardiens et ce dernier prend la majeure partie du film, ne laissant pas assez d’espace pour le reste. La conclusion s’apparente à un final classique de blockbuster, redondante et simpliste. Les dialogues n’ont pas la saveur qui les dominait dans le premier film, et tout fini par apparaître téléphoné.

… mais un divertissement honorable

Pour autant cette suite ne démérite pas complètement. Si elle est plus formatée, elle reste néanmoins très efficace et ce, dès le générique qui voit Baby Groot entrer en scène le temps d’une introduction musicale, colorée et rythmée, de grande volée. Une petite danse en premier plan, un carnage au second, cette opposition est la marque de fabrique des Gardiens de la Galaxie : l’autodérision, la rupture de rythme et un goût pour le décalage. Trois notions savamment exploitées par James Gunn, à commencer par le prisme de l’humour. Les vannes fusent, et le personnage de Drax parvient à être davantage humanisé par cette tonalité comique. Toujours bloqué sur le premier degré, ce personnage offre des ruptures de ton excellentes et des blagues renversantes. Sa spontanéité et sa crédulité en font un personnage attachant et totalement en décalage avec le sérieux des situations. Il en va de même avec Star-Lord et Rocket, vanneurs invétérés qui continuent à provoquer leur entourage au milieu de disputes compétitives, à l’image du pilotage du vaisseaux dans la première partie du film ou surtout de la recherche d’une bande adhésive en plein combat.

Avec sa bande sonore (volume 2) de premier choix, entre Electric Light Orchestra, Cat Stevens, et The Chain, les mélomanes en auront pour leurs oreilles. Grâce à ces musiques et une volonté mélancolique, déjà omniprésents dans le premier opus, James Gunn veut toucher la corder sensible de son spectateur, titiller sa nostalgie. Retour dans les années 1980, avec ce «mélomane» rock d’un autre temps qu’est Star-Lord.

Les fans des comics en ont également pour leurs yeux. Outre l’apparition de Stallone dans le rôle de Stakar, James Gunn offre un deuxième caméo pour Howard the Duck (cf scène post générique des Gardiens de la Galaxie 1), et dresse plus en profondeur le portrait de Yondu, parfaitement interprété par Michael Rooker (le frère de Daryl dans les premières saisons de The Walking Dead). Un personnage ambigu, membre temporaire des Gardiens dans les comics, qui est le héros d’une scène d’action de grande volée, très impressionnante et parfaitement construite. Mais ce qui frappera les aficionados de l’univers Marvel c’est bien entendu le cameo de monsieur Stan Lee, co-créateur de la Maison des Idées, qui entame un monologue face à un interlocuteur de premier choix. Une des scènes post génériques annonce l’arrivée d’un nouveau personnage très puissant au sein de l’écurie cinématographique Marvel et qui devrait apparaître dans Avengers : Infinity War.

Conclusion

On n’en dira pas plus, il est temps de conclure cet article, jusqu’au prochain film Marvel, en octobre, qui mettra en scène un Dieu nordique et un géant de Jade. A bientôt fans de Marvel !

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici