Critique : L’astronaute

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L’astronaute

France : 2022
Titre original : –
Réalisation : Nicolas Giraud
Scénario : Nicolas Giraud, Stéphane Cabel
Interprètes : Nicolas Giraud, Mathieu Kassovitz, Hélène Vincent
Distribution : Diaphana Distribution / Orange Studio
Durée : 1h50
Genre : Comédie dramatique
Date de sortie : 15 février 2023

3.5/5

Connu jusque là en tant que comédien, Nicolas Giraud a réalisé son premier long métrage en 2018 : Du soleil dans mes yeux, un film dans lequel il n’avait pas hésité à s’attribuer le principal rôle masculin. 5 ans plus tard, il récidive avec L’astronaute, principalement tourné dans la Haute-Vienne mais aussi dans l’Eure et dans les Alpes.

Synopsis : Ingénieur en aéronautique chez ArianeGroup, Jim se consacre depuis des années à un projet secret : construire sa propre fusée et accomplir le premier vol spatial habité en amateur. Mais pour réaliser son rêve, il doit apprendre à le partager…

Un rêve complètement fou

Ingénieur chez ArianeGroup, Jim Desforges rêve depuis longtemps de devenir astronaute. Un rêve qui doit beaucoup à Claude, son grand-père, un paysan féru de l’espace et qui, de son vivant, avait transmis sa passion à son petit-fils. En 2009, la déception de Jim a été énorme lorsque, d’extrême justesse, il n’a pas été retenu pour faire partie des futurs astronautes au sein de l’Agence Spatiale Européenne. Une déception qui s’est transformée en volonté farouche, celle de partir dans l’espace dans une fusée qu’il aurait construite lui-même dans la ferme d’Odette, sa grand-mère, avec l’aide, en ce qui concerne le carburant, d’André, un ami chimiste autodidacte. Ce dernier a mis au point un carburant solide particulièrement efficace, permettant de mettre sur orbite un fusée à un seul étage, mais présentant de grands risques d’explosion.

Autour de Jim, le cercle des personnes au courant de son projet est très réduit : citons Odette, la grand-mère, dont le soutien est si précieux et dont la fusée portera le prénom, Gérard, le père de Jim, gagné par la peur de perdre son fils, André, l’ami fidèle, auxquels sont venus s’ajouter Alexandre Ribbot, un ancien astronaute qui faisait partie du jury qui n’a pas retenu Jim, qui, dorénavant, vit isolé dans la montagne, et que Jim est allé chercher pour lui demander de jouer un rôle de consultant auprès de lui, et Izumi, une mathématicienne qui, comme Jim, souffre de ne pas être reconnue à sa juste valeur et dont Jim a besoin pour effectuer tous les calculs nécessaires pour que puisse se réaliser ce « premier vol spatial habité de l’histoire ». Et puis, à un moment, il a bien fallu mettre au parfum Monsieur Dominique, le chef de Jim chez ArianeGroup, un homme partagé entre son scepticisme et le retour chez lui de la passion qui l’animait dans sa jeunesse.

Le désir d’être réaliste

Dans un entretien reproduit dans le dossier de presse de L’astronaute, Nicolas Giraud avoue qu’il a jamais été particulièrement passionné d’astronautique mais, que, par contre, quand il entreprend quelque chose, il ne peut pas faire autrement que de s’impliquer totalement et aller jusqu’au bout. Comment et pourquoi cette idée de faire un film sur un rêve d’espace a-t-elle germé en lui, il n’en sait rien mais une fois cette idée bien installée dans un coin de sa tête, il a tout fait pour approfondir le sujet, bien aidé par Christophe Rossignon, son producteur, un passionné d’astronautique qui l’a mis en contact avec Jean-François Clervoy, un vrai astronaute qui va devenir le conseiller technique du film. Bien aidé aussi par ArianeGroup qui lui a ouvert ses portes, ajoutant ainsi une bonne dose de crédibilité à son projet.

Dans la réalisation de ce film, Nicolas Giraud poursuivait deux buts principaux : être le plus réaliste possible dans un film qui, insiste-t-il, n’était pas « sur l’espace » mais qui « allait dans l’espace ». Etre totalement réaliste n’était bien sûr pas possible mais, mis à part l’utilisation d’un carburant miracle permettant de mettre en orbite une fusée à un seul étage, carburant qui n’existe pas à ce jour, le reste, pour Jean-François Clervoy, est, dans son ensemble, exact d’un point de vue technique. Face à son désir de montrer avant tout la force du collectif qui s’est formé autour d’un homme et de son projet, de mettre en avant le ressenti de Jim et de celles ceux qui l’accompagnent, Nicolas Giraud et Renaud Chassaing, son directeur de la photographie, ont le plus souvent privilégié les plans serrés sur les personnages, le volet « évasion dans l’espace » du film n’étant quand même pas totalement occulté avec de très belles images du ciel et de l’espace aux teintes bleutées, celles concernant la terre vue du ciel affichant une teinte brune avec des reflets dorés.

Un excellent casting

Comme c’est souvent le cas lorsqu’un comédien se lance dans la réalisation, Nicolas Giraud a su regrouper un excellent casting autour de lui. En premier lieu, … lui-même dans le rôle de Jim, à la fois rêveur et obstiné comme peut l’être un enfant. Pour interpréter la grand-mère du personnage principal, le réalisateur a repris la toujours juste Hélène Vincent, comme dans Du soleil dans mes yeux, son premier long métrage. Dans le rôle d’Alexandre Ribbot, l’ancien astronaute à la fois renfrogné et bien utile, on retrouve Mathieu Kassovitz, lui aussi comédien-réalisateur. Pour le rôle d’Izumi, la mathématicienne, Nicolas Giraud voulait une jeune comédienne japonaise. Sa directrice de casting lui a proposé Ayumi Roux qui ne l’est qu’à moitié mais qui s’avère très convaincante. Habitué aux seconds rôles, Bruno Lochet interprète le rôle d’André, l’ami fidèle, et Hippolyte Girardot, qui alterne avec bonheur rôles importants et rôles plus mineurs, celui de Monsieur Dominique.  

Conclusion

Sur ce thème d’un individu dont le rêve consiste à vouloir accomplir le premier vol spatial habité de l’espace, Nicolas Giraud n’a absolument pas cherché à se rapprocher d’une réalisation de type blockbuster, avec moult effets spéciaux. En fait, le désir du réalisateur de s’intéresser avant tout à ce qui anime de façon positive des individus et, en particulier, Jim, son personnage principal, fait que c’est davantage à un autre film français, cette fois ci très terre à terre, un film sorti une semaine auparavant, qu’on peut rapprocher L’astronaute : comme dans Tant que le soleil frappe de Philippe Petit, le personnage principal est un homme qui s’obstine coute que coute à réaliser son rêve.

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