Critique : La Vénus à la Fourrure

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la venus à la fourrureLa Vénus à la Fourrure

France : 2013
Titre original : –
Réalisateur : Roman Polanski
Scénario : Roman Polanski, David Ives
Acteurs : Emmanuelle Seigner, Mathieu Amalric
Distribution : Mars Distribution
Durée : 1h30
Genre : Drame
Date de sortie : 13 novembre 2013

Globale : [rating:4][five-star-rating]

« Ce fut une expérience incroyable d’être sous les griffes de ce couple », a déclaré Mathieu Amalric pendant l’avant-première du Festival Paris Cinéma. Tournant avec la femme du réalisateur, ce dernier est naturellement l’alter ego de Polanski à l’écran. Aucun doute que les « griffes » ont été très personnelles.

Synopsis : Seul dans un théâtre parisien après une journée passée à auditionner des comédiennes pour la pièce qu’il s’apprête à mettre en scène, Thomas se lamente au téléphone sur la piètre performance des candidates. Pas une n’a l’envergure requise pour tenir le rôle principal et il se prépare à partir lorsque Vanda surgit, véritable tourbillon d’énergie aussi débridée que délurée. Vanda incarne tout ce que Thomas déteste. Elle est vulgaire, écervelée, et ne reculerait devant rien pour obtenir le rôle. Mais un peu contraint et forcé, Thomas la laisse tenter sa chance et c’est avec stupéfaction qu’il voit Vanda se métamorphoser. Non seulement elle s’est procuré des accessoires et des costumes, mais elle comprend parfaitement le personnage (dont elle porte par ailleurs le prénom) et connaît toutes les répliques par cœur. Alors que l’« audition » se prolonge et redouble d’intensité, l’attraction de Thomas se mue en obsession…

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Un Slow en Huis clos

10, c’était le nombre de nominations en compétition au Festival de Cannes 2013, aucune récompense. Pourtant l’effort n’a pas démérité tellement l’intensité est robuste. Roman Polanski n’a pas adapté le roman La Vénus à la Fourrure écrit pas Leopold  von Sacher-Masoch, il s’en ai inspiré. Ecrire un huis clos n’est pas la chose la plus simple. En y ajoutant une œuvre littéraire mondiale  au cœur de deux personnages incompatibles, la difficulté était de taille. Dans un huis clos maitrîsé, Polanski met en scène cette rencontre dans un théâtre vide. On a jamais vu un meilleur oxymore depuis la Belle et la Bête. Une galaxie les oppose, Thomas (Mathieu Amalric) est cultivé et reflète l’homme pressé, tandis que Vanda (Emmanuelle Seigner) est culotée semble mener une vie à la dérive.

Dans ces différences une seule chose va les rapprocher, le roman La Vénus à la fourrure que Thomas veut adapter. Malgré leurs avis divergent sur l’interprétation du livre. On le sent venir, mais dès les premières répliques le climax arrive à grands pas. Après la présentation, l’histoire commence. Le film prend une autre forme. On assiste plus à une audition. Polanski nous la fait vivre. Les acteurs jouent un deuxième rôle puis s’arrêtent et reprennent. Tout en répétant les scènes, ils manipulent des objets imaginaires qui prennent forme aux rythmes des sons.

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Malgré les appels de sa femme qui l’attend pour diner, Thomas refuse d’arrêter. Il en devient polarisé. Il veut vivre son adaption jusqu’au bout et nous aussi. On ne sait plus si il joue son personnage ou si il est vrai, mais dans les deux cas Vanda l’obsède. Il tombe dans un puit remplit de fantasmes érotiques, allant du fétichisme au sado-masochisme. Un vrai slow s’articule entre les deux, autour des dialogues béliqueux. Mais à la finalité le dominé restera le dominé.

Pendant que la caméra reste sur scène. Elle tourne et retourne, en explorant la surface s’entremêlant avec nos protagonistes. Polanski nous offre peu de plans larges et place le spectateur en première ligne. En plein milieu de tout ces fantasmes, nous, nous sommes le voyeurisme. Comme si un gardien serait venu pour fermer à clé et qui lui aussi voudra rester jusqu’au bout. La dernière scène peut paraître étrange. Mais d’un seul coup le rideau tombe en même temps que la fiction.

Le travail sur le scénario est remarquable, écrire un jeu de mirroir aussi réussit en y ajoutant de la soumission et domination le tout en rendant hommage à la littérature et au théâtre, dans un huis clos. C’est fort.

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Résumé

Au final Polanski n’adapte rien, mais il raconte la soirée de celui qui adapte le livre. Mais avec tout les ingrédients du livre. Approche intéressante dans un film sans doute autobiographique. 

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