Critique : La Nuit se traîne

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La Nuit se traîne

Belgique, France : 2024
Réalisation : Michiel Blanchart
Scénario : Michiel Blanchart
Acteurs : Jonathan Feltre, Natacha Krief, Jonas Bloquet
Distribution : Gaumont Distribution
Genre : Thriller
Durée : 1h31
Date de sortie (FR): 28 Août 2024

4/5

Il y a un type de cinéma d’action des années 2000, situé entre l’héritage des années 90 qui ont déconstruit le genre et l’avènement de formats stéréotypés et de franchises bien stériles à la Expendables. Ce type de films se fait de plus en rare dans la suprématie de thrillers plus économiques sans doute mais pas forcément plus efficaces dans ce plaisir primitif du genre.

Synopsis : Mady mène une double vie d’étudiant le jour et de serrurier la nuit. Un soir, il dépanne Claire, une jeune fille énigmatique qui le fait venir pour la porte d’un appartement qui n’est pas le sien. Le sac qu’elle veut à tout prix récupérer n’est pas le sien non plus, mais celui de Yannick, un homme auquel Mady doit rendre des comptes. Pris dans une course poursuite infernale, Mady n’a qu’une nuit pour prouver son innocence et sauver sa peau.

L’action n’est jamais aussi bonne que quand elle fait du mouvement son langage et s’amuse à explorer, tordre, retourner la matière dans tous les sens. “La nuit se traîne” s’amuse ainsi avec Bruxelles, ville hybride, nouveau terrain de jeu, ressemblant à New-York la nuit et un hangar à bureaux le jour.

C’est sans doute une des grandes réussites du film, qu’il serait trop facile de résumer le film à l’originalité de son arène. Michiel Blanchart  semble avoir pour mission de faire ressentir chacun des coups du film. Il faut aller chercher dans ses emprunts à Mann, à Sam raimi, à George miller, sans la moindre déférence, juste pour le plaisir d’effets bien régressifs. J’en tiens pour exemple le travail une projection contre une armoire, appuyée par le son, un effet de tremblement et une légère accélération de la fréquence d’image qui rend l’impact furieusement jouissif.

Sur un concept scénaristique simple, pour ne pas dire simpliste, le drame sert de prétexte à une course poursuite, danse d’action d’une efficacité redoutable. La nuit se traîne me semble être un bon exemple de cette tendance “néo-classique”, qui cesse d’exploser le genre dans tous les sens pour se recentrer sur le perfectionnement d’une reproduction d’un spectacle “classique” retrouvé.

Amateurs de mise en scène bien bourrine, ne gâchez pas votre plaisir!

Conclusion

Pour ce qui sera sans doute votre première rencontre avec le cinéma de Michiel Blanchart, “La nuit se traîne” se veut résolument l’héritier d’un cinéma d’action bien régressif, portant l’efficacité de la mise en scène comme le baromètre du plaisir. Par un renversement amusant de notre époque, il y a quelque chose de radicalement rafraîchissant dans ce cinéma qui se veut efficace avant d’être original. Amateurs d’action, ce film est fait pour vous!

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