Critique : La Beauté du geste

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La Beauté du geste – Danse et éternité

FR, 2024
Réalisateur: Xavier de Lauzanne
Scénario : Xavier de Lauzanne & Pierre Kogan
Production: Aloest productions
Genre : Documentaire
Durée : 1h26
Date de sortie : 13 mars 2024 (France)

3/5

L’histoire du Cambodge sur le siècle dernier est jalonnée de profondes crises et transformations. Le réalisateur, Xavier de Lauzanne, nous raconte cette histoire à travers les codes secrets de la danse ancestrale.

Il y a une poésie forte dans cette langue faite de courbes et de sourires. Mais également une retenue, une mesure, que le film met intelligemment en parallèle avec l’histoire d’un peuple colonisé, entretenant sa fierté dans la discrétion.

Le film brille particulièrement quand il devient un cours qui nous montre vraiment les gestes et décomposent les phrases en mouvement. la partie plus reportage du film, succession d’interview et d’images d’archives, surprendra moins mais a l’avantage d’expliquer très clairement très simplement le dernier siècle de l’histoire du Cambodge.

Synopsis : En 1906, Auguste Rodin découvre les danseuses cambodgiennes lors d’une représentation du Ballet royal à Paris. Bouleversé par cette expérience et par leur gestuelle, il produit en quelques jours une œuvre magistrale de 150 aquarelles. Depuis cette date, jusqu’à la création d’un nouveau spectacle pour une tournée en France et en Suisse un siècle plus tard, le Ballet royal cambodgien survit aux épreuves de l’Histoire et nous transporte, entre Orient et Occident, dans un univers de splendeur et de mystère.

Au-delà de la charge politique et de la réflexion que le film provoque sur le passé colonial cambodgien et français et de relations politiques teintées de domination,  le film brille donc tout particulièrement par cette plongée dans les arcanes de la danse.

Il est fascinant de découvrir comment le sens du pli de la main va créer un mot particulier et évoquer la poésie des figures de la mythologie cambodgienne.

Somme toute assez classique dans sa forme, le film nous donne la sensation d’accéder à un secret de l’histoire qu’il vient sauvegarder sur le support filmique. C’est à n’en pas douter le témoignage précieux d’une mémoire riche. Sans chercher à nous en expliquer le sens, le film laisse la danse suggérer, évoquer; laissant l’âme du spectateur vagabonder.

Conclusion

“la beauté du geste” a une idée simple mais forte d’évocation: se servir du langage de la danse ancestrale cambodgienne pour raconter l’histoire du pays. Là où le film réussit le pari du témoignage historique; il réussit également, peut-être sans même s’en rendre compte, à créer un mystère presque “magique” autour des mots qu’on comprend en un geste.

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