Hunger Games – La Révolte : partie 2
Etats-Unis, 2015
Titre original : The Hunger Games – Mockingjay : Part 2
Réalisateur : Francis Lawrence
Scénario : Peter Craig, Danny Strong, d’après l’œuvre de Suzanne Collins
Acteurs : Jennifer Lawrence, Josh Hutcherson, Liam Hemsworth & Donald Sutherland
Distribution : Metropolitan Filmexport
Durée : 2h17
Genre : Action, Science fiction
Date de sortie : 18 novembre 2015
Note : 2/5
Autant être direct, l’épisode censé clôturer la saga Hunger Games n’a pas vraiment atteint sa cible. Le film peine à nous convaincre pour de multiples raisons et finit par un climax très anecdotique. Mais pourquoi le Geai moqueur est-il devenu un Geai moqué ? Avec beaucoup de mauvais jeux de mots, je vous propose mon avis sur la question. Veuillez noter que mon avis ne s’attache qu’aux films de la série et non aux livres.
Synopsis : Katniss, Gale, Finnick et Peeta partent pour le Capitole dans le but de renverser le gouvernement et mettre fin au règne du président Snow.
Un Geai peu convaincant
Un des problèmes du film vient de la construction des personnages. En effet, durant ce dernier chapitre on assiste à la mort de multiples personnages mais comme certains n’ont pas été suffisamment développés, on a de la peine à ressentir le drame qui se joue et l’urgence de la situation. La faute peut-être à une galerie de personnages trop fournie et manquant cruellement d’écriture. J’en veux pour preuve les personnages des jumelles, ou encore Castor et Jackson. Si les personnages manquent de relief, l’intrigue tombe, elle, dans le même écueil. Trop peu de profondeur… Le sujet dépeint aurait tout de même pu susciter un lot de questionnements très intéressants. La révolte est montrée du point de vue de Katniss (comme dans le livre) et cela empêche de voir la manière dont la population réagit, comment les gens s’organisent pour ériger un nouveau régime. Katniss apparaît comme une sorte de Captain America, un symbole de cette rébellion, instrumentalisée pour pousser les gens à se révolter, ses actions sont donc minimes. Nous sommes spectateur d’un personnage qui est lui aussi spectateur.
Un Geai qui laisse sur sa faim
L’archère «re-belle» n’est plus que l’ombre d’elle-même, une sorte de fantôme. Alors si ça peut coller aux chamboulements psychologiques qu’elle subit depuis le début de la saga, c’est bien mais le fait est qu’on s’embête un peu. On s’attendait à un feu d’artifice, un renversement politique violent avec guerre des classes. Au lieu de ça, c’est un pétard mouillé. Oh mais je vous vois fondre sur moi telle une pluie de flèches. «Oui mais ça colle au livre de suivre seulement Katniss». Effectivement mais prenez Peter Jackson avec le dernier Hobbit. Bilbo est censé être évanoui pendant toute la bataille finale. Est-ce que ça a empêché le réalisateur de nous montrer des nains, des elfes, des gobelins, et j’en passe, s’entre-tuer ?
Un Geai qui sait jouer
Après, il ne faut pas être mauvaise langue. La mise en scène est efficace et les cadrages fonctionnent (adieu la Shaky cam du premier volet). Certaines scènes comme l’attaque des mutants font leur effet. Pour revenir sur l’intrigue du film, l’utilisation de Katniss à des fins de propagande est traitée avec intelligence (même si ça fait doublon avec la première partie). La relation entre les personnages est travaillée, les rapports de force changent au fil du récit, ce qui nous tient en haleine. En ce qui concerne les interprètes, Jennifer Lawrence a un jeu sobre, elle n’en rajoute pas trop ce qui est une bonne chose (cela dit je la trouve vraiment trop plate, à l’instar de Liam Hemsworth). Donald Sutherland est toujours aussi classe en méchant. Josh Hutcherson arrive à nous faire ressentir son égarement dans son rôle de Peeta. Je ne vais pas tous les citer non plus car il y en a des tas (Julianne Moore, etc.) mais je terminerai tout de même par Philip Seymour Hoffman qui même mort fait passer plus d’émotions par ses yeux que beaucoup d’autres de ses collègues.
Conclusion
La saga Hunger Games est terminée. Je dois avouer comme vous avez dû le remarquer ne pas avoir été totalement conquis. Le souci vient surtout du fait d’avoir scindé le dernier volet en deux. En ressortent deux films pas assez aboutis et une attente exacerbée par rapport à un climax qui déçoit forcément. Je décocherai ma dernière flèche en disant que Snowpiercer traite du même sujet mais le fait en un film et de manière autrement plus intéressante.
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