Critique : Going to Brazil

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Going to Brazil

France : 2016
Titre original : –
Réalisation : Patrick Mille
Scénario : Patrick Mille, Julien Lambroschini, Sabrina Amara 
Acteurs : Vanessa Guide, Alison Wheeler, Margot Bancilhon
Distribution : Ocean Films
Durée : 1h34
Genre : Comédie
Date de sortie : 22 mars 2017

1/5

Patrick Mille fait partie de ces comédiens que nous sommes tous certains d’avoir déjà « rencontrés » dans un film, voire dans plusieurs. Il faut dire qu’il a commencé à tourner en 1991 et que sa filmographie en tant qu’acteur est longue comme le bras. Il y a 5 ans, il avait réalisé Mauvaise fille, son premier long métrage. Après ce début appartenant au genre dramatique, il a eu envie, pour son deuxième film, de réaliser une comédie, et, comme d’autres avant lui, c’est vers Rio de Janeiro qu’il a dirigé ses pas.

Synopsis : La folle aventure de trois copines invitées au mariage de leur meilleure amie au Brésil.
À peine arrivées à Rio, elles tuent accidentellement un jeune homme trop insistant.
Dès lors, tout s’emballe..!

Un mariage à Rio de Janeiro

Cela fait un bail que Katia a largué les trois copines avec qui elle vivait à Paris et est allée vivre sa vie au Brésil. Toutefois, contrairement à ce que pensaient Agathe, Chloé et Lily, loin des yeux n’est pas toujours loin du cœur et c’est avec un mélange de surprise et d’excitation qu’elles reçoivent une invitation pour se rendre, tous frais payés, au mariage de Katia. Un mariage qui va se faire en grandes pompes, le futur marié étant le riche héritier d’un industriel et homme politique de Rio de Janeiro. Tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes si, dès l’arrivée à Rio, Lily, la plus jeune du trio, ne commettait pas un geste irréparable, à son corps défendant et en défendant  son corps ! Un geste rendant impossible le mariage et transformant en cauchemar la vie des quatre amies : poursuivies par l’ex futur beau père de Katia, il leur est impossible de quitter le Brésil par avion, Katia étant très, très enceinte, et si, en plus, vous tombez sur un Consul de France qui s’avère véreux … !


Une filiation qui n’existe pas

Lorsqu’on a vu ce film, on tombe de sa chaise en apprenant que Patrick Mille avait en tête L’homme de Rio en le préparant et en le filmant. Certes, l’utilisation de Rio de Janeiro dans les deux films aurait pu nous alerter mais sinon, comment oser comparer la lourdeur d’un film qui s’affiche comme étant une comédie et qui n’arrive même pas à arracher le moindre sourire à la finesse et l’intelligence de la comédie de Philippe de Broca ? En fait, Patrick Mille a voulu jouer sur trois tableaux différents et, dans chacun de ces tableaux, ce sont la lourdeur et la vulgarité qui l’emportent : la comédie, nous avons dit ce qu’il fallait en penser ; le film d’aventures, une succession de scènes pataudes et sans envergure ; la comédie de mœurs, fruste et trop souvent misogyne. Vous l’aurez compris : ce film, qui aurait pu s’appeler « Les femmes de Rio », se rapproche en fait d’un certain nombre de comédies américaines récentes ayant pris la lourdeur et la vulgarité comme angle d’attaque et s’avère très éloigné de L’homme de Rio, n’en déplaise au réalisateur.

Seule, la photographie

Y a-t-il quelque chose à sauver dans ce film dont la tendance générale est de toucher le fond ? Sûrement pas la musique, trop souvent assourdissante. Les comédiennes, peut-être ? Vanessa Guide, Alison Wheeler, Margot Bancilhon et Philippine Stindel sont des comédiennes très sympathiques et elles font ce qu’elles peuvent pour faire exister leurs personnages, au point, malheureusement, d’en faire fréquemment beaucoup trop. En plus, il arrive très souvent qu’on n’arrive pas à comprendre les dialogues entre les français et françaises délocalisés au Brésil. Finalement, si on tient vraiment à mettre en avant un point positif dans ce film, on peut aller le chercher du côté de la photographie : on la doit au brésilien André Szankowski, déjà présent, entre autres, sur Mystères de Lisbonne, Les lignes de Wellington et Cosmos.

Conclusion

Il arrive de temps en temps qu’on enrage de constater qu’un budget de toute évidence important soit allé à un film se révélant d’une très grande médiocrité alors que tant de projets pouvant déboucher sur des films beaucoup plus exigeants et potentiellement de grande qualité restent dans les tiroirs par manque d’argent. Eh bien, c’est ce qui arrive avec Going to Brazil ! Le pire : il n’est même pas exclu que ce film rencontre un succès public non négligeable.

3 Commentaires

  1. Merci pour cette critique qui sent encore une fois son réalisateur ou réalisatrice frusté…quand au budget du film il est en coup de fabrication de 4 millions d’euros ce qui est ne vous en déplaise bien inférieur à la plupart des comédies « grand public » que vous avez l’air de tellement apprécier. Quand au compliment sur la photographie du film merci pour mon chef op mais je le prend aussi un peu pour moi car encore une fois, juste un petit éclaircissement, c’est le réalisateur qui travaillant avec son directeur de la photographie lui indique ses références ses chromas dominant…voilà et pour terminer si vous pouviez signer l’article ce me permettrait de savoir qui vous êtes pour désormais ne plus avoir à perdre du temps avec vous

    Patrick Mille, réalisateur du film

    • Bonjour Monsieur Mille, Tout d’abord, je tiens à préciser que mon article est signé. Au cas où vous n’auriez pas réussi à voir mon nom en bas de l’article, je le rappelle : Jean-Jacques Corrio. « Les comédies grand public que j’ai l’air d’apprécier » : alors là, il y a erreur sur la personne. Pour moi, votre film EST une comédie grand public, j’aime rarement les comédies grand public, en tout cas celles qu’on nous fabrique en ce moment, et vous avez pu constater que je n’ai pas aimé la votre. Par contre, récemment, j’ai beaucoup aimé des comédies beaucoup moins grand public comme « La loi de la jungle », « Le voyage au Groenland », « Paris pieds nus », et d’autres encore. Pour tout vous dire, j’ai vu votre film en décembre dernier lors des Rencontres Cinématographiques de Cannes, j’étais avec plusieurs amis cinéphiles et lorsque, à la fin de la projection, nous avons comparé nos jugements, j’étais un des moins sévères ! Je finirai en vous avouant que, comme vous, je suis souvent en désaccord avec Laurent Delmas (J’ai écouté hier l’émission de Nagui !).
      Bien à vous,
      Jean-Jacques Corrio

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