Critique : Friend Request

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Allemagne, 2016
Titre original : Unfriend
Réalisateur : Simon Verhoeven
Scénario : Matthew Ballen, Simon Verhoeven, Philip Koch
Acteurs : Alycia Debnam-Carey, Brit Morgan, William Moseley
Distribution : La Belle Company
Durée : 1h32
Genre : Epouvante-horreur
Date de sortie : 23 novembre 2016

Note : 3/5

Une rencontre peut changer votre vie à jamais pour le meilleur ou le pire. Il en va de même avec les réseaux sociaux. Une simple invitation reçue sur votre compte Facebook qui semble inoffensive d’un premier abord, peut avoir un impact inimaginable sur votre vie et celle de vos amis. Un seul et unique clic sur « Accepter » peut signer votre arrêt de mort ou celui de votre entourage et de passer d’une vie heureuse à un enfer démoniaque. Laura, jeune étudiante, en fait les frais dans Friend Request lorsqu’elle devient victime de son clic et de sa nouvelle « amie » Marina (pseudo : Mar Ina). Etes-vous prêt à devenir le témoin d’un moment d’épouvante sur les réseaux sociaux ? Alors, ouvrez votre application et surfez sur une histoire numérique aussi ingénieuse que terrifiante !

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Synopsis : Laura est une jeune universitaire qui partage chaque instant de sa vie sur Facebook. Cette élève studieuse possède une grande popularité tant auprès de ses professeurs que des élèves et compte plus de 800 amis à son actif. Sa vie bascule le jour où elle accepte Marina comme « amie ». Cette jeune fille solitaire, repliée sur elle-même, utilise ses talents cachés pour transformer l’existence rêvée de Laura en un cauchemar mortel. Pour sortir de cette spirale et y mettre un terme, Laura devra mener l’enquête pour en comprendre les tenants et les aboutissants…

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Une tension dramatique bien orchestrée

Le réalisateur allemand Simon Verhoeven signe son troisième film et change complètement de registre. Après deux comédies (Männerherzen… und die ganz, ganz große Liebe en 2011 et Willkommen bei den Hartmanns en 2016), il se lance dans le film d’horreur pour casser son image et ne pas être classé dans un genre en particulier. Pour une première dans l’effroi, nous pouvons affirmer, que ce pari risqué, a été remporté. Il reprend avec efficacité les codes du genre. Nous assistons à la descente aux enfers d’un groupe d’amis en licence de psychologie. Les personnages sont très bien caractérisés. Nous retrouvons la bande typique de potes classique qui sont soudés pour régler cette histoire en menant l’enquête à la place des policiers qui ne servent strictement à rien à part faire acte de présence. Pour son premier rôle au cinéma, l’actrice Liesl Ahlers interprète la solitaire et angoissante Marina, qui capture avec brio ses hôtes sur la toile grâce à son incarnation numérique. Elle prend un malin plaisir à mal mener nos nerfs pour nous faire peur et ça marche ! Même si de nombreux éléments sont prévisibles – le réalisateur étant resté très proche des codes du genre et des films d’horreur destiné pour les adolescents et jeunes adultes – la tension dramatique est néanmoins très bien orchestrée. Le suspense est parfois si intense qu’à l’instar des membres de la bande, nous stressons, nous nous sentons piégés et nous finissons par sursauter. Le peu d’humour présent aide à se détendre entre deux scènes pour pouvoir repartir dans la tourmente !

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Victimes de la technologie actuelle

Le scénario fait preuve d’originalité en utilisant notre technologie actuelle pour piéger les victimes et cela fonctionne ! En effet, au niveau de l’image nous avons de nombreux plans serrés et des gros plans sur les visages des protagonistes mais aussi sur les écrans des ordinateurs et des smartphones qui resserrent le piège, comme si nous étions prisonniers de notre profil et que nous ne puissions plus sortir de l’écran. La perte de contrôle des comptes accentuent l’angoisse dans l’atmosphère du film. Au final, ce long-métrage montre à quel point nous ne maîtrisons absolument pas la technologie mais que nous en sommes des utilisateurs désarmés et que le jour où elle se retourne contre nous à cause du piratage d’un compte, notre vie bascule à jamais ! Un grand travail artistique a été réalisé particulièrement l’exploit d’avoir donné vie à des profils Facebook et faire de ces pages des personnages à part entière qui s’expriment par le biais de vidéos, de GIF, de messages instantanées, de notifications, de photos… De plus, le jeu des couleurs permet de faire avancer le récit et d’assister au basculement de la vie insouciante et pleine de gaieté à l’obscurité de la solitude et de l’horreur qui sont aussi mis en scène par le jeu des écrans allumés et éteints.

L’utilisation du noir opaque est excellemment bien traité puisque celui-ci nous happe vers un tourment morbide. Les zooms avant et les gros plans sur ces écrans et sur les visages des protagonistes, grâce à des champs contre champs, accentuent l’intensité dramatique et la peur face à ces objets du quotidien qui deviennent incontrôlables et qui nous possèdent. Les écrans ont un rôle bien plus important que nous pourrions le penser au prime abord puisque la grande idée novatrice du metteur en scène est d’avoir associé la sorcellerie à la technologie. La qualité de la bande sonore participe à la mise en place de l’ambiance. Un vrai travail a été réalisé derrière pour mettre tous nos sens en éveil et nous faire ressentir le danger autant visuellement que par le son (le grésillement des appareils, le bourdonnement parfois retravaillé de manière électronique des abeilles…). La tension sonore mêlée aux images confinées nous avertissent du danger et nous mettent mal à l’aise au point de détourner le regard devant quelques scènes qui peuvent heurter la sensibilité de certains.

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Conclusion

Friend Request a su, malgré une trame basique issue du respect du code du film d’horreur, travailler son histoire de fond et user d’originalité en utilisant notre technologie actuelle et créer un final surprenant. Le récit a une bonne dynamique et les évènements s’enchaînent de manière fluide et réaliste. Laura nous aura appris, à son détriment, qu’il vaut mieux réfléchir à deux fois avant de cliquer sur « Accepter » car nous ne savons pas qui se cache derrière une photo de profil et un pseudo  même si nous avons le goût de l’aventure !

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