Critique Express : Young hearts

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Young hearts

Belgique : 2024
Titre original : –
Réalisation : Anthony Schatteman
Scénario : Anthony Schatteman
Interprètes : Lou Goossens, Marius De Saeger, Geert Van Rampelberg
Distribution : Epicentre Films
Durée : 1h37
Genre : Drame, Romance
Date de sortie : 19 février 2025

3.5/5

Synopsis : Elias, 14 ans, vit dans un petit village de Flandre. Lorsque Alexander, son nouveau voisin du même âge venant de Bruxelles, emménage en face de chez lui, Elias réalise qu’il est en train de tomber amoureux pour la première fois. Il devra alors faire face au chaos intérieur provoqué par ses sentiments naissants afin de vivre pleinement son histoire avec Alexander et de la révéler à tous.

Des sentiments, pas de sexe.

C’est en Belgique, dans un petit village de Flandre, proche de Gand, que vit Elias, 14 ans, dont le père, Luk Montero, est un chanteur réputé dans son pays. Son succès du moment a pour titre « De Eerste Liefde », Le premier amour, et les paroles disent de ce premier amour qu’il est magique, doux et tendre, qu’il est fantastique, qu’il reste gravé dans votre cœur, il vous rend ivre de bonheur. Une chanson que Elias et son amie Valérie écoutent avec une sorte de ravissement. La vie plutôt tranquille d’Elias va être chahutée à l’arrivée d’Alexander, 14 ans lui aussi, un nouveau voisin, orphelin de mère depuis l’âge de 9 ans, et qui arrive de Bruxelles avec Marc, son père, et Ella, sa petite sœur. En effet, très vite, Elias va se sentir attiré par Alexander et celui-ci va lui annoncer de façon très naturelle, sans fausse honte et sans comportement de provocation, qu’il a déjà été amoureux, de Arthur, un garçon. C’est un monde nouveau qui s’ouvre à Elias, un monde qui semble s’être apparenté à une étape de plaine pour Alexander mais que Elias envisage pour lui comme étant une très difficile étape de montagne avec de nombreux cols à franchir, lui qui, étant déjà l’objet de harcèlement dans son école, a peur de ne plus être accepté, que ce soit par sa famille ou par ses copains de collège, lui dont le père est persuadé que son fils  entretient des liens amoureux avec Valérie. Toutefois, quand on suit son cœur, les obstacles n’ont-ils pas tendance à s’effacer, surtout lorsqu’on a la chance d’avoir un grand-père à l’esprit très ouvert ?

C’est finalement ce que montre le film et c’était exactement le but poursuivi par Anthony Schatteman en réalisant Young hearts : faire le film qu’il aurait aimé voir lorsqu’il était adolescent, un film qui, sans doute, aurait changé son existence, faire un film s’attachant à montrer le caractère universel de l’amour, faire de son film un exemple pouvant montrer à de jeunes adolescents qu’il est bon de suivre son cœur, qu’un tel comportement est tout à fait sain et n’est en rien une fiction. Pour avoir la possibilité de toucher un tel public, il était important que le film ne parle que de sentiment et pas de sexe. C’est en cela que Young hearts se différencie d’autres  films ayant pour thème des relations amoureuses entre adolescents de même sexe. Ce film très personnel, Anthony Schatteman  l’a tourné à Wetteren, la localité où il est né, à 15 kilomètres au sud-est de Gand. Ayant eu lui-même un père chanteur bénéficiant d’une certaine notoriété, il n’a pas hésité à faire de Luk, le père d’Elias, un chanteur renommé, un chanteur prêtant plus d’attention à sa carrière qu’à ce qu’est en train de vivre son adolescent de fils. Malgré un temps particulièrement maussade pendant la durée du tournage, le film s’avère particulièrement lumineux, une lumière qui lui donne le caractère optimiste et joyeux que souhaitait le réalisateur. Concernant la distribution, Anthony Schatteman a tiré les bonnes cartes, en particulier avec Lou Goossens, l’interprète d’Elias, qui n’a même pas besoin de dire un mot pour faire ressentir aux spectateurs tout ce qui se passe en lui. Ce film flamand est sorti en Belgique le 18 décembre dernier, aussi bien en Wallonie qu’en Flandre. Sa sortie aux Etats-Unis va avoir lieu le 14 mars prochain : vu son sujet, on se demande quel accueil il va recevoir dans l’Amérique de Trump ! En tout cas, même si le réalisateur a choisi de destiner en priorité son film aux jeunes adolescents, les adultes y trouveront à coup sûr un grand intérêt.

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