Critique Express : Un monde violent

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Un monde violent

France : 2024
Titre original : –
Réalisation : Maxime Caperan
Scénario : Maxime Caperan, Thomas Finkielkraut
Interprètes : Kacey Mottet Klein, Félix Maritaud, Olivia Côte, Bonnie Duvauchelle
Distribution : UFO Distribution
Durée : 1h25
Genre : Drame
Date de sortie : 29 janvier 2025

3/5

Synopsis : Une nuit, en pleine campagne, deux frères braquent un camion de smartphones destinés à l’entrepôt où ils travaillent comme magasiniers. Sam, le cadet, y voit l’occasion d’échapper à une vie déjà écrite, de partir vite et loin. Paul, son aîné, est moins sûr de vouloir tout plaquer depuis qu’il a noué des sentiments pour Suzanne, leur complice. Au matin, le routier est retrouvé mort. Cet événement va chambouler leurs plans et les plonger dans une spirale de violence.

Pour la réalisation de son premier long métrage, Maxime Caperan n’a pas choisi la facilité. Cet ancien élève de la FEMIS aurait pu se contenter, comme beaucoup de débutants, de faire un polar. Il aurait pu, aussi, se contenter de faire un film social bien ancré dans la réalité contemporaine de notre pays. Il a choisi de réaliser un polar bien ancré dans la réalité contemporaine de notre pays. Qui plus est un polar « à la ferme », en plein cœur de la Creuse, second département le moins peuplé de France, la réalité contemporaine s’appuyant elle sur le mouvement des gilets jaunes. On y rencontre 2 frères très différents l’un de l’autre, Sam, le plus jeune, mal dans sa peau et peu causant, Paul, l’ainé, grande gueule, sûr de lui et beau gosse. Sam travaille dans un entrepôt d’où partent des camions partant livrer divers produits.  Sam a réussi à faire embaucher Paul qui vient de purger une peine de prison pour avoir commis avec violence un certain nombre de petits vols. S’ils sont très différents l’un de l’autre, les deux frères partagent quand même l’envie de se faire du fric facilement et une belle occasion se présente à eux : grâce à son charme, Paul a réussi à obtenir tous les détails sur un transport de smartphones à venir de la part de la secrétaire de l’entreprise, le coup semble facile à réaliser et il devrait rapporter gros, permettant à Sam et à Paul d’échapper à une condition d’éternels déclassés qui est loin de les satisfaire. Facile à réaliser mais raté : le chauffeur routier que Paul avait neutralisé se réveille et Paul, pensant seulement l’assommer, le tue. A partir de là, les évènements s’enchainent et nous laissent face à un polar bien maitrisé.

En 2015, Maxime Caperan avait réalisé Les guerriers, un court-métrage de 24 minutes dans lequel Kacey Mottet Klein interprétait le rôle principal. C’est pour lui que, avec Thomas Finkielkraut, son coscénariste, Maxime Caperan a écrit le rôle de Sam. Sa recherche de l’opposé de Sam l’a conduit vers Félix Maritaud, qu’il avait apprécié dans Sauvage, pour interpréter le rôle de Paul. C’est Olivia Côte qui interprète avec justesse le rôle de Suzanne, la secrétaire séduite par Paul, une femme qui, comme Sam et Paul, veut échapper à l’horizon bouché qui est son quotidien. Au contraire de Suzanne, Justine, sa fille, reste attachée au métier d’agricultrice et elle s’oppose aux deux frères. Elle est interprétée par Bonnie Duvauchelle, la fille de Nicolas Duvauchelle et de Ludivine Sagnier. Le film a été tourné en numérique pour des raisons de budget mais du grain a été ajouté pour retrouver l’esprit de l’argentique. Quant à la musique, elle est l’œuvre du violoncelliste Gaspard Claus, fils du célèbre guitariste de flamenco Pedro Soler. Au final, Un monde violent s’avère être un premier long métrage prometteur.

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