Critique Express : Rabia

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Rabia

France, Allemagne, Belgique : 2024
Titre original : –
Réalisation : Mareike Engelhardt
Scénario : Mareike Engelhardt, Samuel Doux
Interprètes : Megan Northam, Lubna Azabal, Natacha Krief
Distribution : Memento Distribution
Durée : 1h34
Genre : Drame
Date de sortie : 27 novembre 2024

1.5/5

Synopsis : Poussée par les promesses d’une nouvelle vie, Jessica, une Française de 19 ans, part pour la Syrie rejoindre Daech. Arrivée à Raqqa, elle intègre une maison de futures épouses de combattants et se retrouve vite prisonnière de Madame, la charismatique directrice qui tient les lieux d’une main de fer. Inspiré de faits réels.

Il est certain que, souvent, on aimerait bien savoir ce qui se passe dans la tête de certaines personnes lorsqu’elles prennent des décisions qui nous paraissent totalement incompréhensibles. C’est ainsi qu’on a toujours eu beaucoup de mal à comprendre que des hommes, en général, venant de France, en particulier, soient assez stupides pour aller combattre dans les rangs de Daech et encore plus de mal à comprendre que de jeunes femmes venant de France partent en Syrie pour épouser des djihadistes et devenir femmes au foyer tout en étant les objets sexuels de leurs maris et les mères de leurs enfants. Peu de film ayant abordé cette thématique dans le passé, on se félicitait d’en voir un, Rabia, sortir sur nos écrans, d’autant plus qu’il était précisé que Mareike Engelhardt, sa réalisatrice allemande passée par l’ « Atelier scénario » de la Fémis, avait travaillé pendant 8 ans sur son film et s’était entourée de spécialistes du jihadisme féminin pour le préparer et pour le tourner. Autant dire qu’on est cruellement déçu lorsqu’on sort de la projection de Rabia !

A-t-on appris quelque chose sur les motivations de Jessica et Leila, deux jeunes françaises travaillant dans un hôpital, parties en 2014 à Raqqa, en Syrie, dans le but d’épouser le même homme ? Pratiquement rien, juste l’impression qu’elles sont parties pour rencontrer un homme qu’elles ne connaissaient qu’au travers d’Internet, en sorte un de ces amis Facebook qu’on n’a jamais réellement rencontré. Du travail réalisé par Daech pour faire naître de tels échanges et pour attirer des proies potentielles, rien n’est dit. Du volet financier de ces voyages vers la Syrie, rien n’est dit. Très vite, Jessica et Leila arrivent donc sans encombre à Raqqa et rejoignent la « mafada » tenue par « Madame », une femme à la poigne de fer. On se dit alors qu’on aura peut-être la possibilité de voir à quoi ressemblent ces lieux dans lesquels de jeunes femmes célibataires ou veuves sont proposées tel du bétail à des djihadistes. Espoir très vite déçu, car le traitement quasi hollywoodien du sujet arrive très vite à ôter toute crédibilité à ce que l’on voit : si les rapports entre « Madame » et Jessica manquent d’aménité, tout au moins au début, les lieux dans lesquels ils se déroulent apparaissent comme étant d’un confort qu’on peut presque qualifier de bourgeois et les femmes donnent l’impression de s’être pomponnées pendant des heures et d’avoir mis leurs plus beaux habits comme si elles s’apprêtaient à se rendre à une soirée mondaine, même si, bien sûr, il s’agit là d’abayas . La transition est d’autant plus brutale lorsqu’on Jessica sort de la « mafada » et se retrouve au milieu d’une ville totalement en ruine ! Quant à la musique, on se croirait dans un film américain tellement elle est beaucoup trop présente. Dans ce film qui, malheureusement, est loin de répondre à notre attente, on retrouve Megan Northam dans le rôle de Jessica et Lubna Azabal dans celui de « Madame ». 

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