Critique Express : L’été dernier

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L’été dernier 

France : 2023
Titre original : –
Réalisation : Catherine Breillat
Scénario : Catherine Breillat, Pascal Bonitzer d’après le scénario de « Dronningen » écrit par Maren Louise Käehne et May el-Toukhy
Interprètes : Léa Drucker, Samuel Kircher, Olivier Rabourdin
Distribution : Pyramide Distribution
Durée : 1h44
Genre : Drame
Date de sortie : 13 septembre 2023

1/5

Synopsis : Anne, avocate renommée, vit en harmonie avec son mari Pierre et leurs filles de 6 et 7 ans. Un jour, Théo, 17 ans, fils de Pierre d’un précédent mariage, emménage chez eux. Peu de temps après, il annonce à son père qu’il a une liaison avec Anne. Elle nie.

Cela faisait 10 ans que Catherine Breillat n’avait pas réalisé le moindre film et, avouons le, cela ne nous manquait guère. Avouons simultanément que ce n’est sans doute pas très correct de montrer ainsi son rejet d’une réalisatrice qui a connu des moments très difficiles dans sa vie : victime d’une hémorragie cérébrale qui a entraîné une paralysie du côté gauche en 2005, victime d’une importante escroquerie de la part de Christophe Rocancourt, qui, en 2009, a profité de son handicap et de sa faiblesse pour lui soutirer des chèques pour plus de 850 000 euros. C’est d’ailleurs l’adaptation cinématographique du livre « Abus de faiblesse » que Catherine Breillat avait consacré à cette affaire qui était le dernier film réalisé par elle avant Le dernier été.  Pas très correct ? Sauf que l’on n’est pas obligé d’apprécier la recherche quasi systématique de sujets sulfureux de la part de cette réalisatrice, d’autant plus qu’elle est arrivée bien souvent comme les carabiniers sur des sujets que d’autres avaient pratiqués avant elle.

Quid de L’été dernier ? Anne, avocate spécialisée en droits de l’enfance, est mariée avec Pierre, un homme d’affaire. Comme ce couple n’a pas pu avoir d’enfant, Anne et Pierre ont adopté deux petites filles venant de Corée, Angela et Serena. D’un premier mariage, Pierre est le père de Théo, un adolescent qui a maintenant 17 ans, une véritable tête à claques qui vivait à Genève avec sa mère, laquelle, n’arrivant plus à le supporter, l’a gentiment expédié chez son père. Comme de bien entendu, Théo, à peine arrivé, se montre particulièrement odieux avec toute la maisonnée et ne fait rien pour s’intégrer. A partir de là, plus besoin de vous en dire davantage : vous avez déjà vu pas mal de films, vous connaissez sans doute Catherine Breillat, au moins de réputation, vous avez donc déjà deviné ce qui va se passer entre Anne et Théo même si cela va se faire au prix d’un changement particulièrement brutal et, de ce fait, peu compréhensible, dans le comportement de Théo et, surtout, de Anne. Finalement, à part la belle photographie de Jeanne Lapoirie, qui, reconnaissons le, sait mettre des corps dénudés en valeur, le seul intérêt du film, c’est dans la façon dont Pierre va encaisser le coup qu’on peut le trouver.

Ayant racheté les droits du film danois Dronningen, le producteur Saïd Ben Saïd a proposé à Catherine Breillat d’en faire un « remake ». Au départ, il parait que c’est Valeria Bruni Tedeschi qui devait interpréter le rôle de Anne. On peut penser que, il y a quelques années, ce rôle aurait très bien convenu à Isabelle Huppert. C’est finalement Léa Drucker que l’on voit dans le film et, dans un rôle auquel elle ne ne nous avait pas habitué, elle s’en sort plutôt bien. Autre changement par rapport à ce qui était prévu au départ : c’était Paul Kircher, Lucas dans Le lycéen de Christophe Honoré, qui avait été pressenti pour interpréter le rôle de Théo.  Ce fils de la comédienne Irène Jacob et du comédien Jérôme Kircher n’étant plus disponible au moment du tournage, c’est lui qui a suggéré son frère Samuel, un débutant devant la caméra, pour le remplacer. Dans la distribution, on trouve aussi Olivier Rabourdin qui joue Pierre et Clotilde Courau qui interprète le rôle de Mina, la sœur de Anne.

On notera que L’été dernier était en compétition au dernier Festival de Cannes et qu’il est reparti bredouille. Pas vraiment surprenant car, au milieu d’une sélection qui, cette année, regorgeait de films de grande qualité, ce film n’a pas particulièrement marqué la Croisette et très rares étaient ceux qui le voyaient dans le palmarès. Toutefois, rappelons nous la (mauvaise) surprise Titane il y a 2 ans, qui prouve qu’à Cannes, tout est possible, même le pire. Heureusement, le jury 2023 était plus sérieux que celui de 2021 et il a préféré couronné Anatomie d’une chute, le remarquable film d’une autre réalisatrice française, Justine Triet.

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