Critique Express : Les pistolets en plastique

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Les pistolets en plastique

France : 2024
Titre original : –
Réalisation : Jean-Christophe Meurisse
Scénario : Jean-Christophe Meurisse, Amélie Philippe
Interprètes : Laurent Stocker, Delphine Baril, Charlotte Laemmel, Gaëtan Peau
Distribution : Bac Films
Durée : 1h36
Genre : Comédie
Date de sortie : 26 juin 2024

3.5/5

Synopsis : Léa et Christine sont obsédées par l’affaire Paul Bernardin, un homme soupçonné d’avoir tué toute sa famille et disparu mystérieusement. Alors qu’elles partent enquêter dans la maison où a eu lieu la tuerie, les médias annoncent que Paul Bernardin vient d’être arrêté dans le Nord de l’Europe…

S’inspirer d’une affaire qui, pour des raisons qui mériteraient  d’être étudiées par un symposium de sociologues et de psychologues,  passionne un certain nombre de français depuis 13 ans  pour en faire un film déjanté, à la fois comique et horrifique, voilà ce qu’a entrepris Jean-Christophe Meurisse avec l’aide de son épouse Amélie Philippe. Cette affaire, on la connaît sous le nom de « Affaire Dupont de Ligonnès », une mére de famille et ses 4 enfants assassinés, le mari et père de famille,  Xavier Dupont de Ligonnès, le principal suspect, porté disparu, Guy Joao, un retraité paisible, pris pour Dupont de Ligonnès et arrêté à l’aéroport de Glasgow. Dans Les pistolets en plastique, les noms ont été changés, Xavier Dupont de Ligonnès devenant Paul Bernardin, Guy Joao devenant Michel Uzès. Jean-Christophe Meurisse, le fondateur des Chiens de Navarre, le réalisateur de Apnée et de Oranges sanguines, on commence à bien le connaître , certains louant son inventivité et son non-conformisme, d’autres, au contraire, vilipendant celui qu’ils considèrent comme étant un champion du mauvais goût. La fascination d’un certain public pour les crimes les plus sordides, l’attirance que peuvent avoir certains pour les rumeurs, c’est dès le début du film que ces deux charges émotionnelles sont tournées en dérision dans une scène où l’on voit 2 médecins légistes en train de découper un corps tout en discourant sur le goût du public pour les faits divers, « c’est ce qui marche le plus, les gens ont une passion pour le mal ». La suite du film se rapproche d’une succession de sketchs, certains particulièrement hilarants, d’autres d’un niveau plus faible.

On va rencontrer à plusieurs reprise deux jeunes femmes se présentant comme enquêtrices Facebook, parties sur les trace de Paul Bernardin. Elles ont comme prénoms Christine et Léa, ce qui est tout sauf un hasard : les soeurs Papin avaient comme prénoms Christine et Léa et cela ne laisse rien augurer de sympathique pour les yeux d’un personnage. On va aussi rencontrer Michel Uzès, un homme qui se rend au Danemark afin de participer à un concours de danse country et qui, confondu avec Paul Bernardin, est arrêté par la police danoise à l’aéroport de Copenhague. Une rencontre qui nous apporte les moments les plus réussis du film avec des réflexions savoureuses de la part des policiers nordiques sur la propension typiquement française à ne jamais respecter les horaires et sur l’incapacité de leurs collègues français à pratiquer correctement une langue étrangère, anglais compris. Rappelons qu passage, que le véritable humour c’est beaucoup plus se moquer de soi-même que des autres ! Et, bien sûr, on va rencontrer le vrai Paul Bernardin, en train de convoler en justes noces dans une bourgade argentine. Film de clôture de la Quinzaine des Cinéastes à Cannes 2024, film qui se situe entre les frères Coen et Hara-Kiri, Les pistolets en plastique présente une distribution à la fois pléthorique et de qualité : aux côtés de Delphine Baril et de Charlotte Laemmel qui interprètent les enquêtrices du Web et qui font partie des Chiens de Navarre, on trouve, entre autre,  Laurent Stocker, Gaëtan Peau, Jonathan Cohen, Vincent Dedienne, Aymeric Lompret, François Rollin, Romane Bohringer et Philippe Rebbot. Quant aux musiques qui accompagnent le film, elles sont, comme d’habitude avec Jean-Christophe Meurisse, d’une exceptionnelle qualité et d’une grande variété, allant de Jean-Sébastien Bach aux Clash en passant par Grant Lee Buffalo et Gustav Mahler.

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