Critique Express : L’attachement (Deuxième avis)

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L’attachement

France, Belgique: 2024
Titre original : –
Réalisation : Carine Tardieu
Scénario : Carine Tardieu, Raphaële Moussafir, Agnès Feuvre d’après le roman « L’intimité » de Alice Ferney
Interprètes : Valeria Bruni Tedeschi, Pio Marmaï, Vimala Pons, César Botti
Distribution : Diaphana Distribution
Durée : 1h45
Genre : Drame
Date de sortie : 19 février 2025

3/5

Synopsis : Sandra, quinquagénaire farouchement indépendante, partage soudainement et malgré elle l’intimité de son voisin de palier et de ses deux enfants. Contre toute attente, elle s’attache peu à peu à cette famille d’adoption.

Liens du sang ou pas !

On s’accorde à admettre que des liens particuliers existent entre un enfant et ses parents biologiques. Mais qu’en est il pour des relations enfant/adulte quand les liens du sang n’existent pas, par exemple au sein d’une famille recomposée ? Quand un couple nait, il y a un lien d’amour entre les 2 partenaires. Mais qu’arrive-t-il lorsque un des partenaires, voire les 2, arrivent dans le couple avec un ou plusieurs enfants ? Quel type de lien va se créer entre chaque enfant et celle qu’on appelait dans le temps la marâtre et qu’on appelle aujourd’hui la belle-mère ou entre chaque enfant et celui qu’on appelait le parâtre et qu’on appelle aujourd’hui le beau-père ? Va-t-il y avoir, au minimum, de l’affection ou bien, au contraire, un rejet catégorique de la part de l’enfant entrainant une véritable souffrance chez le nouveau conjoint ou la nouvelle conjointe rejeté(e) ? C’est à ces questions que Alice Ferney s’efforçait d’apporter des réponses dans son roman « L’intimité » des questions que Carine Tardieu a reprises dans son film L’attachement, adaptation libre de ce roman. Dans ce film, on rencontre un certain nombre d’adultes et deux enfants. Alex et Cécile forment un couple et ils élèvent Elliott, 5 ans, le fils qu’a eu Cécile avec David, dans un premier mariage qui s’est terminé par un divorce. Lorsque Cécile, enceinte d’une petite Lucille, perd les eaux, elle se voit contrainte de confier Elliott à Sandra, la voisine du couple, une quinquagénaire célibataire, très indépendante, très féministe et qui n’a guère d’atomes crochus avec les enfants. Cécile succombant des suites de l’accouchement, Sandra la solitaire va entrer dans l’intimité de David, un homme qui se retrouve soudainement seul avec un petit garçon et un nourrisson, puis du couple qui va se former entre David et Emilia, une pédiatre que David a rencontrée une première fois lors de l’accouchement de Cécile, puis à nouveau lorsqu’il est allé la consulter pour Lucille. La relation entre Elliott et Sandra va durer beaucoup plus longtemps que ce qui était prévu au départ !

Elliott, c’est celui autour duquel tourne le film : un garçon de 5 ans dont la maman a divorcé de son père et qui semble bien s’être fabriqué un nouveau père avec Alex. Un petit garçon qui va perdre sa maman et qui va nouer des liens très forts et réciproques avec une femme pour qui il n’est que le fils du voisin et qui, au départ, considérait que les enfants représentaient une contrainte difficile à supporter. Un petit garçon qui va voir arriver une nouvelle femme dans la vie de son père et qui n’arrivera jamais à s’attacher autant à elle qu’à Sandra. Quand on connait la filmographie de Carine Tardieu, son goût pour tout ce qui tourne autour de la famille, de la paternité et de la maternité, des liens biologiques ou pas, on ne peut pas être surpris qu’elle ait décidé d’adapter ce roman de Alice Ferney qui parle d’une famille recomposée et des liens d’attachement entre un enfant et un adulte qui peuvent s’établir très vite, ou petit à petit, ou … jamais. Il faut toutefois convenir que L’attachement ne déclenche pas le même enthousiasme que Ôtez-moi d’un doute, sommet incontestable de la filmographie de la réalisatrice. Les interprètes ne sont pas responsables du caractère parfois inégal du film, surtout Valeria Bruni Tedeschi (Sandra), qui, grâce à un jeu beaucoup plus sobre qu’à l’habitude, s’avère ici particulièrement touchante, Vanessa Pons (Emilia), toujours aussi juste, et César Botti dans le rôle d’Elliott.

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