Hyacinthe
France : 2024
Titre original : –
Réalisation : Bernard Mazauric
Scénario : Bernard Mazauric, Julia Bouffard
Interprètes : Denis Lavant, Patrice Quarteron, Michel Jonasz, David Ayala
Distribution : Torelor Films
Durée : 1h37
Genre : Comédie dramatique
Date de sortie : 2 avril 2025
3/5
Synopsis : Quand Hyacinthe (35 ans) colosse introverti, psychiquement handicapé perd sa mère, Reda, un ami de la famille, accepte avec réticence de devenir son tuteur. Agé de 65 ans, de constitution fragile, c’est un petit dealer, un joueur invétéré, un dragueur impénitent. Vlad, un gangster impitoyable l’accuse d’avoir triché dans son tripot. Reda doit se mettre au vert. Hyacinthe insiste pour le suivre. Malgré les épreuves et les dangers, cette cavale les rapproche, leurs relations s’améliorent. Une vraie et profonde amitié les lie désormais. Mais Vlad ne lâche pas l’affaire. Le destin reprend la main.
Inquiète quant au devenir de son fils Hyacinthe lorsqu’elle ne serait plus là pour s’occuper de lui, Rosalie Dieudonné avait bien pris soin de rédiger une lettre demandant à ce que, à son décès, Reda, un ami de la famille, soit désigné comme tuteur. Il faut dire que Hyacinthe, un géant de 2 mètres à la force herculéenne, à la fois schizophrène, hypersensible et intellectuellement limité, a besoin de beaucoup d’attention, d’autant plus que, quelques années auparavant, il a failli tuer un voyou qui attaquait sa mère et que, au vu, de son dossier médical, il risque un internement psychiatrique à vie s’il récidive. Lorsque, au décès de Rosalie, on annonce à Reda qu’il va devoir endosser le rôle de tuteur auprès de Hyacinthe, on ne peut pas dire qu’il se montre particulièrement enchanté : ce bâtard, fils d’une pute arabe et d’un juif alcoolo, cocu et violent, comme il se définit lui-même, a toujours fricoté avec la pègre locale et il a soif de liberté après un séjour en taule. En plus, c’est un joueur invétéré. Toutefois, par ailleurs, il se sent très redevable envers la famille Dieudonné, en particulier envers Trésor, le père de Hyacinthe. Il se sent donc obligé d’accepter. Tout pourrait se passer sans encombre pour Reda et Hyacinthe si il n’y avait pas dans leur environnement deux bandes qui se disputent la vente de coke, la bande d’Assad, dont Reda a fait partie dans le passé, et celle de Viad, un homme particulièrement qui ne rechigne jamais à tuer de sang froid celles et ceux qui se mettent au travers de son chemin, sans encombre s’il n’y avait pas Idriss, le fils d’Assad, un voyou bas du front qui n’apprécie guère Reda, s’il n’ y avait pas la passion de Reda pour le poker.
Pas de doute, Hyacinthe arrive à recréer le charme de certains petits polars du passé, ces films sans prétention réalisés avec des moyens limités, des films plaisants à regarder mettant en scène des truands et des femmes de petite vertu, des films qui passent sans prévenir d’un registre de comédie à un registre faisant appel à diverses formes de violence. Hyacinthe apporte en plus deux personnages très attachants qui arrivent à nous faire rire et à nous émouvoir : Hyacinthe et Reda. A nous faire rire, par exemple lorsque Hyacinthe se trouve impliqué dans un match de boxe qu’il devrait gagner facilement MAIS sa mère lui a toujours interdit de se battre. Par contre, lorsque Reda prend conscience que Hyacinthe ne portera aucun coup contre son adversaire, qu’il va donc se faire démolir et qu’il conseille à Hyacinthe de se coucher, il essuie un refus, Hyacinthe lui répondant « Papa voudrait pas ». A nous émouvoir, par la très grande affection qu’on ressent entre Reda le malingre et Hyacinthe le roc. Produit et distribué par Torelor Films, une société établie à Nice, Hyacinthe a été tourné dans divers lieux de l’arrière pays entre Nice et Menton, et la très belle lumière souvent présente dans cette région a contribué à permettre à Jean-Claude Aumont, le directeur de la photographie, fils de Jean-Pierre Aumont, de nous offrir une très belle qualité d’image. Quant à la distribution, c’est avec énormément de plaisir qu’on retrouve Denis Lavant dans un premier rôle, celui de Reda, un peu plus de 40 ans après Boy meets girl. A ses côtés, le champion de boxe Thaïlandaise Patrice Quarteron est parfaitement crédible dans le rôle de Hyacinthe, tout comme Michel Jonasz en patron d’une entreprise agricole. Quant à David Ayala qui joue ici le rôle d’un homme de main de Viad, on le voit beaucoup en ce moment : On ira, sorti le 12 mars, Ma mère, Dieu et Sylvie Vartan, le 19 mars, Hyacinthe, le 2 avril, Bergers, le 9 avril.