Critique Express : Chroniques chinoises

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Chroniques chinoises

Chine : 2024
Titre original : An unfinished film
Réalisation : Lou Ye
Scénario : Lou Ye, Yingli Ma
Interprètes : Hao Qin, Xiaorui Mao, Qi Xi
Distribution : Bac Films
Durée : 1h45
Genre : Drame
Date de sortie : 23 octobre 2024

3/5

Synopsis : Janvier 2020. Une équipe de tournage se réunit dans un hôtel près de Wuhan pour reprendre la production d’un film interrompu dix ans plus tôt. Mais un événement inattendu vient à nouveau contrarier les préparatifs et l’équipe est confinée avec leurs écrans comme seul contact avec le monde extérieur.

Lorsque, évoquant la censure dans son film où une équipe de tournage rallume un vieil ordinateur et retrouve les rushs d’un film qui n’a jamais pu être terminé par manque de financement, Lou Ye sait très bien de quoi il parle lui qui, en 2006, s’était vu signifier une interdiction de filmer pendant 5 ans par le Bureau du cinéma chinois  à la suite de Une jeunesse chinoise, film qui fut interdit de diffusion officielle en Chine alors qu’il (ou parce qu’il !) avait été sélectionné la même année en compétition officielle au Festival de Cannes. Ce film dont les rushs ont été retrouvés dans l’ordinateur, son réalisateur aimerait bien en reprendre le tournage et le terminer. Par contre, son acteur principal se montre très réticent, lui qui a pris du galon dans la profession et qui hésite à prendre le risque de nuire à sa vie de famille auprès de sa femme et de sa petite fille. C’est d’ailleurs lui qui se charge d’évoquer ce risque de censure pour un film qui parle d’une relation amoureuse entre deux hommes.

Jusque là, le titre original du film, The unfinished film, apparaissait comme totalement justifié. Lorsque, finalement, le tournage reprend, à Wuhan, alors qu’on est au début de l’année 2020, et est interrompu avec l’arrivée de la pandémie de Covid-19, au point d’avoir toute l’équipe du film qui se retrouve confinée dans son hôtel, le titre choisi par le distributeur français, Chroniques chinoises, trouve toute sa justification. En effet, à partir de là, le film s’apparente  à un documentaire sur la façon dont la pandémie s’est déroulée en Chine, dans le chaos et l’improvisation. Il parait que celles et ceux qui ont suivi cette période de façon assidue sur les chaines d’information n’apprendront pas grand chose ce qui, par contre, ne sera pas du tout le cas pour les autres. On regrette toutefois que Chroniques chinoises, présenté en séance spéciale lors du dernier Festival de Cannes, perde en intensité sur la fin, avec, en particulier, des scènes de Nouvel An chinois filmées au téléphone portable qui s’avèrent beaucoup trop longues.

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