Critique express : A New Kind of Wilderness

0
155

A New Kind of Wilderness

NOR – 2024
Réalisateur: Silje Evensmo Jacobsen
Scénaristes: Silje Evensmo Jacobsen
Distributeur: A5 Film
Genre : Documentaire de société
Durée : 1h24 min

2/5


C’est avec un regard empathique que Silje Evensmo Jacobsen semble se pencher sur le quotidien de cette famille endeuillée à grands renforts de musique folk. Un spectacle parfaitement calibré pour Sundance et d’une envie de pleurer un bon coup. Mais quel est vraiment ce regard qui filme cette famille et sommes-nous bien sûrs de le comprendre?


Synopsis : Dans une forêt norvégienne, une famille mène une vie isolée mais un événement tragique vient tout bouleverser et la famille est obligée de s’adapter à la société moderne.

Sans s’opposer à l’utopie que ce père magnifique et ces enfants tentent de construire, la place de la caméra dans le film semble problématique. Volontairement, le film ne dit pas d’où vient cet œil intrusif qui utilise des extraits de voix off du père et de la mère défunte sur à peu près une année de vie.

Ce procédé, un peu comme dans le documentaire AMY il y a quelques années, qui déterre des images privées pour provoquer l’émotion, me paraît très impudique. C’est peut être une affaire de goût mais je trouve qu’un film qui veut montrer une famille en refus des écrans et des réseaux sociaux et dont l’image filmée et utilisée à l’écran pourra voir son image utilisée provoque des questionnements que le film choisit de ne pas adresser.

C’est un choix mais mon rapport à l’image de cette famille me semble d’autant plus voyeur quand je me retrouve ainsi propulsé dans leur intimité. A notre époque, un enjeu majeur de nos images est le questionnement sur la transparence de leur production. Ce montage invisible accompagné de gros morceaux musicaux larmoyants résonne pour moi comme un chantage à l’émotion malsain.

Le film ne fait peut-être pas beaucoup de mal à son sujet, certes, mais en ne questionnant pas son effet, il ne réussit pas à insuffler le moindre espoir. Ce constat d’échec social m’est rendu malaisant par une forme.

Conclusion

A travers ce projet documentaire, il me semble se cacher une politique de représentation problématique. Je me suis senti mal à l’aise, comme rarement. Derrière une douceur revendiquée, se révèle plutôt une vraie violence du pouvoir du cinéma. Là où l’on veut chercher de l’espoir, j’ai trouvé comme une plainte emplie de tristesse.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici