Etats- Unis, 2015
Titre original : Victor Frankenstein
Réalisateur : Paul McGuigan
Scénario : Max Landis, d’après l’oeuvre de Mary Shelley
Acteurs : James McAvoy, Daniel Radcliffe, Jessica Brown Findlay, Bronson Webb, Daniel Mays et Andrew Scott
Distribution : Twentieth Century Fox France
Durée : 1h50
Genre : Fantastique
Date de sortie : 25 novembre 2015
Note : 1/5
Lorsque, par curiosité, on inscrit « Frankenstein films » dans un moteur de recherche, on s’aperçoit qu’il y a du bon et du moins bon! Le film qui nous intéresse appartient à une troisième catégorie…
Synopsis : Le scientifique aux méthodes radicales Victor Frankenstein et son tout aussi brillant protégé Igor Strausman partagent une vision noble : celle d’aider l’humanité à travers leurs recherches innovantes sur l’immortalité. Mais les expériences de Victor vont trop loin, et son obsession engendre de terrifiantes conséquences. Seul Igor peut ramener son ami à la raison et le sauver de sa création monstrueuse.
Le mort aurait dû le rester….
Pourquoi ? Mais pourquoi nous ressortir Frankenstein des placards, presque deux ans après la sortie du nanar I Frankenstein de Stuart Beattie, qui avait au moins le mérite d’être hilarant au 12ème degrè. Ici, on se prend au sérieux et l’ensemble n’a absolument aucun intérêt! Pourtant, l’idée d’un prequel du roman de Mary Shelley et des diverses adaptations cinématographiques, pouvait être intéressante. Mais, la réalité est tout autre…
Réalisateur du pourtant fun Slevin en 2006, Paul McGuigan se vautre en beauté sur (presque) tous les points même si ses intentions sont louables. En effet, il met en avant les problématiques du roman, tout en faisant autre chose puisqu’il revient aux origines de l’histoire. En décidant de traiter de la fièvre créatrice, des progrès et des dérives de la médecine, des limites de la création et de la perte d’un proche, on pouvait s’attendre à un résultat honnête. Mais ces thématiques ne sont esquissées qu’au détour d’une scène ou d’un plan, sans en dire davantage. Cela pourrait être de la sobriété si il ne s’agissait pas du coeur du film! Le début dans un cirque dans lequel travaille Igor nous laisse de l’espoir puisque McGuigan propose un vrai jeu sur la lumière, une esthétique qui lui permet de raconter des choses par l’image. Malheureusement pour nous, ça représente à peine cinq minutes de métrage. Donc, très vite, on se rabat sur le duo star, à savoir Daniel Radcliffe, sincère, mais nous refait les mêmes yeux écarquillés et son air de ne pas y toucher que dans la saga Harry Potter. James Mac Avoy, de son côté, livre une interprétation un peu excessive parfois mais qui fonctionne grâce à la force et la finesse de son jeu qui rendaient déjà regardable, par sa simple présence, l’affreux Wanted-Choisis ton destin. C’est le seul attrait de ce « film » auquel on s’attache parce que, le reste relève de la catastrophe…
Il y a un problème docteur !
Des intentions vite abandonnées et un duo harmonieux ne suffisent pas à éviter le ratage et on ne va pas s’éterniser longuement sur la chose. On vous dira simplement que l’unique rôle féminin est totalement sacrifié et ne sert jamais le fond du métrage. Les décors, quant à eux, sont tout à fait représentatifs de ces films qui se déroulent durant l’époque victorienne, depuis dix ans (Oliver Twist, Le Parfum, etc) mais, en moins bien. Les rues pavées, l’ambiance poisseuse et les maisons lugubres sont bien présentes mais ça pue le studio et ça manque de personnalité. La production design est très pauvre et semble avoir été conçue en fonds verts, mal gérés, contrairement à ceux de Pan de Joe Wright, par exemple. Les gros plans, le manque de souffle du récit et des scènes d’action n’arrangent rien. Cela confère au film un aspect très télévisuel, là où un vrai travail sur l’esthétique et la mise en scène aurait mis en avant le fond du long métrage. Et, quand la bête apparaît, c’est le pompon, on se croirait dans un épisode de Chair de poule, datant de… 1995. Le personnage du policier est intéressant par rapport aux envies de départ mais pas exploité, les logorrhées médicales de Frankenstein n’apportent rien car elles ne sont pas au service du récit et la voix off inutile, apparaît à des moments totalement inopportuns. Ah! On allait oublier ces schémas tout droit sortis du mensuel Sciences et vie junior, qui apparaissent sur l’écran pour nous rappeler où se trouvent le coeur et l’aorte, juste insupportables et dignes d’un étudiant en cinéma.
Conclusion
Un film d’épouvante qui ne fait pas peur, c’est comme une comédie qui ne fait pas rire, ça ne sert à rien! Voila comment nous pouvons qualifier ce Docteur Frankenstein fade et sans âme, qui ressemble à tant de films, sans la fougue et l’énergie nécessaires. Ce n’est pas parce que l’image est sombre et que le ciel est vert que l’on fait un bon film d’horreur, il faut plus de finesse à tous niveaux. Du coup, c’est Frankenstein chez Derrick, filmé comme un épisode de Louis la brocante. Un film vite fait, mal fait, qui mérité d’être radié de l’ordre des médecins!