Critique : Chanda une mère indienne

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Chanda une mère indienne

chanda-afficheInde : 2015
Titre original : Nil Battey Sannata
Réalisation : Ashwiny Iyer Tiwari
Scénario : Ashwiny Iyer Tiwari, Nitesh Tiwari, Neeraj Singh, Pranjal Choudhary 
Acteurs : Swara Bhaskar, Riya Shukla, Ratna Pathak
Distribution : KMBO
Durée : 1h36
Genre : Comédie dramatique
Date de sortie : 4 janvier 2017

3.5/5

Mère de deux jumeaux et travaillant dans la publicité, Ashwiny Iyer Tiwari est également une personnalité engagée qui soutient l’autonomie des femmes en Inde, un pays dans lequel 38% des filles abandonnent les études avant le secondaire. Avec Chanda une mère indienne, un film qui s’apparente à un conte, la réalisatrice espère contribuer à éveiller les consciences sur ce problème et inciter les jeunes filles à pousser leurs études autant que faire se peut. Avant même la sortie de ce film, tourné en hindi, dans la partie du pays pratiquant cette langue, un remake en tamoul a été réalisé par Ashwiny Iyer Tiwari. Les deux films sont sortis en Inde à quelques semaines d’intervalle.

Synopsis : Derrière le magnifique Taj Mahal se trouvent des habitations vétustes où vivent Chanda et sa fille Appu. Chanda est une femme de ménage. Elle rêve que sa fille fasse des études pour avoir une vie meilleure. Mais lorsque Appu lui annonce qu’elle veut quitter l’école pour devenir aussi femme de ménage, Chanda prend la décision surprenante de retourner à l’école dans la classe de sa fille, pour la convaincre de poursuivre ses études.

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Un subterfuge surprenant

C’est un véritable choc pour Chanda Sahay, une femme de ménage qui cumule les emplois pour arriver à s’en sortir et à élever correctement sa fille Apeksha, lorsque cette dernière, que tout le monde appelle Appu, lui rétorque un jour qu’elle ne veut pas continuer ses études, des études qui, prétend-elle, ne lui seront, de toute façon, d’aucune utilité. Les fils d’ingénieurs deviennent ingénieurs, les filles de femmes de ménage deviennent femmes de ménage, tel est son crédo ! Alors, autant s’amuser et ne pas travailler sérieusement à l’école. Pour Chanda, l’heure est grave : sa fille vient de commencer une année scolaire capitale en Inde, une année qui se termine par un examen déterminant pour la suite des études, et Chanda a toujours souhaité que sa fille puisse embrasser une profession à la fois valorisante et rémunératrice. Médecin, par exemple. Ce métier, elle le fréquente tous les jours, travaillant chez le Dr. Diwan, une patronne avec qui elle a d’excellents rapports et qui va lui suggérer de mettre en œuvre un subterfuge devant permettre le retour d’Appu sur les rails du succès scolaire : s’inscrire comme élève dans la classe de la fille, afin de l’aiguillonner mais aussi afin d’être capable de l’aider, en particulier en mathématiques.

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Un film qui n’est pas que militant

Lorsque commence la projection de Chanda une mère indienne, il est très utile de mettre de côté un élément important : la crédibilité. En effet, Chanda est un conte qui se déroule dans un pays bien particulier, l’Inde, et qui a pour but principal la promotion des études chez les jeunes filles. Chanda est donc un film où les rapports d’une patronne et de sa femme de ménage sont quasiment amicaux, où un jeune préfet invite chez lui une femme du peuple et lui consacre beaucoup de temps, où une mère qui a du mal à joindre les deux bouts arrive à s’en sortir financièrement alors que sa fille a dilapidé les économies accumulées depuis des années en achetant des fringues de luxe et en payant le restaurant à ses copains et copines. Mais Chanda est surtout un film qui montre que, pour les petites indiennes des classes populaires, la seule façon pour espérer se sortir de la situation d’infériorité qui, en Inde, est très souvent celle des femmes, consiste à travailler sérieusement à l’école et à poursuivre le plus loin possible ses études. Chanda mère indienne ne se cache pas d’être un film militant. Cela ne l’empêche pas d’être, simultanément, un très beau film de cinéma, susceptible d’intéresser et d’émouvoir tous les publics. On remarquera que ce film tourné à Agra et dont de nombreuses scènes se déroulent au bord de la rivière Yamuna, juste en face du Taj Mahal, évite intelligemment de s’incruster dans le mode carte postale en ne faisant appel que de façon très parcimonieuse à ce décors somptueux.

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Conclusion

Cherchant avant tout à promouvoir les vertus des études auprès de ses jeunes compatriotes et de leurs parents, la réalisatrice indienne Ashwiny Iyer Tiwari a simultanément réussi à proposer un très beau film de cinéma, à même d’émouvoir et d’intéresser tous les publics.

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