Critique : Case départ

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Case départ

Case départ

Case départFrance : 2010
Titre original : Case départ
Réalisation : Thomas N’Gijol, Fabrice Eboué, Lionel Steketee
Scénario : Thomas N’Gijol, Fabrice Eboué, Jérôme L’hotsky
Acteurs : Fabrice Eboué, Thomas N’Gijol, Stéfi Celma
Distribution : Mars Distribution
Durée : 1h34
Genre : Comédie
Date de sortie : 6 juillet 2011

Note : 3/5

Le duo comique Thomas N’Gijol / Fabrice Eboué débarque sur nos écrans pour une première comédie : Case départ. Un film qui traite du racisme et de l’esclavage avec le sourire, à mi-chemin entre Les Visiteurs et La case de l’oncle Tom. Mais les comiques seront-ils aussi efficaces sur grand écran ? Rien n’est joué.

Demi-frères, Joël et Régis n’ont en commun que leur père qu’ils connaissent à peine. Réclamés au chevet de leur père mourant aux Antilles, ils reçoivent pour tout héritage l’acte d’affranchissement qui a rendu la liberté à leurs ancêtres esclaves, document qui se transmet de génération en génération. Faisant peu de cas de la richesse symbolique de ce document, ils le déchirent. Décidée à les punir pour le geste qu’ils viennent de faire, une mystérieuse vieille tante qui les observait depuis leur arrivée aux Antilles décide de leur faire remonter le temps, en pleine période esclavagiste ! Parachutés en 1780, ils seront vendus au marché comme esclaves. Les deux frères vont alors devoir s’unir, non seulement pour s’évader de la plantation mais aussi pour trouver le moyen de rentrer chez eux, au XXIe siècle…

Une entame réussie…

Il est vrai qu’on voit rarement les Antilles au cinéma et c’est avec plaisir qu’on entre dans Case départ, même si pour ma part je ne suis pas fan de l’humour de Fabrice Eboué et Thomas Ngijol. Le film est de bonne qualité grâce à une reconstitution de l’époque réussie (ce qui n’est pas rien pour un film de cet acabit) et des décors chauds et colorés de la mer des Caraïbes. La mise en scène est fluide, sans temps mort et les personnages secondaires subtils.

Tout ceci a l’allure d’une comédie franchement réussie. Eh bien non. La faute à un scénario trop prévisible qui finit par ennuyer. De plus, l’humour est trop sage et fait rarement mouche (les spectateurs sourient plus qu’ils ne rient). Il manque un grain de folie et d’arrogance pour emballer tout ça et le film reste toujours trop politiquement correct. Mais le pompon de la déception vient de la morale finale sur l’esclavagisme et le racisme qui dénonce ces deux pratiques… On prend le spectateur pour un enfant en faisant passer un message sans finesse et qui n’a pas sa place dans ce genre de comédie.

Un passage sur grand écran qui se fait dans la douleur

Et le duo Éboué / Ngijol dans tout ça ? Eh bien nos deux sympathiques comiques semblent un peu perdus, peu convaincants dans leurs rôles et manquent cruellement du grain de folie de l’improvisation sur scène. Une fois de plus, le passage de la scène à l’écran se fait avec grande difficulté. Dommage, car certains seconds rôles sont bien écrits et se démarquent vraiment du reste du film.

Résumé :

Case départ est un film trop moyen, convaincant sur sa mise en scène et la très belle reconstitution d’époque, mais on rit trop peu et le final pseudo-moralisateur a vraiment du mal à passer. Dommage…

9 Commentaires

  1. L’égalité pour tous ?
    Film prônant a priori l’égalité , le respect, l’acceptation de la différence,…… mais il est purement homophobe. Saviez-vous que les homo sont stériles ? Saviez-vous que 2 hommes ne peuvent pas avoir d’enfant ? Après la bande annonce des tuche, elle aussi marquée par l’homophobie, on ne peut qu’être déçu des sorties ciné de ce mois! Si vous voulez entendre 1H00 d’insultes homophobes (« tapette’, PD, ….) courrez-y!

  2. Je viens de voir ce film en 2024…hormis tous ce qui a pu déjà être dit il me semble important d’aborder un sujet qui a pour moi gâché tout le film. Les propos homophobes ne manquent pas mais la scène où les protagonistes mettent en acte un rapport sexuel entre deux personnes (esclaves) forcés à l’inconscience par enivrement et non consentantes est tout simplement du viol et une scène très malaisante. Clairement en 2011 les discours et les consciences n’étaient pas celles d’aujourd’hui mais honnêtement je ne recommanderais pas ce film. Cette scène n’apporte rien de comique ni n’ajoute rien au discours sur la situation des esclaves antillais-es. De plus l’humour de fond est très lourd et, pour un film tout public, qui aurait pu être un grand film avec un fort message, il se retrouve à juste faire de la comédie légère sur des sujets sensibles. On y trouve bien sûr des thèmes de l’esclavage qui reste le centre du récit mais le racisme systémique y est très présent. Le protagoniste est un stéréotype du noir, inculte, criminel, la racaille dont le seul affranchissement dans son présent est d’être un esclave d’aujourd’hui. Au lieu de montrer la lutte pour l’affranchissement et la libération des esclaves on y trouve la soumission à l’homme blanc qui donne en cadeau la liberté car méritée en sauvant le fils de l’esclavagiste. Les esclaves sont tous montrés passifs et soumis et les seuls qui luttent (les noirs marrons) sont présentés comme des sauvages desquels on a peur et qui veulent détruire les blancs (a noter que la première rencontre des protagonistes avec un noir marron dans la forêt, ils fuient apeurés.).

    Globalement un film qui tente mais ne réussit pas et arrive à en faire pire sur d’autre fronts concernant la discrimination en tous genres.

    À regarder pour réfléchir à l’étendue et les facettes de p discrimination et la sournoiserie de cette dernière.

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