Italie, Colombie et Etats-Unis, 1980
Titre original : –
Réalisateur : Ruggero Deodato
Scénario : Gianfranco Clerici, Ruggero Deodato
Acteurs : Robert Kerman, Carl Gabriel Yorke, Francesca Ciardi
Distribution : Opening Distribution (2004, DVD)
Durée : 1h26
Genre : Horreur
Date de sortie : 22 avril 1981
Note : 3/5
Nous sommes en 1980, bien avant la déferlante de films «found footage» comme Le Projet Blair Witch, Paranormal activity etc… Un OFNI (objet filmique non identifié) fait scandale et se voit interdit dans une multitude de pays pour l’extrême violence de ses scènes. Ce film, c’est Cannibal Holocaust réalisé par Ruggero Deodato.
Synopsis : Harold Monroe, anthropologue de renom, part à la recherche d’un groupe de quatre reporters disparus en Amazonie alors qu’ils tournaient un documentaire. Lors de son expédition, il retrouvera ce que les reporters ont filmé.
Un found footage intéressant…ça existe ?
Le film se scinde en deux parties. La première commence avec l’expédition que mène Harold accompagné de deux guides et se termine avec la découverte des bobines des reporters. Par la suite, la société de production pour laquelle travaillaient les reporters va contacter Harold pour diffuser les fameuses bandes. La deuxième partie représente donc le visionnage de ces bandes.
L’œuvre de Deodato va par ce moyen nous faire croire que tout cela est vraiment arrivé. C’est le principe du «found footage» utilisé à outrance de nos jours. Vous savez, ces films qui commencent avec un carton affirmant que ce que nous allons voir est authentique, qu’il n’y a pas d’acteurs. Cannibal Holocaust peut se voir comme un manifeste de ce genre. D’ailleurs, il fut interdit dans plus de soixante pays car des rumeurs circulaient sur la véritable mort de certains acteurs. Mais pour revenir au «found footage», pourquoi utiliser un tel procédé scénaristique ? Et bien, par ce moyen Deodato dénonce les reporters et les médias, les chaînes à sensation qui feraient n’importe quoi pour l’audimat. Ainsi, les reporters du film ne posent jamais leur caméra (même lorsqu’un de leur guide doit se faire amputer la jambe). Ils traitent les autochtones avec violence et s’exclament «Quelle cruauté ! » lorsqu’ils sont témoins des rituels de ces derniers. Le réalisateur n’hésite pas à nous montrer des personnages (les reporters) faisant preuve d’une hypocrisie et d’une connerie confondantes. Cannibal Holocaust parle de la société dans les années 70-80 mais cette société n’a pas vraiment changée de nos jours. Pour preuve, prenons l’excellent Nightcrawler sorti récemment qui dénonce les mêmes excès. Le message que tente de nous faire comprendre Deodato est par conséquent encore d’actualité.
Film qui dénonce ou film à dénoncer ?
Si on peut s’accorder avec le message du film, on peut ne pas comprendre certains choix du réalisateur. Comme celui d’avoir réellement tué des animaux pour certaines scènes. Alors certes, cela rajoute du réalisme et un côté crasseux au film mais ça détourne du sujet. Voir une tortue se faire lâchement massacrer provoque juste du dégoût à l’égard de l’équipe de tournage du film (la vraie, vous suivez ?). On ne se dit pas «les reporters du film sont des salopards qui ne pensent qu’au fric» mais «Deodato est carrément sadique», surtout lorsqu’on voit par la suite que les effets spéciaux du film ne sont pas en reste (voire la scène d’émasculation). Alors pourquoi ne pas avoir usé d’artifices aussi pour les animaux ?
Concernant le film en tant que tel, nous pouvons lui reprocher quelques répétitions. Une évolution inexistante chez chaque personnage, même Harold Monroe, pourtant le personnage principal. Cela dit, les acteurs sont tout à fait convaincants. L’action est facile à suivre, ce qui est de plus en plus rare chez les films «found footage» récents. Eli Roth a justement réalisé The Green Inferno, hommage non dissimulé à Cannibal Holocaust, et au sujet de ce film, voir ici la critique de Tobias Dunchen.
Conclusion
Cannibal Holocaust n’en reste pas moins une œuvre singulière qui mérite d’être vue. Une œuvre qui nous fait comprendre que nous ne sommes pas si civilisés, à l’instar des reporters qui finissent par être plus sauvages que les Amazoniens.
Ce film m’a juste traumatisé à vie surtout quand on c’est que la scene de la tortue a réelement été faite sur une vraie tortue vivante et qu’ils on du s’y reprendre à 2 fois parce que les acteurs étaient entrain de vomir, il fait partie des films qui m’a le plus retourné avec Salo ou les 120 journées de Sodome que je trouve encore pire… ^^