Critique : Au revoir là-haut

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Au revoir là-haut

France : 2017
Titre original : –
Réalisateur : Albert Dupontel
Scénario : Albert Dupontel, Pierre Lemaitre
Acteurs : Nahuel Perez Biscayart, Albert Dupontel, Laurent Lafitte
Distribution : Gaumont Distribution
Durée : 1h57
Genre : Comédie dramatique
Date de sortie : 27 octobre 2017

Note : 4/5

Quelques années après 9 mois ferme, Albert Dupontel revient derrière la caméra pour Au revoir là-haut, adaptation d’un roman de Pierre Lemaître. Sur un sujet plutôt dramatique, le cinéaste parvient à signer une œuvre personnelle et techniquement irréprochable…

 

 
Synopsis : Novembre 1919. Deux rescapés des tranchées, l’un dessinateur de génie, l’autre modeste comptable, décident de monter une arnaque aux monuments aux morts. Dans la France des années folles, l’entreprise va se révéler aussi dangereuse que spectaculaire…
 

 

Une adaptation ambitieuse

Albert Dupontel, doté d’un budget confortable de cinq millions d’euros, signe une adaptation fidèle et ambitieuse du roman de Pierre Lemaître. Porté par Laurent Lafitte, Niels Arestrup, Albert Dupontel et Nahuel Perez Biscayart, révélé dans 120 Battements par minute, ce casting donne une véritable épaisseur au long-métrage. Chaque acteur est parfaitement investi, très impliqué, et offre une prestation parfaite. Nahuel Perez Biscayart, derrière ses masques, doit faire passer les émotions uniquement par le biais de son regard. Regard bleu et sensations sont au rendez-vous. Albert Dupontel, lui, joue encore les personnages sensibles, naïf sur les bords et surtout très spontané.

Bien que Au revoir là-haut parle des gueules cassées de la première guerre mondiale, le ton demeure relativement léger. Comédie dramatique, Au revoir là-haut place ses ressorts comiques sur des dialogues vifs et intelligents. Très bien écrits, ils sont l’apport humoristique principal. Les situations restent également cocasses, notamment quand Dupontel oppose les différentes castes sociales. Très coloré, le film offre des costumes splendides, surtout à travers ces masques variés et extravagants, qui sont autant d’œuvres d’Art à part entière. Les décors sont eux aussi superbes, et les effets spéciaux sont d’un réalisme impressionnant, surtout pour une production française.

 

 

Un film qui traîne en longueur mais qui séduit en sa conclusion

Malgré sa qualité technique et artistique, Au revoir là-haut demeure un peu long. Ces deux heures de film se ressentent du côté du spectateur, même si ce dernier a bien conscience d’être devant une démarche spontanée et honnête, mais légèrement extravagante. Le film est généreux et très fourni, ce qui finit par créer une légère asphyxie. Devant le trop plein d’éléments, de couleurs, de personnages, le spectateur se fatigue. Les lieux sont nombreux, les personnages se multiplient, et l’écriture du personnage de Nahuel Perez Biscayart, malgré son absence de parole, demeure très vivante. Avec énormément de gestuelle, l’acteur crève littéralement l’écran dans une verve inédite. Niels Arestrup offre les seuls moments de calme, avec son personnage torturé par la culpabilité à la recherche de la rédemption.

Le final aurait gagné à être légèrement étiré tant il transmet une émotion forte, au contraire d’un milieu de film qui aurait gagné à être raccourci. La rencontre entre un père et son fils, la narration d’un homme face à son bourreau, et la loyauté, le remerciement et l’appartenance. Une conclusion intelligente et touchante, qui devait avoir un certain effet de surprise sur papier, mais qui demeure relativement attendue sur l’écran. Reste que la prise de risque de Dupontel est payante et que son film risque de faire du bruit.

 

 

Conclusion

Au revoir là-haut est une œuvre ambitieuse, un film généreux, spontané et fourni. Parfois fatiguant, le long métrage décrit une histoire passionnante, ponctuée de dialogues intelligents, jusqu’à son final vraiment touchant.

 

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