All Flowers in time
Etats-Unis, 2010
Titre original : –
Réalisateur : Jonathan Caouette
Scénario : Jonathan Caouette, Jessica Brunetto
Acteurs : Chloé Sevigny, Joshua Caouette, Chandler Frantz
Distribution : –
Durée : 0h14
Genre : Expérimental, fantastique
Note : 3/5
À l’occasion du vingtième anniversaire de sa case courts-métrages, l’Étrange Festival proposait de redécouvrir, parmi une bonne sélection, ce court film de Jonathan Caouette, Grand Prix du public en 2010 qui marquait alors le retour derrière la caméra de celui qui avait interpellé les spectateurs avec son premier long-métrage Tarnation en 2003.
Synopsis : Un signal mal apparaît sous la forme d’une émission de télévision néerlandaise pour enchanter et de posséder des jeunes filles et les garçons à penser qu’ils peuvent donner forme à passer dans d’autres personnes et de monstres.
Une fable écolo
Jonathan Caouette aurait pu n’être le réalisateur d’un film et d’un seul. Avec cette œuvre étrange et inégale, il démontre un potentiel pour devenir un auteur à suivre et faire autre chose que de l’auto-fiction, même s’il est par la suite revenu dans l’univers maternel avec son deuxième long-métrage, Walk Away Renée. L’influence de David Lynch est prégnante ici, parfois envahissante par des effets moins aboutis que chez son maître, ou à travers le clin d’oeil de ce cow boy français, présent au moins deux fois chez le cinéaste de Sailor et Lula, dans Mulholland Drive notamment. Néanmoins, certaines séquences sont plutôt réussies, voire carrément flippantes.
Celle qui confronte le très jeune Chandler Frantz et la toujours excellente Chloe Sevigny a un potentiel horrifique alors que tout commence par une blague de concours de grimaces. Une tension s’installe à ce moment là et on peut rêver du long-métrage d’horreur ou d’angoisse que pourrait créer ce cinéaste en herbe. De l’humour transparaît et montre qu’il ne se prend pas autant au sérieux que les passages plus faibles pourraient le laisser paraître et de fait, les défauts deviennent acceptables. À signaler : le titre est inspiré d’une chanson de Jeff Buckley et Elizabeth Fraser et l’histoire est issue d’un cauchemar de Caouette.
Conclusion
Si les scènes répétées peuvent être agaçantes, elles participent de cette atmosphère mystérieuse et dévoilent qu’une personnalité à part existe derrière la caméra, en attendant de le voir s’atteler à créer un univers un peu plus personnel. Tarnation était un bilan des premières années de sa vie, All Flowers in Time aurait pu devenir un palier significatif pour une évolution future, la suite ayant prouvé que cette impression ressentie lors de la première vision de ce film en 2011 n’avait hélas pas (encore) été confirmée. Mais rien n’interdit d’espérer une suite différente dans son parcours futur, comme le confirmait d’ailleurs la séquence d’ouverture de Walk Away Renée.