Conventions of Space and Time est un épisode ambivalent de cette nouvelle version de Community. Les références aux aspects geeks et méta de la série continuent (l’épisode se déroule à une convention d’Inspector Spacetime quand même), mais le ton et le rythme semblent indiquer que les scénaristes sont en train de trouver une voix différente des saisons passées.
La première scène (dans laquelle Britta sort par la fenêtre de la chambre de Troy) en est un particulièrement bon exemple. Ce n’est pas le genre d’humour auquel Community nous a habitué par le passé, mais c’est efficace. C’est ce genre de scène qui donne l’espoir que la série puisse se transformer en une assez bonne sitcom, même si elle ne parvient jamais à atteindre le génie des premières saisons.
Malheureusement, cet épisode n’en est pas encore là. La relation entre Troy et Britta, qui était a priori une bonne idée, un enchaînement assez naturel après le finale de la saison 3, ne fonctionne pas vraiment ici. L’amitié entre Troy et Abed est centrale pour la série, mais voir Britta accepter d’être complètement mise de côté dès l’instant où Troy craint perdre Abed est assez douloureux pour un personnage qui nous a habitué à mieux. Pour le reste de cette partie de l’épisode, la relation Troy/Abed est bien maîtrisée et arrive à une conclusion satisfaisante, mais il est dommage qu’il ait fallu décrédibiliser Britta pour en arriver là.
Ce qui nous amène à Jeff et Annie. Il fut un temps où Annie était l’un des meilleurs personnages de Community (début de saison 2 essentiellement), mais elle est depuis complètement bloquée dans cette attraction pour Jeff qui la rend franchement soûlante. Cette saison, Annie est revenue à ce qu’elle était dans la première saison, avec toute son innocence et sa naïveté, ce qui ignore complètement l’évolution de son personnage dans les saisons 2 et 3. Cette storyline relance pour la énième fois le couple sans vraiment le dire clairement, ce qui signifie hélas que la « tension » entre ces deux-là va probablement durer toute la saison. S’il y a bien une chose qu’il fallait jeter de l’ère Harmon, c’était pourtant ça.
Enfin, Pierce et Shirley se retrouvent mis de côté, comme à leur habitude. Leur petite aventure est une nouvelle tentative de faire de l’humour méta à propos de l’industrie télévisuelle américaine qui marche moyennement : le retour de la joueuse de tennis blonde de Pierce (mentionnée dans l’épisode précédent) est assez amusant, mais les blagues sur les affres des adaptations américaines, c’est un peu du réchauffé.
Dans le fond pourtant, ce n’est pas un si mauvais épisode. Les blagues sont meilleures que dans History 101, les scénaristes et les acteurs semblent s’accorder sur un nouveau rythme. Il faut simplement voir Community comme une nouvelle sitcom qui a besoin de trouver ses marques, et surtout de se trouver une nouvelle voix.